FESPACO 2015 : ” L’Oeil du Cyclone” de Sékou TRAORE projeté en film d’ouverture- Réactions !

FESPACO 2015 : ” L’Oeil du Cyclone” de Sékou TRAORE projeté en film d’ouverture- Réactions !

C’est sous des tonnerres d’applaudissements et des sons de tam-tams exécutés par une foule en liesse que le réalisateur burkinabé Sékou TRAORE a fait son entrée au ciné Burkina. Son film “l’œil du Cyclone sélectionné pour l’ouverture officielle de la 24è édition du FESPACO, a draîné du monde ce dimanche 1er février 2015. C’était en présence du Ministre burkinabé de la Culture et du Tourisme, des partenaires du festival et des acteurs du monde du cinéma.


Ici, cinéphiles et journalistes sont assis à même le solC’est au Ciné Burkina, dans une salle très comble que le film “L’oeil du cyclone ” du réalisateur burkinabé Sékou TRAORE a été projeté pour l’ouverture officielle du FESPACO 2015. Le Réalisateur a saisi cette heureuse opportunité pour remercier le public, ses partenaires et tous ceux qui ont accepté l’accompagner dans son projet. Quelques heures avant la projection, Sékou TRAORE nous a donné la quintessence de son film:
C’est l’histoire d’un jeune enfant soldat qui devient Rebel. Il est capturé par les militaires de son pays qui, au lieu de l’exécuter (comme ils avaient coutume de le faire) décident de le juger. Comme vous le savez, dans les pseudo-démocraties, il n’y a pas de vraie justice. La jeune avocate qui est commise d’office pour défendre ce Rebel se révèle être une tête brûlée. Cherchant coûte que coûte à faire triompher la justice, elle commence à faire tomber les institutions de l’Etat; ce qui va provoquer une sorte de révolution dans le pays. ”
Le problème que nous posons, c’est l’éternel thème des enfants soldats. Nous nous demandons toujours si ces enfants pourront être encore récupérés et socialisés de nouveau.

“L’œil du Cyclone” a connu la participation de la plupart des grands comédiens du Burkina: Serges Henry, Rasmané OUEDRAOGO, Ildevert MEDA, Mouna N’Diaye, DSK, Djéné COULIBALY, Anatole KOAMA… bref. toutes les grosses pointures en matière de comédie au Burkina étaient quasi présentes.
Sitôt après la projection de ce film, l’une des deux œuvres cinématographiques burkinabè en compétition, nous avons recueilli les impressions des cinéphiles et de quelques festivaliers. D’abord, l’actrice principale du film
Mouna N’Diaye, actrice principale dans le film ” L’œil du cyclone”
malika.jpgJe joue le rôle d’une avocate dans ce film. J’ai regardé le film à moitié parce que je n’aime pas trop me regarder. Lorsque j’ai joué, c’est fini et j’estime que j’ai rempli mon contrat. J’ai regardé les autres et j’ai aussi écouté le public qui réagissait assez bien; j’espère que le réalisateur aura une bonne carrière.
C’était difficile de jouer ce rôle ?
Ça fait dix ans que je tente ce rôle. Au début, c’était une pièce de théâtre qui a été par la suite adaptée au cinéma. Mais j’avoue que ce n’est pas du tout le même jeu. Il a fallu réincarner le personnage pour le jouer au cinéma.

Vos objectifs?
On aimerait que le film soit vu par le maximum de personnes, surtout ici. Que les gens reconnaissent les thèmes qu’ils ont envie de reconnaître à l’intérieur, que les gens puissent avoir leur propre lecture et qu’à la fin, on puisse dire que c’est un film Africain tout simplement !
Ana BALLO, Réalisatrice – Productrice de Côte d’Ivoire
ivoirienne.jpgJe n’ai pas de film en compétition mais je suis là en tant que professionnelle du secteur pour voir comment les choses se passent. Je fais surtout des séries télé. La plus célèbre s’intitule “On est où là ? “; c’est une série qui a beaucoup cartonné.

Quelles sont vos impressions sur le film que nous venons de voir ?
Ana BALLO : Excellent ! C’est un très beau film; esthétiquement, il est bien fait et les dialogues sont maîtrisés. En plus, l’actrice principale Maïmouna N’DIAYE a bien maîtrisé son personnage. On est maintenant fier de constater que nous pouvons atteindre ce niveau. Donc nous pouvons commencer à espérer que notre cinéma pourra aller à la conquête des marchés internationaux.

Avez-vous des projets ?
Oui pas mal ! Je présente un projet de l’OIF le mercredi. C’est un télé-film en 12 épisodes sur “ABLA POKOU”.
Nous avons aussi des films ivoiriens en compétition à ce festival et on aimerait pouvoir gagner. Mais je souhaite que l’actrice principale puisse avoir le titre de la meilleure actrice de cette édition du FESPACO.

Apolline TRAORE, réalisatrice
appoline.jpgJ’ai une série en compétition qui s’appelle “hé les hommes, hé les femmes”. C’est une série de 100 épisodes qui parle des conneries que les hommes font aux femmes et vice versa. (rires)
Là, j’ai voulu rendre un peu comique et dévoiler les bêtises que nous femmes, faisons aux hommes et que les hommes aussi font aux femmes. L’objectif est de faire en sorte que chacun se reconnaissent dedans.

Avez-vous un parti pris ?
Pas du tout ! j’en ai fait 50 pour les femmes et 50 pour les hommes
Vos impressions sur l’oeil du Cyclone qui vient de finir?
J’ai beaucoup aimé “l’œil du cyclone”. J’ai trouvé les deux acteurs principaux excellents; le thème assez dur. Je pense que c’est un appel aux gouvernements à prendre au sérieux les enfants de guerre qu’on à souvent tendance à un peu négliger. Ce sont des messages qui préviennent qu’il peut y avoir des problèmes psychologiques graves et qu’il faut considérer.

BORIS ZAKOWSKY Boris, Attaché Culturel à l’Ambassade de France au Burkina
boris.jpgÇa fait plaisir et ça fait vraiment longtemps que je n’avais pas vu un film aussi soigné. Il n’ y a pas de secrets, c’est du travail , tout est maîtrisé : le cadre, l’image, le son, le montage, l’interprétation et le fond même de l’histoire; souvent violent et dure.
Ce film raconte l’histoire d’enfants soldats et montre jusqu’à quel point ces enfants sont marqués à vie. Leur destin est également marqué dès lors qu’ils deviennent enfants soldats. Enfin, il y a cette difficulté de pouvoir sortir de cet état d’enfants soldats. C’est à la fois une histoire judiciaire, une histoire humaine et aussi un visage de l’Afrique d’aujourd’hui avec ses difficultés, son chaos, ses tensions et ses retournements de situation.

Pensez-vous qu’il y aura une solution pour déconditionner ces enfants soldats?
Ben là, on est un peu pessimiste ! Leur sort est scellé parce que c’est trop dure de devenir un enfant soldat. Personnellement, ça n’engage que moi; mais c’est ce qui ressort du film aussi. C’est quasi impossible de survivre à ça et de se refaire une identité et de sortir du traumatisme.

Quel est votre pronostic ?
Ah ça je ne saurai vous le dire; c’est le premier film que je viens de voir. Peut-être qu’il y a d’autres films aussi bons. Après tout, c’est la subjectivité du Jury. Mais je pense qu’unanimement en sortant de ce film la barre est déjà très haute. On se dit qu’il y aura quelque chose en tout cas. (rires)

Hermine Edongué MOUSSAMBANI : Représentante des films de femmes de Créteil
pari2.jpgJe suis au Burkina et je représente le Festival International des films de Femmes de Créteil qui se déroulera la semaine prochaine; c’est-à-dire, du 13 au 22 mars 2015. Donc, c’est pourquoi je milite beaucoup pour cette cause. C’est un festival qui se bat pour la cause des réalisatrices féminines. La plupart des réalisateurs des films qui seront projetés sont des femmes du monde entier. Nous avons du mal à contacter des réalisatrices femmes; je lance l’appel en même temps et j’espère que j’en trouverai à Ouagadougou.

Quels est votre pronostic pour ce film ?
Non ! je ne peux pas le faire pour l’instant ! C’est très tôt pour vous donner un pronostic. Un sentiment à chaud peut-être !.

D’accord un sentiment à chaud sur “L’œil du Cyclone” que nous venons de voir ? Pour nous qui sommes en Occident, je dirai que c’est la première fois que je vois un film typiquement africain à part le monsieur de la Croix Rouge. C’est vraiment formidable parce que je ne m’attendais pas à voir un film aussi bien structuré avec des images. En plus, c’est une femme qui joue le premier rôle et du coup c’est l’Afrique qui est en train de bouger dans le sens de l’égalité des femmes. J’espère qu’il sera parmi les films primés.
Entretien réalisé par Izabella MAYA

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