La 25ème édition du FESPACO se fera-t-elle avec ou sans l’Union européenne ?

La 25ème édition du FESPACO se fera-t-elle avec ou sans l’Union européenne ?

La question mérite d’être posée au moment où l’on parle de la fin en 2015 de la convention entre la Commission de l’Union européenne et le FESPACO. En effet, lors d’une interview accordée à Artistesbf, le Directeur Général d’Africalia, Frédéric Gaspard JACQUEMIN, s’est montré très perplexe quant au retrait de la commission de l’Union européenne du soutien financier au FESPACO. Pour éclairer l’opinion publique sur ce sujet, voici la réponse du Délégué Général du FESPAOCO, Ardiouma SOMA. D’abord il nous situe les champs d’intervention de l’Union européenne.


as4-2.jpgDG FESPACO : L’Union européenne (UE) est un partenaire important, je dirai même l’un des principaux partenaires du FESPACO depuis plusieurs années d’ailleurs. Dans le cadre du 10ème Fond Européen de Développement (FED), le FESPACO a bénéficié d’un appui consistant pour à la fois soutenir l’organisation de l’édition 2013 et celle de 2015. En plus de cela, sur le 10ème FED, le FESPACO a bénéficié d’une étude diagnostique qui a été entièrement financée par l’UE, laquelle étude diagnostique a abouti à l’élaboration d’un plan stratégique de développement 2014-2023. L’UE a aussi financé le début de mise en œuvre de ce plan stratégique de développement dans le cadre de 2 devis programme financés entre 2015 – 2016 voire 2017. Le 2ème devis programme va mettre l’accent sur le renforcement du Marché International du Cinéma et de la Télévision Africaine (MICA). A propos justement du MICA, le FESPACO veut aller plus loin. C’est-à-dire créer un espace économique au sein du FESPACO à travers le renforcement du MICA et avec le soutien de l’UE.
En résumé, nous avons un partenariat assez solide, assez pérenne qui s’étale dans la durée avec l’UE. Mais je comprends ce qui se dit dans la presse en ce moment. Ce que je viens d’évoquer, ne sont que des appuis, des financements dans le cadre du 10ème FED. Or, nous sommes dans le 11ème FED dans lequel il n’existe pas de lignes à même de permettre un mécanisme de financement de la culture. La coopération entre le FESPACO et l’UE ne s’arrêtera pas grâce au 10ème FED qui permettra de couvrir déjà les activités jusqu’en 2017. Mais il y aura surement un manque à gagner du fait qu’il n’y a pas de mécanismes dans le 11ème FED.

Artbf : Donc vous confirmez que l’UE ne se retire pas du FESPACO ?

DG FESPACO : L’UE ne se retire pas du FESPACO parce que c’est un partenariat permanent. Vous constaterez au FESPACO 2017 qu’ils seront présents, qu’ils seront à côté des cinéastes africains et des discussions sont d’ailleurs en cours pour voir comment on peut encore négocier quelques pistes de collaboration au-delà du fait qu’il n’y a pas de mécanismes dans le 11ème FED. Donc il y a des discussions en cours pour voir quel type de petit appui on peut encore obtenir en plus de ce qui existe dans le 10ème FED.

Artbf : Quel est le poids de l’UE dans le financement du FESPACO ?

as5.jpgDG FESPACO : L’UE est un partenaire important qui a toujours représenté 20 à 25% du budget du FESPACO et je dois dire que l’appui et l’apport de l’UE peuvent être estimés même au- delà de ce pourcentage. Des discussions sont en cours pour voir comment, dans le cadre du FESPACO, l’UE peut encore mieux accompagner les films africains. Nous sommes en train d’étudier avec l’UE pour voir dans quelles mesures aussi accompagner et faciliter la circulation des films dans la zone Europe notamment à travers un accompagnement pour le sur titrage, etc. Il y a des mécanismes qui sont toujours en étude parce que, comme je l’ai dit tantôt, c’est un partenariat permanent.

Artbf : Pour être plus concret, par rapport au financement de la biennale, l’UE contribuera à la hauteur de quelle somme ?

DG FESPACO : Je ne peux pas vous donner de chiffres au jour d’aujourd’hui parce que le budget du prochain FESPACO est un budget estimé à un milliard deux cent millions. Nous savons que l’Etat du Burkina Faso a déjà budgétisé un montant, des négociations vont se faire pour voir dans quelles mesures l’Etat burkinabè peut revaloriser son appui financier à l’organisation du FESPACO. Nous avons élaboré des requêtes de financement, nous avons eu des rendez-vous de travail avec beaucoup de partenaires, des ambassades, des structures privées et des organisations sous régionales. Des requêtes de financement ont été envoyées dans les quatre coins du monde et les négociations se poursuivent pour savoir qui va mettre quoi dans le FESPACO pour qu’on puisse boucler effectivement le plan de financement pour atteindre le budget de un milliard deux cent millions. Mais je ne peux pas vous donner de chiffres aujourd’hui parce que le FESPACO se tient en début d’année, au mois de février. as6.jpgEt toutes les institutions, qu’elles soient publiques ou privées vont prendre leur décision à la session budgétaire et les sessions budgétaires sont programmées au plus tôt en fin novembre. La plupart des sessions budgétaires se tiennent que ce soit les Etats ou les structures publiques et parapubliques du privé, au mois de décembre. Donc les premières décisions de financement sont attendues au plutôt en fin décembre. Généralement le FESPACO est situé sur son budget en fin janvier, c’est-à-dire un mois avant l’ouverture du festival. C’est vrai que cela nous crée de nombreuses difficultés mais nos partenaires nous disent qu’ils ne peuvent pas nous définir un montant tant que ces montants ne sont pas approuvés par leur conseil d’administration.

Propos recueillis par Bernadette DEMBEL

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