Dossier brûlant de la BISO : Georges KABORE dénonce une campagne de dénigrement

Dossier brûlant de la BISO : Georges KABORE dénonce une campagne de dénigrement

Georges Kaboré est le promoteur du Centre Culturel Burkinabè aujourd’hui devenu Institut Culturel burkinabè. Et c’est à ce titre certainement que cet espace avait été choisi pour accueillir en 2019 la première édition de la Biennale Internationale de la Sculpture de Ouagadougou (BISO) ou du moins, pour ce qui était de son côté « OFF ». Malheureusement pour cette seconde édition qui s’achève ce 06 novembre 2021, de l’eau a coulé sous les ponts. Et Georges Kaboré de dénoncer ce qu’il appelle une campagne de dénigrement orchestrée contre des jeunes leaders d’entrepreneurs culturels. Est-ce cet esprit qui a installé la crise et qui fragilise actuellement la BISO ? Georges KABORE explique. Mais avant, il apprécie la création de la BISO

Georges : J’ai trouvé que c’est une idée très géniale, j’ai trouvé que c’était une très belle initiative pour l’Afrique ; pour les créateurs Africains et je m’attendais à plus de résultats par rapport à ce qu’on a obtenu; mais l’idée de départ était géniale. Et c’est pour ça que j’ai adhéré dès les premières  minutes où ils m’ont proposé de rejoindre le groupe de création de cette  biennale.

ArtBF : Aujourd’hui vous parlez à l’imparfait comme si nous n’y êtes plus. Quelle est la raison ?

Georges : Oui, cette année malheureusement, je ne fais pas parti et c’est dommage que l’Institut Burkinabé qui est le foyer de la culture ne participe pas à un évènement culturel Africain qui vise à valoriser les créations Africaines.  Je pense que l’Institut Burkinabé avait quand même sa place et il se devait d’être le pilote de cet évènement. Malheureusement dans le cas précis, ce n’est pas forcément des Africains qui pilotent.



ArtBF : En termes clairs, que reprochez à la biennale ?

Je ne lui reproche pas pour le simple fait qu’il n’y ait pas d’Africains qui compose l’administration. Mais je dis que leur technique d’approche avec les espaces n’a pas été ça. Il faut savoir que tous les espaces que vous voyez au Burkina ne reçoivent pas de subventions. Les ouvertures et les clôtures des spectacles sont aux frais de ces espaces. Personne ne vous donne un kopeck pour organiser quoi que ce soit. Donc, pour une Biennale de cette envergure comme la BISO,  il devait avoir un petit fonds pour les espaces à même de leur permettre d’accueillir les créations et les  expositions. Malheureusement cette année je ne fais pas parti de la BISO parce que l’édition passée ne s’est pas très bien passée avec celui qui s’occupait de la « BISO OFF ». Il s’agit de Mr François Deneulin qui m’avait proposé de piloter l’organisation, la communication autour de la BISO. Il pensait que c’était très facile. Avec trois cent ou quatre cent milles francs on n’organise pas une communication, faire des spots et des affiches. Lorsqu’il m’a reproché de n’avoir pas été présent au moment de l’ouverture de la BISO,   Monsieur a sous-estimé le rôle qu’il m’a confié. Il a oublié que ça impliquait beaucoup  plus d’énergies et d’argent. Ahmed Ouattara qui s’est occupé cette année de la « BISO OFF » souffre un peu également des mêmes difficultés que j’ai vécues à la première édition.

Il y a eu beaucoup d’incompréhensions et derrière tout ça, une campagne de dénigrement, un complot de dénigrement contre des jeunes leaders dont j’en fais parti. Et à travers ces agissements, je pense qu’il y a eu une volonté ferme de détruire le centre culturel, l’image de l’Institut Burkinabè de Georges Kaboré dont je suis le fondateur. Maintenant, c’est à quel fin ? je ne sais pas.

ArtBF : Alors avec tous ces déboires si on peut le dire ainsi, quel bilan tirez-vous de l’édition précédente ?

Georges : Je dirais que malgré tout ce dont on me reproche, je pense que l’exposition à  l’Institut Burkinabè était assez spécial et encore plus beau. Ceux qui ont participé ont vu. Il y avait même un concert pour accueillir les visiteurs. Contrairement aux autres espaces qui ont été visités en 10 ou 30 minutes,  notre espace (l’Institut Burkinabè ) est celui qui a le plus maintenu les gens pendant très longtemps. J’avais mis toute mon énergie pour accompagner l’initiative même si certains se refusent à le reconnaître aujourd’hui. Pour moi,  l’édition, dernière a été un franc succès par rapport à cette édition

ArtBF : c’est vrai que l’édition 2021 n’est pas encore finie. Mais que pouvez-vous dire déjà de l’organisation telle qu’elle se déroule présentement ?

Georges : Quand quelque chose n’a pas d’engouement il n’y a pas d’affluence. Je suis allé dans les espaces, j’ai discuté avec les propriétaires d’espace et les artistes sur place. Je vous assure qu’il y a des artistes qui sont venus du Mali à leurs propres frais. Ils font la création et exposent à leurs frais. Et certainement, ils vont repartir avec un « RIEN ». Quand une biennale se veut aujourd’hui internationale, qu’on fasse venir des journalistes pour en parler et surtout des artistes d’ailleurs pour exposer et les laisser dans la misère, c’est dommage.

ArtBF : Quel avenir pour la BISO ? Une biennale qui était bien accueillie et aujourd’hui, nous avons l’impression quelle s’effrite ?

Georges : Cette initiative ne vient pas d’un Burkinabè et je pense que l’initiateur de la BISO doit s’entourer de Burkinabè et commencer à former d’autres personnes pour innover. Tant qu’il n’y a pas de l’innovation, je ne pense pas qu’il puisse avoir de l’influence ni de l’impact sur la ville. La question est maintenant de savoir comment faire une médiation pour que l’évènement soit soutenu et entendu aujourd’hui par les Burkinabè. Il ne suffit pas d’aller exposer à l’Institut Français qui, à mon avis est un lieu destiné à un public bien déterminé. Il faut vendre l’art aux Burkinabè afin que le projet puisse se pérenniser.

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