Rapprocher le cinéma des populations rurales pour mieux vulgariser la culture burkinabè, tel est l’objectif du projet “CINE BUS” créée en 2016. Depuis cette date, Ciné-Bus” s’est engagé dans la promotion des films africains, des films projetés pendant le Fespaco que les populations rurales n’ont pas souvent l’occasion de voir ou les moyens de se payer un ticket d’entrée en salle. Soutenu par l’Ambassade d’Allemagne au Burkina Faso, “CINE_BUS” était le 26 octobre dernier à KOUILA dans la province de l’Oubritenga pour une projection cinématographique.
Situé à 10 km environ de Ziniaré Chef-lieu de la province, le Village de Kouila était en fête ce samedi 26 octobre. De loin et telles des étoiles décrochées du ciel, on apercevait dans la broussaille le scintillement de la lumière des lampes torches. Il n’y avait pas de podium musical mais le vrombissement des groupes électrogènes, le défilé de grosses cylindrées, la patrouille des hommes de tenue sur les lieux en disait long sur la taille de l’évènement. Malgré l’obscurité et les hautes herbes, personne du village n’a voulu se faire conter la soirée. Femmes, hommes et enfants, chacun se frayait un passage pour atteindre l’école de Kouila où attendaient déjà le Chef du village, les notables, les autorités politiques et administratives. L’arrivée d’une imminente personnalité dans le village ne faisait plus aucun doute pour personne. L’Ambassadeur de la République d’Allemagne au Burkina Faso, l’un des partenaires du projet “CINE BUS” était là pour assister à une projection de film. Ce soir du 26 octobre, nous avons eu la démonstration que le cinéma est un puissant canal de rassemblement et de développement. Au programme, “La Forêt du NIOLO”, l’un des films primé meilleur scénario au Fespaco 2017 du réalisateur Adama ROAMBA.
Bien que les organisateurs aient prévu suffisamment de groupes électrogènes (03 ) pour l’éclairage et pour la projection, les Dieux de la technique n’étaient pas au rendez-vous. Et c’est au bon milieu de la séance de projection que ces matériels ont manifesté leurs caprices plongeant de nouveau le village de Kouila dans l’obscurité totale. Dans de telles circonstances, les expertises ne manquent pas et le temps de l’obscurité n’a été que de courte durée. Grace à l’ingéniosité des uns et des autres, la projection a pu se poursuivre… A la fin de la projection, quelques cinéphiles par leur témoignage ont montré que le message du film est bien passé.
“C’était passionnant” nous confie Ingo HERBERT l’Ambassadeur de l’Allemagne au Burkina Faso. Le projet “CINE-BUS” est un projet culturel pour des gens qui n’ont pas accès à des événements culturels comme les populations des villes. Le film et la musique sont très populaires, c’est le meilleur moyen de transmettre des messages sur la vie, sur la société” a soutenu le diplomate Allemand.
Pour Pascal COMPAORE, Maire de la commune de Ziniaré, cette projection est un motif de satisfaction. ” Mais ça montre aussi à quel point la population doit être sensibilisée, éduquée et informée. Je dis merci à l’ambassade d’Allemagne qui accompagne ciné bus pour cette initiative louable qui permet d’approcher les films projetés au fespaco dans les différents villages. C’est une occasion pour la population locale de pouvoir visionner sans frais les films à standard international” a-t-il ajouté.
Coordonnatrice du Projet “Ciné-Bus ” depuis 2016, Nadège Pengdwendé Gwladys NARE est une jeune cinéaste burkinabé de l’Institut Supérieur du Son et de l’Image/ studio -Ecole (ISIS). C’est une femme très battante et débordante d’énergie qui nous explique le contexte de la projection et le choix du film.
“Je suis la coordonnatrice de ciné Bus depuis 2016. Nous sommes en partenariat avec l’ambassade d’Allemagne principalement depuis 2016 mais aussi avec l’ambassade d’Autriche. Le but du projet est de vulgariser la culture mais surtout le cinéma en milieu rural. On essaie de montrer les films burkinabè pour la plupart mais aussi d’autres films africains parce que nous nous sommes rendu compte qu’il y a une forte demande en la matière. Les gens veulent suivre les films africains mais n’ont pas l’occasion. Si la population ne peut pas aller vers les films, nous, nous irons vers les populations avec les films. D’où l’idée et l’envie de créer “ciné-bus”.
Nous avons choisi ce film pour sa thématique, parce qu’il est récent et qu’il a eu le prix du meilleur scénario. Nous avons trouvé que la thématique est pertinente et peut susciter des discussions. Le film est sorti il y a deux ans, mais il n’a pas encore été commercialisé en tant que tel. Je remercie Adama ROAMBA qui a gracieusement offert son film pour que nous puissions le présenter aux populations”, poursuit la coordonnatrice”.
Selon la coordonnatrice, l’aventure continue avec près de 70 villages à couvrir d’ici fin décembre 2018
Bon vent donc à “Ciné-Bus”, un projet qui n’est pas certainement à confondre avec le “Ciné Numérique Ambulant. (CNA).
Patrick COULIDIATY
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