Apolline TRAORE, Réalisatrice du film “Frontières”

Apolline TRAORE, Réalisatrice du film “Frontières”

Apoline TRAORE fait partie des trois réalisateurs burkinabé en position de départ pour la conquête de l’Etalon d’Or de Yennenga. Son film “FRONTIERES” que le public s’impatiente de découvrir fait déjà le buzz dans la sous-région tant la problématique traitée est une réalité déconcertante vécue de loin ou de près par tous ceux qui traversent l’Afrique et particulière l’espace CEDEAO. Il semble que c’est dès le bas âge qu’on reconnait la valeur du cabri bien avant qu’il ne soit mêmeau marché de bétail. L’année 2017 serait-elle “l’année de l’année” d’Apoline TRAORE ? Répondre à cette question serait très prétentieux; donnons encore le temps au temps… En attendant, voici un entretien que nous a accordé la réalisatrice du film “FRONTIERES” dans notre rubrique “ECHOS DU FESPACO”.


Apoline TRAORE (A.T.: ) J’attendais vivement cette sélection car elle était extrêmement très importante pour moi. J’ai été grandement soutenue par la CEDEAO qui a cru en mon projet et qui m’a prêté main forte depuis le début du projet. Nous avons eu d’énormes difficultés parce que le film a traversé six(06) pays de l’Afrique de l’Ouest, de Dakar à Lagos; c’était extrêmement difficile. J’ai eu une équipe technique extraordinaire qui, malgré les difficultés ne m’a jamais lâchée. C’est la raison pour laquelle je considère cette sélection comme une récompense vis-à-vis de mes partenaires. Nous espérons que le public va aimer et nous souhaitons aller le plus loin possible.

ArtBF : De quoi parle le film de manière sommaire ?
A.T.: Ce film parle d’une intégration régionale dans l’Afrique de l’Ouest, les commerçantes de l’Afrique de l’Ouest qui se déplacent vers le Sénégal, la Côte d’Ivoire, Lomé et vers les pays anglophones comme le Ghana et le Nigéria pour faire du commerce. Aujourd’hui, on parle de libre circulation des personnes et des biens au niveau des frontières mais malheureusement, nous avons des lois qui ne sont pas suivies et une insécurité extraordinaire sur ces routes. Il s’agit de quatre femmes qui vont se rencontrer sur ces routes et qui seront obligées de se souder pour survivre et assurer la survie de leurs familles.

ArtBF : Ce film fait-il appel à votre vécu ?
A.T.: Non ! Ce n’est pas un vécu ! Pour vous dire la vérité, c’est parce que j’ai entendu des histoires de femmes qui ont vécu des situations pareilles, des histoires très catastrophiques. Nous avons parcouru tous les pays dont je vous ai parlés. Et avant de commencer le film, j’ai fait la route et des constats ont été faits et vérifiés avec des femmes et des hommes que nous avons rencontrés.

ArtBF : Donnez-nous les noms de quelques comédiennes qui ont joué dans ce film.
Le visuel du film A.T.: La première comédienne principale du film s’appelle Amélie MBAYE. C’est une sénégalaise qui vit aux Etats-Unis et c’est elle qui a joué le rôle de Aline dans” Monia et Rama”, la deuxième c’est Naky Sy Savané, la troisième est une burkinabé qui réside en Côte d’Ivoire et qui s’appelle Adizetou SIDI. Enfin, la dernière c’est une nigériane qui travaille dans les films de Nollywood qui s’appelle Unwana UDOBANG.

ArtBF : Votre film a retenu l’attention de la CEDEAO et particulièrement du Ministère Ivoirien de la culture qui vous d’ailleurs été d’un grand soutien dans la réalisation de ce film. Quel est la nature de ce soutien ?
A.T.: C’est un soutien qui tombe bien parce qu’il m’a aidé à finaliser beaucoup de choses dans mon film. Dans cette zone CEDEAO que j’ai traversée, iI était important que je montre la partie ivoirienne. Le Ministère ivoirien de la culture a beaucoup apprécié mon scénario et m’a soutenu à travers le fonds SIC qui est un fonds de prêt remboursable sur les recettes du film.
ArtBF : On est aussi très curieux de savoir ce qu’il en est du côté Burkinabé. Quel a été l’apport du ministère burkinabé de la culture ?
A.T.: J’ai eu un grand soutien du Ministère de la culture par deux fois. Ils m’ont d’abord soutenu au tout début du projet puis un second soutien pour finaliser le film.

ArtBF : Etes-vous déjà prête pour le FESPACO ?
A.T.: Ah non; ce n’est pas encore prêt ! Je suis en train de finaliser mon master pour le remettre au FESPACO. J’ai quatre actrices principales dans le film. Mais il y en a trois qui ne sont jamais venues au FESPACO et pour moi, c’est un honneur qu’elles soient là. Etant donné que le FESPACO ne peut pas prendre en charge toutes les quatre, c’est donc tout un mangement pour les héberger, et préparer la promo du film.Apolline TRAORE, Réalisatrice

ArtBF : Pourquoi le choix de ces actrices ?
A.T.: C’est par un casting pour certaines. Pour la nigériane, je suis partie à Lagos pour caster la personne que je voulais. La Burkinabé vivant en Côte d’Ivoire a entendu parler du projet et je lui ai proposé de venir faire le casting, elle n’avait pas d’expérience mais j’ai été marquée par sa volonté de la petite à jouer le rôle. Je connaissais les performances d’Amélie et de Naky SY; donc je n’ai pas eu besoin de faire un casting pour ces deux dernières.

ArtBF : Quelques mots à l’endroit de vos partenaires?
A.T.: Je veux d’abord remercier la CEDEAO parce qu’elle est la première à me dire “oui”. C’est très important pour moi parce que lorsque vous avez un projet, personne ne veut être le premier à vous accepter. Ils veulent d’abord voir ceux qui soutiennent le projet avant de se lancer. Quand le projet est venu “nu” (on l’appelle comme ça) à la CEDEAO, ils l’ont lu et ont cru au projet. Ils ont misé la plus grosse somme de toutes les subventions que j’ai eues. Il faut dire que l’adhésion de la CDEAO au projet et du fait de sa notoriété a été pour moi comme une carte blanche qui m’a déverrouillé les portes au niveau des autres institutions. Je remercie l’OIF, Orange studio et surtout DIFA mon distributeur et LAGARDERE qui se battent aujourd’hui pour que le film traverse les frontières. Je remercie mes techniciens et mes comédiens parce que c’était très dur.
Un grand merci à Tahirou BARRY, minist

re de la culture qui, depuis le début du projet m’a soutenu et m’a donné des lettres de soutien pour les institutions. Merci également au Ministre de la Culture de la Côte d’Ivoire qui a cru au projet.

Propos recueillis par Artistesbf

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *