Société : La prostitution estudiantine, témoignages...

Société : La prostitution estudiantine, témoignages...

Cette semaine, nous abordons un sujet très sensible qu’est la prostitution en milieu universitaire. Au Burkina comme  dans tout autre pays, le phénomène est courant et vieux comme le temps. Pour en savoir davantage sur l’ampleur du phénomène, nous sommes allés en immersion dans l’univers de ces pratiques qui ne sont pas sans risques pour les auteurs. Ces filles qui bravent  nuit et jour ces dangers disent le pratiquer pour pouvoir joindre les deux bouts. Lisez plutôt notre reportage auprès de quelques filles qui désirent garder l’anonymat.

L’étudiante I.D nous raconte la situation : « la vie à l’université n’est pas un fleuve tranquille pour nous les étudiantes et nous sommes obligées des fois de nous mettre dans certaines situations comme la prostitution qui nous déshonore. Il faut dire que c’est une pratique très développée dans notre milieu due aux conditions de vie difficile. »



« Nous sommes contraintes de sortir dans les rues pour aller à la rencontre d’inconnus. Cela peut même coûter la vie à certaines étudiantes. La plupart de nos rencontres sont conditionnées par plusieurs choses allants des rapports sexuels sans préservatif aux coups que les hommes nous donnent mais nous sommes obligées de le faire pour pouvoir survenir à nos préoccupations majeures comme : le loyer, les vivres et l’entretien de notre corps.

Cette étudiante nous confie que les raisons de leurs prostitutions sont énormes et chacune a pour elle : « voyant les autres camarades revenir la nuit avec les mains chargées de sachets noir, nous avons envie de les ressembler, raison pour laquelle on s’en barque dedans sans se rendre compte. Le conformisme est un véritable problème pour nous car nous voudrions ressembler à nos camarades.



Il faut admettre que se prostituer est une pratique qui ne présente que des conséquences négatives, des conséquences désastreuses sur la vie des pratiquantes. Elles sont exposées aux IST, aux grossesses non-désirées, à l’avortement, et bien d’autres maladies. « En cas de grossesse, nous sommes obligées de planifier un avortement clandestin pour ne pas plonger les parents dans le découragement ; ce qui peut même nous coûter la vie. », a-t-elle ajouté.

Tout compte fait, certaines envisagent de quitter ce mal si toutefois les conditions de vie sont favorables « Au regard de toutes ces circonstances, nous voulons en toute sincérité demander aux autorités de se pencher sur notre situation parce qu’elle nous amène à sortir de la posture même de l’étudiante. Nous voudrions que les autorités chargées du FONER puissent régulariser nos allocations afin qu’on puisse se prendre en charge pour sortir de cette situation et éviter aux autres d’y entrer.

Rémi BONKOUNGOU

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