Les 20 ans de Seydoni, ce qu’en disent les acteurs du SHOW BIZ

Les 20 ans de Seydoni, ce qu’en disent les acteurs du SHOW BIZ

La fête continue à Seydoni Production avec en toile de fond, de nombreuses activités. Après les conférences de presse, la journée- portes ouvertes, le dîner Gala, voici ce qui reste sur le cœur de nombreux acteurs culturels sur les 20 ans de cette grande maison de production que les acteurs du monde du SHOW BIZ burkinabé, s’accordent à reconnaître l’importance au triple plan : économique, social et culturel.

A travers le micro-trottoir que nous avons réalisé auprès de quelques acteurs culturels, voici ce qu’ils pensent des 20 ans de Seydoni. Mais bien avant, le Président Directeur Général Seydou Richard TRAORE apprécie la célébration:
Seydou Richard TRAORE PDG de SEYDONI PRODUCTION
seydou-2.jpgC’est un plaisir qu’on ait pu atteindre ces 20 ans dans la réalisation de notre rêve qui est d’installer une industrie culturelle au Burkina.
Pour les perspectives, SEYDONI va entamer la mutation vers une société de communication tout en gardant le côté production musicale et cinématographique. Donc, on va être beaucoup plus dans le cinéma qu’avant et de plus, SEYDONI va s’intéresser à ce que l’Etat participe au capital ou au financement des activités de Seydoni parce que dans aucun pays, un privé à lui seul ne s’est occupé de la promotion de l’industrie culturelle. Et Depuis 20 ans, on a démontré que c’est faisable. De l’étape rentabilisation, nous voulons évoluer et faire en sorte que le gouvernement entre dans la phase d’investissement afin qu’on puisse dire un jour que la formation ou les infrastructures par exemple, sont prises en charge par le gouvernement.
20 ans de succès mais 20 ans aussi d’embûches
En 1995, l’esprit Seydoni était là; mais ce n’était encore l’implantation du Studio. C’est en 1999 que le studio et l’usine ont été construits pour commencer à fabriquer sur place des produits “Made in Burkina”. En termes d’embûches, il y a en eues ! Je peux même dire qu’il y a eu beaucoup d’embûches dans le sens qu’on n’a pas été compris, surtout du côté industrie culturelle. Nous étions pris pour des commerçants ou des vendeurs de boutiques. Les gens n’avaient pas compris qu’il y a toute une dignité qui veut que nous ayons nos propres productions qui puissent nous permettre d’élever la voix aux concerts des autres cultures. Pour être court, je dirai que je ne suis pas satisfait de ce qu’on a fait jusqu’aujourd’hui parce qu’on aurait voulu faire mieux. On veut faire en sorte que l’industrie culturelle soit plus respectée, faire en sorte que les populations et les autorités s’en approprient et en fasse son affaire.

Alassane KERE, Journaliste
kere-2.jpg Je crois que l’avènement de SEYDONI est une très bonne chose pour la musique Burkinabé et pour l’ensemble du SHOW BIZ parce que SEYDONI a permis aux producteurs de se lancer dans la production, aux artistes de créer davantage, parce qu’il n’y avait pas les moyens de se produire sur place, de faire des concerts et des tournées.
Il faut dire que SEYDONI a un coût, c’est des normes internationales, c’est un vrai studio de production. D’ailleurs, c’est le seul vrai studio de production au Burkina Faso. Les autres ne sont que des homes studios.
Que suggérez-vous aux responsables de cette structure pour une meilleure promotion et un meilleur positionnement sous –régional ?
Il faut trouver des arrangeurs qui rentrent dans la tendance des jeunes; c’est important. Deuxièmement, il faut que SEYDONI ait un bloc de-managers et de communicateurs qui puissent booster ses produits. Le gros problème de Seydoni aujourd’hui, c’est qu’il met les gros moyens à la disposition des artistes et malheureusement en retour, il n’arrive pas à les rentabiliser; le côté promotion est un peu faible. Donc il doit corriger ce côté-là .
Quels sont vos vœux pour cette maison?
Je souhaite que les organisateurs tirent leçons de ce qui n’a pas marché durant ces 20 ans pour pouvoir avancer parce que Seydoni a sa place au Burkina et même dans la sous-région. Je souhaite encore d’autres 20 ans à SEYDONI parce que c’est une maison qui compte, qui est importante, qui a beaucoup contribué à l’essor de la musique Burkinabé.

Jah Press : Promoteur du Kundé
Le point de vue des acteurs culturels ...Pour dire vrai, Seydoni est arrivé à un moment où le besoin était très attendu ; il n’y avait pas de production en ce moment surtout pour nous qui avons eu l’idée de lancer le Kundé dans les années 96-97. Il eut des années où la production était égale à Zéro ! A l’implantation de Seydoni en 1999 au Burkina, il a produit en vrac tous les artistes musiciens qui avaient sous les bras ou sous les aisselles des projets. Du coup, nous avons eu de la matière et C’est grâce à Seydoni. que nous avons pu faire la première édition du Kundé en 2001. Donc, même s’il n’était là, il fallait le créer. Je pense à mon humble avis que Seydoni a beaucoup contribué à l’évolution des artistes musiciens burkinabé.
Vos suggestions
Bon ! ce n’est pas la faute à Seydoni si les artistes n’ont les moyens pour produire et faut-il aussi dire à Seydoni de revoir ses coûts ? Ce n’est pas évident parce qu’en tant que privé, il faut qu’il rentre dans ses investissements. L’idéal serait que tous les artistes arrivent à enregistrer dans de meilleures conditions. Mais la réalité est là; ce qu’on veut n’est pas forcément ce qu’on peut ! En tous les cas, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire. C’est un choix; ceux qui veulent la qualité et le bon, connaissent les bonnes adresses.
Longue vie à SEYDONI et qu’il soit toujours le leader dans la production de la musique burkinabé et dans la duplication des K7.

Georges KIEMTORE dit Georgy Dévarieu, producteur
g2.jpgC’est vraiment énorme ce que SEYDONI fait ;parce que Seydoni, ce n’est pas seulement que la musique mais tout ce qui gravite autour de la musique. Seydoni a produit et accompagné beaucoup d’artistes tant dans le domaine du management que de l’évènementiel. Avant, les artistes enregistraient leurs albums en Côte d’Ivoire, au Ghana ou au Togo . En Afrique de l’Ouest, Seydoni est une référence.
Beaucoup d’artistes cherchent la facilité en contournant les règles de l’Art et la rigueur de Seydoni. Ainsi, ils préfèrent aller dans les studios où il y a moins de contraintes donc moins de rigueur.

Quelles propositions pouvez-vous faire pour que Seydoni puisse rebondir?
Il faudrait que Seydoni essaie de s’adapter aux contextes actuels, étudier les services qu’il offre pour mieux les adapter aux réalités.
Quel est votre vœu à l’endroit de Seydoni?
Je dis joyeux anniversaire à Seydoni production. Je souhaite que le PDG édite ses chansons pour permettre à la jeune génération de mieux le connaitre.

Inoussa SAMANDOULGOU dit FIGHT LION, artiste musicien secrétaire général du syndicat national des artistes musiciens et assimilé(s) du Burkina Faso
fight_lion.jpg 20 ans pour une structure comme Seydoni production, je pense que c’est une bataille de gagnée; mais en même temps, c’est un défi. 20 ans pour moi, c’est aussi l’affirmation que les instituts culturels peuvent vivre dans notre environnement et qu’ils peuvent survivre et même faire des exploits comme l’a fait Seydoni. C’est vrai que c’est difficile mais je pense que Seydoni a créé l’embryon d’une industrie culturelle et je pense qu’on peut se baser sur l’expérience de Seydoni production pour asseoir quelque chose de fiable en matière d’industrialisation du secteur culturel au Burkina. Je pense qu’il y a un acquis au niveau de Seydoni qui est même la foi de son Président Directeur Général, à disposer d’une chaine de création assez efficace qui respecte les normes internationales pour que l’artiste Burkinabé en terme de création jusqu’à la diffusion ne soit pas délaissé par rapport à d’autres pays qui ont des normes très élevées.
Seydoni est une initiative privée qui doit rentabiliser son initiative. Cependant, l’artiste burkinabé qui vit dans l’auto production et qui n’a pas forcément les moyens de rentrer dans un studio respectueux des normes de création se retrouve à faire de la débrouillardise dans les homes studios un peu partout à Ouagadougou. C’est ce travail que nous, en tant que responsable syndical avons à faire aujourd’hui pour que la norme d’enregistrement au Burkina Faso se définisse par une qualité que Seydoni tient aujourd’hui afin que les artistes aient un niveau d’enregistrement acceptable à l’échelle régionale et internationale.
Que peut faire Seydoni pour rassembler cette majorité d’artistes débrouillards?
Je n’aimerais pas être à la place de Seydoni parcequ’il doit jouer la carte de l’entrepreneur; c’est-à-dire rentabiliser son entreprise et jouer la politique culturelle au Burkina Faso.C’est pourquoi la carte de Seydoni est une carte très difficile; cette carte-là, Seydoni doit la jouer en leader d’élite de telle sorte que les “homes studios” se reconnaissent à “Seydoni production” en faisant remonter notamment leurs œuvres au niveau de “Seydoni production pour finalisation. Cette politique-là, Seydoni doit la réussir. En attendant, c’est un débat concurrentiel, plutôt qu’un débat de complicité et de complémentarité.Il faudrait que Seydoni intègre cet axe dans les années à venir.

KIRAYIRE NIGNANT dit Hahiley artiste musicien
ayile1.jpg Grâce à Seydoni, on a eu beaucoup de vedettes qui se produisent. Avant Seydoni, c’était un peu difficile à réaliser des albums parce qu’il n’y avait pas de maison de production.
En tant qu’artiste musicien, avez-vous déjà dupliqué à Seydoni
Oui ! J’ai fait un clip à Seydoni qui s’intitule “Safoura” en 2005. Tous mes albums sont dupliqués à Seydoni
Quel est votre vœu pour Seydoni ?
Je lui souhaite longue vie et que Dieu mette la main dans tout ce qu’il fait pour la musique Burkinabé.

Walib BARA, manager Producteur
walib-2.jpgSEYDONI reste incontestablement la première unité de duplication, de production qui a changé l’univers, le regard même du néophyte et la majeur partie de l’environnement de l’industrie phonographique au Burkina Faso.; Il faut reconnaitre qu’avant SEYDONI, les gens étaient obligés d’aller réaliser leurs CD, leurs cassettes du côté de la Côte d’Ivoire, du Togo. Aujourd’hui, SEYDONI a facilité cette duplication sur place, a permis la mise en place des métiers de la filière musique notamment les métiers de producteurs et d’éditeurs. Pour moi, ce fut un catalyseur depuis sa création sur l’échiquier national et je pense qu’il faut cette initiative qui a permis à bon nombre d’artistes musiciens d’avoir un statut, lequel statut leur permet aujourd’hui de vivre de leur art.
Quelles suggestions pouvez-vous faire à SEYDONI pour qu’il puisse se positionner davantage dans le domaine de la musique?
J’ai toujours dit au PDG de SEYDONI qu’il faut s’adapter parce que le marché a changé; il y a une forme d’imitation. Aujourd’hui, la musique qui était très consommée sur le disque est en train de passer maintenant à une phase numérique où les téléchargements prennent le pas. SEYDONI ayant suffisamment de matériel et un carnet d’adresses bien fourni du fait de son long séjour en Europe, devrait maintenant travailler en sorte à faire profiter les différents artistes de son écurie.
Quel est votre vœu pour cette maison?
Je souhaite que SEYDONI puisse avoir les moyens et plus de ressources humaines pour tirer les autres maisons vers le haut. Je souhaite également des vœux de succès et de réussite.
P.K

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