En marge du FESPACO 2023, l’association Taafé Vision met en place une série d’activités dénommée « Le genre s’invite au FESPACO ». En prélude à cette initiative, elle organise une formation de trois jours au profit d’acteurs et actrices du cinéma, du théâtre et de la musique, à la prise en compte du genre dans les productions culturelles. Celle-ci a pris fin ce jeudi 23 février 2023.
« Nous savons que la culture et les médias font partie des plus grands vecteurs des inégalités dans le genre. Nous pensons qu’aujourd’hui, on peut utiliser la culture et les médias pour lutter contre ces mêmes inégalités. ». C’est ainsi qu’Azaratou BANCE, Présidente de Taafé Vision, justifie le projet « Le genre s’invite au FESPACO », ainsi que la formation des acteurs et actrices culturelles.
Trente d’entre eux (dont quinze hommes et quinze femmes) relevant du domaine du cinéma, du théâtre et de la musique ont bénéficié de cette formation. Les différents modules abordés ont été la définition du concept « genre », la cartographie des violences basées sur le genre, l’utilisation du produit culturel comme moyen de lutte contre les violences basées sur le genre, et l’intégration de la question du genre dans le cicle de fabrication du produit culturel. Les organisateurs de la formation attendent des participants qu’ils abordent et prennent en compte le genre dans leurs productions. « Nous aimerions qu’à chaque fois qu’ils produisent un film, une musique ou une pièce, il se demandent si cela peut contribuer à atténuer les violences basées sur le genre ou, au contraire, les aggraver. », explique la Présidente de l’association.
Ce souhait semble bien parti pour être concrétisé. Raïssa Henry, artiste comédienne de théâtre et de cinéma burkinabè, qui a pris part à la formation, estime en avoir appris énormément. « j’ai appris qu’il y a plusieurs sortes de violences. Quand on parle de violence, on pense souvent qu’il faut présenter des blessure physiques ; mais c’est plus que cela. Toutes les violences ne sont pas forcément physiques. », dit-elle. Elle pense alors mettre encore plus en avant ce qu’elle a appris dans ses futurs scénarios.
Le scénariste Bruno BEOGO, qui a également été formé, pense avoir enrichi ses connaissances. Lui aussi était ignorant des différentes formes de violence ; et en avoir désormais connaissance ne fait qu’augmenter son désir de s’impliquer encore plus dans la défense des droits liés au genre. « Cela me donne encore plus de force pour mieux sensibiliser les personnes qui font souffrir les femmes, qui leur font subir toutes formes de violences, pour qu’elles puissent retrouver leur dignité. », confie-il.
Informer à travers le FESPACO
La suite de cette formation s’appelle « Le genre s‘invite au FESPACO ». Ce sera des échanges sur la prise en compte du genre dans les productions culturelles pendant le FESPACO. Ces échanges se concrétiseront notamment à travers un panel sur la prise en compte du genre dans les productions audio-visuelles (au profit des acteurs et actrices culturels ainsi que de toute personne sensible au sujet), qui aura lieu le 27 février à la salle de conférence du MICA sis au siège du FESPACO. En outre sera organisée une projection de huit films engagés (produits par l’association et des participants à la formation) sur la promotion du genre ; et un stand sera mis en place, dans l’objectif d’établir un contact avec les acteurs du monde culturel et tout visiteur intéressé, en vue d’aborder la question du genre avec eux. Parallèlement à cela, une émission sera animée en direct avec les femmes du domaine du cinéma par le média partenaire Mousso-news, pour susciter la naissance d’ambassadeurs et d’ambassadrices de la promotion du genre au Burkina Faso, en Afrique et dans le monde.
Rendez-vous est donc pris pour le lundi 27 février à partir de 9h sur le site du FESPACO, pour le début des activités.
W. Kevine Elodie ZABA.
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