Nous avons rendez-vous cette semaine avec un homme de culture et pas des moindres au regard de sa passion pour la musique, son parcours professionnel et de ses responsabilités actuelles au Ministère en charge de la Communication et de la Culture.
Installé le 23 janvier 2023 dans ses fonctions de Directeur Général du Centre National du Spectacle et de l’Audio-visuel (CENASA), Abraham Ouesséna ABASSAGUE puisque c’est de lui qu’il s’agit est apparemment un homme culturellement accompli.
Nous l’avons rencontré pour échanger avec lui sur ses multiples casquettes : artiste musicien-compositeur, arrangeur-interprète, enseignant-chercheur dans le domaine musical, écrivain… Bref, c’est trop de charges sinon très surchargé pour notre invité.
Et pour mieux cerner le contour de ses nouvelles responsabilités, nous vous proposons de découvrir le CENASA, une structure dont il a la charge depuis le 23 janvier dernier.
Le Centre National du Spectacle et de l’Audio-Visuel (CENASA) est un Etablissement Public de l’Etat (EPE). Mis en place pour répondre à certains besoins spécifiques, la structure comprend plusieurs directions dont la Communication, les Affaires Financières, les Ressources Humaines et les Ensembles Nationaux.
L’une des missions du CENASA est d’assurer la production, la coproduction de spectacles, des enregistrements audiovisuels (clips, documentaires, etc.).
Avec les ensembles artistiques nationaux (le ballet national et l’orchestre national), nous contribuons à la coopération internationale en matière de culture.
Enfin, le CENASA qui est sous la tutelle technique du Ministère en charge de la culture dispose d’une salle de spectacle de près 650 places entièrement équipée, un espace de spectacle aéré appelé Amadou BALAKE et une salle de répétition.
Avec donc ses multiples casquettes, comment le nouveau DG va-t-il s’y prendre concrètement pour que ses nouvelles responsabilités ne fassent ombrage à sa carrière d’artiste musicien ou vice versa ?
Abraham Ouesséna ABASSAGUE (AOA) : Si je prends l’exemple de mon prédécesseur Seydou ZONGO dit ZEDESS qui est un grand artiste et pour qui j’ai énormément de respect, il a fait 07 ans en tant que DG. Tout le monde a vu ce qu’il a accompli comme travail au CENASA. Pour répondre à votre question, je dirai que c’est un avantage pour une personne qui a déjà l’expérience du terrain, qui connait au mieux les artistes et le milieu artistique. Et je pense que les autorités du pays ont compris qu’il faut confier l’enfant gourmand au travailleur qui sait cultiver beaucoup. C’est-à-dire, qu’ils ont compris qu’il faut une personne qui est dans son milieu ou dans le domaine.
Art.BF : Installé le 23 janvier 2023, quel sera votre premier défi ?
AOA : Le premier défi sera de rénover la salle de spectacle. Ce n’est pas juste pour reprendre la peinture, mais dans une vision de transformer cette salle de 650 places en une salle de 1500 à 2000 places à l’exemple d’une salle de spectacle de Paris. Oui, il faut rêver ! Et rêver grand. Nous sommes déjà à la recherche des partenaires et je profite de votre micro pour lancer un appel aux opérateurs économiques, aux partenaires techniques et financiers, à tous ceux qui liront ce message à être sensibles. Ce que nous voulons n’est pas de l’argent, mais de l’investissement qui va permettre à toute la culture burkinabé et les artistes d’en bénéficier. Le Burkina Faso sera fier de cela. Voilà notre premier défi, qui ne dépend pas vraiment de nous mais, aussi des partenaires et ceux que nous approcherons.
Le deuxième défi, c’est de relancer les ensembles artistiques nationaux. Ce sont des groupes prestigieux qui donnaient de grands spectacles. Mais, pour des raisons de fonctionnement et à cause d’autres aléas, le groupe a besoin d’être relancé avec des jeunes et avec la crème de la musique burkinabé. Il faut donc un groupe qui suscitera du respect après toute prestation et dans n’importe quel pays. C’est notre souhait !
La réfection du studio nous tient aussi à cœur. C’est d’ailleurs le troisième engagement. Il faut relancer le studio en l’équipant davantage de matériels de pointe et d’un personnel averti de la technologie. Il faut permettre aux artistes de se faire enregistrer au pays avec des packages. On doit être premier au Burkina en matière d’enregistrement.
Art.BF : comment comptez vous allier musique et responsabilités ?
AOA : Dès lors que l’on accepte une responsabilité pareille, le travail passe avant la pratique artistique. Lorsque tu te rends au service le matin, tu es à la disponibilité du peuple, de tes supérieurs hiérarchiques et de ton personnel.
Art.BF : est-ce que l’on peut s’attendre à vous voir un jour sur scène en tant que DG ?
AOA : Tout dépendra bien sûr du temps que me laissera ma nouvelle responsabilité qui est de veiller à ce que tous ceux qui viendront au CENASA soient satisfaits et que les tâches à faire soient bien exécutées et pas dans « l’à-peu-près ». Sur scène, j’y serai mais, au moment opportun.
Art.BF : quel est votre mot de fin ?
AOA : déjà, je vais profiter de votre canal pour remercier les autorités du pays qui m’ont fait confiance en m’appelant à la tête de cette prestigieuse maison. Je remercie notamment le Ministre en charge de la culture ; je ferai de mon mieux pour qu’il ne soit pas déçu d’avoir placé sa confiance en ma modeste personne. Merci au reste de la hiérarchie et à votre média pour l’opportunité qui nous est offerte d’établir un contact avec les lecteurs, à qui je dis également merci.
J’adresse mes mots d’encouragements à la population et j’ai foi que nous allons sortir de cette situation difficile que nous traversons. J’invite alors tout le monde à se remettre au travail, surtout les acteurs du monde de la culture, afin de construire quelque chose de grand pour notre pays le Burkina Faso.
Propos recueillis par Elise Lèfom DENE.
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