« II n’y a point d’homme fier tant qu’il n’y a point de femme à côté de lui. Tout homme fier, tout homme fort, puise ses énergies auprès d’une femme… », Ce passage est extrait du discours du Président Thomas SANKARA prononcé à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femme. Et pour rendre effective et encrée cette journée dans l’esprit des burkinabè, le Président du CNR invitait les hommes à faire le marché pour les femmes ne serait-ce qu’une fois chaque 08 mars.
Aujourd’hui, peu de burkinabè font le marché pour inverser les rôles, l’espace d’une journée. Christian KIEMTORE, que nous avons appelé affectueusement « Monsieur 08 Mars » fait encore partie de cette minorité d’hommes à respecter la tradition. Nous l’avons rencontré dans un marché de la ville de Ouagadougou.
Nous avions eu déjà des échos sur cet homme qui, encore trempé des pratiques révolutionnaires fait les marchés à la place de sa place. Et les 08 mars à l’occasion de la journée Internationale des Droits de la femme, cet homme, la soixantaine bien tapée se sacrifiait à la tradition.
Cette année, voulant vérifier les faits, nous sommes allés à sa rencontre.
Tout à commencé dans la matinée du 08 Mars 2022 où Monsieur Christian Kiemtoré s’apprêtait à faire le marché pour son épouse comme il le fait de coutume les 08 mars.
De commun accord, il nous a permis de le suivre dans sa belle aventure. Une fois au marché de Naabi-Yaar aux 1200 Logements, le top départ des achats a démarré. Des légumes au haricot en passant par le gombo sec, la potasse, les feuilles, l’avocat et l’igname autant d’éléments qui font déjà rêver à un repas copieux et délicieux.
Selon Christian KIEMTORE, ce ne serait que respecter un rituel car pour lui, il ne serait pas à sa première fois de faire le marché. Que ce soit le 08 Mars comme les jours ordinaires.
« Je me dis qu’il ne faut pas attendre le 08 Mars pour faire le Marché. Mais il faut aller au-delà de ce jour parce que nous devrons savoir que pour cette égalité, nous devrons comprendre que les femmes peuvent ne pas avoir le temps et que les hommes puissent faire le marché à la place des femmes », a laissé entendre Christian KIEMTORE.
A la question de savoir si c’était un réel plaisir, une simple formalité pour le Buzz qui le poussait à faire régulièrement et sans complexe le marché, « Monsieur 08 mars » reste imperturbable. « Non ! Pas du tout. Il faut que les esprits évoluent, faire le marché ce n’est pas réservé qu’aux femmes. Et que dites vous donc des célibataires qui font le marché pour pouvoir faire la cuisine », nous a-t-il rétorqué.
Bien au contraire, il souhaite que les hommes n’attendent pas seulement les 08 mars pour faire le marché pour la femme. « Le 08 Mars c’est aussi une lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Donc nous devrons nous départir du machisme que les hommes ont souvent et comprendre que la femme et l’homme sont complémentaires », a-t-il poursuivi.
En rappel, la Journée internationale des droits des femmes, officialisée par les Nations unies en 1977 et célébrée le 8 mars dans de nombreux pays du monde, est une occasion de faire un bilan sur la situation des femmes.
Joseph Stéphanie OUATTARA.
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