Le groupe “GOMBO.COM”

Le groupe “GOMBO.COM”

Irissa NIKIEMA à l’Etat civil dit Sciatique et Ousmane BAMOGO dit “KREKEKANKOUMKA” sont deux amis unis par un dénominateur commun ” l’humour”. Sensibiliser, conscientiser et éduquer à travers l’humour et le rire sont entre autre l’objectif que se sont assigné ces deux humouristes. Leur rencontre remonte depuis les bancs du Lycée Marie Curie où Sciatique déjà moulé par l’art venait régulièrement rencontrer son ami Bamogo. Fasciné par la renommée de Sciatique à travers la chanson “SILMANDE” de Pascal KABORE, Bamogo fit la proposition à son ami Irissa NIKIEMA de former un groupe d’humour. C’est ainsi qu’est né en 2005 le groupe “Gombo.com” que nous avons l’honneur de vous présenté :
Voici le portrait du groupe :

“GOMBO.COM” : Nous sommes le groupe “GOMBO.COM” crée par NIKIEMA Irissa à l’Etat civil dit sciatique (comme le nerf sciatique qui se trouve au niveau de la colonne vertébrale) et par BAMOGO Ousmane dit Kirkikankounkan. BAMOGO est marié, père de trois enfants dont deux filles et un garçon. Sciatique s’est également marié en 2013. Il est père d’une fille de neuf( 10) mois. ” le GOMBO” est un jargon utilisé dans le milieu artiste; il désigne l’argent, les cachets. Maintenant le nom du groupe “GOMBO.COM ” traduit simplement notre souhait de voir les choses se régler au plus vite à la vitesse d’une connexion internet surtout quand il s’agit de cachet à encaisser.

Art. : Que faisiez-vous avant de former le groupe?
“GOMBO.COM” : Après son bac, Sciatique a fait une année d’anglais qu’il n’a pas terminée. BAMOGO lui a eu un bac en électronique et a étudié à Nasso, à Bobo.

Art. : Comment l’idée de vous associer pour faire une comédie est-elle arrivée?
“GOMBO.COM” : Au départ, nous pensions que le théâtre et l’humour étaient comme une seule goutte d’eau. Pour nous, les appellations désignaient une même discipline. Nous sommes tous les deux restés dans le même groupe pour le théâtre. Puis, ayant compris la différence entre théâtre et humour, nous avons opté pour l’humour parce que c’était dans ce domaine qu’on se sentait le mieux.

Art. : Comment comptez-vous faire pour que votre groupe reste soudé?
“GOMBO.COM” : Gombo.com, fonctionne comme un service, comme par exemple le Ministère de la Culture et du Tourisme. Notre point fort, c’est l’amitié qui nous lie. Nous formons un groupe, c’est vrai; mais nous sommes d’abord amis avant d’être collègues. Une amitié qui finit entre deux personnes, c’est qu’en vérité, il n’y en avait pas. Voilà pourquoi si Kirkirankounkan a un problème je me rends chez lui et vice versa. Nous prions Dieu pour rester unis parce que ce que nous faisons aujourd’hui pour égayer le public n’est plus à un échelon personnel; il faut le voir maintenant sous un angle beaucoup plus large. Ce qui veut dire, que nous n’avons pas intérêt à nous séparer. De même qu’on ne peut pas dissoudre le Ministère de la Culture à cause d’une mésentente entre un directeur et le Ministre.Nous faisons attention à tous les propos ou les comportements (‘femmes, argent, orgueil) qui tendent à nous diviser ou à nous cataloguer. Je crois que nous devons surpasser tout cela pour être nous-mêmes et savoir que chacun de nous est un maillon important pour le groupe. Ensuite, nous sommes toujours francs l’un envers l’autre. Si quelque chose ne va pas, on se le dit et ça s’arrête là. C’est le fait de vouloir encaisser qui crée la séparation.

Art. : Comment se porte l’humour au Burkina?
“GOMBO.COM” : Nous apprécions positivement l’humour parce qu’au Burkina, nous avons de très bons humoristes. Il faut que les burkinabés arrêtent de se faire des illusions parce que même les humoristes de l’extérieur cautionnent et respectent ce que nous faisons au Burkina. Les humoristes, nous en avons beaucoup qui émergent et qui font vraiment la fierté de notre pays.
On se dit que c’est quelque chose qui s’explose parce que nous avons fait le plein de la maison du peuple par deux fois sans un seul humoriste international; c’était GOMBO seul à l’affiche. Donc, nous pouvons dire que notre public nous adore et adhère à ce que nous faisons.
L’humour se porte bien puisque de nos jours, nous avons des festivals d’humour tels que le Wistiti, FIRHO, parenté à plaisanterie. Nous croyons que c’est vraiment bien parti pour l’humour Burkinabé.

Art. : C’est bien parti mais ce n’est pas sans difficultés ?
“GOMBO.COM” : C’est clair ! Il y en a énormément parce que nous avons l’impression que l’humour ne figure pas en bonne place dans le programme du Ministère de la Culture et du Tourisme. Même au Bureau Burkinabé du Droit d’Auteur (BBDA), l’humour est rangé dans la catégorie “Drame”. Il n’est pas encore reconnu en tant que métier; la preuve, il n’y a pas eu au Burkina un seul humoriste qui a été encore décoré.
En plus, les gens n’ont pas assez de considération pour notre métier. Lorsqu’un artiste musicien propose de faire du play-back à 300 000, les gens trouvent que c’est normal. Mais quand c’est un humoriste qui propose le même prix, on trouve que c’est trop cher parce qu”ils se disent que nous sommes des plaisantins. Ils ne s’imaginent pas qu’une prestation de cinq(05) minutes, demande deux semaines de recherches. La préparation est nécessaire parce que nous n’aimerons pas dire des choses qui vexent ou qui n’ont aucune portée morale ou éducative. Notre objectif est que l’humoriste, vive un jour de son métier. Nous avons “Génération 2000″ qui a réussi à implanter l’humour au Burkina. Notre souhait est qu’un jour, nos petits frères reconnaissent que nous avons œuvré à ce qu’ils vivent de ce métier. Donc, quand nous sommes sollicités avec une proposition de cachet dérisoire, nous ne jouons pas. Ce n’est pas parce que nous avons assez d’argent, mais c’est une question de principe. Nous voulons être suffisamment responsables de nos actes. Les mêmes qui crient à la cherté de nos cachets seront les mêmes qui vous diront ” ils ont fait feu à une certaine époque mais en fin de compte on ne voit même pas ce que l’humour leur a apporté, leur condition de vie ne s’est guère améliorée”. Il faut que les gens comprennent qu’un cachet dérisoire ne motive pas ; bien au contraire, il bloque l’inspiration !
Maintes fois, des organisateurs de spectacles ont refusé de nous prendre à 500 000 et sont allés inviter des ivoiriens à près d’un million, hébergement et billets d’avions non compris. Malheureusement, quand ces supers humoristes arrivent au Burkina, c’est à nous qu’ils font recours. Imaginez maintenant la grande gêne de ces promoteurs: à peine, s’ils arrivent à nous regarder en face.

Art. : Quels sont vos rapports avec le BBDA?
“GOMBO.COM” : Nous avons des retombées financières avec le BBDA parce que nous déclarons régulièrement les spectacles que nous organisons. La difficulté est qu’à chaque prestation, nous devons enregistrer et donner le titre de notre spectacle.

Art. : Quels sont vos vœux pour le nouvel an ?
“GOMBO.COM” : “Les Burkinabé attendent chaque fois le mois de décembre pour faire leur Djandjoba. Nous avons vu qu’ils ont fait un grand Djandjoba à l’Assemblée Nationale le 30 Octobre 2014 ; que cela n’arrive plus et que tous les Burkinabé passent en classe supérieure.”
Que les parents ne profitent pas aussi de cette année de Ebola pour ne pas rester à côté de leurs femmes. Et comme on dit d’éviter les accolades, ils vont les éviter à la maison pour “Eboler” d’autres femmes dehors en disant que c’est parce qu’ils ne veulent pas “Eboler” Madame à la maison”
Il y a d’autres aussi qui démontrent que la bière détruit les enzymes de Ebola; c’est faux ! Il faut juste prendre les précautions. Nous prions Dieu que cette maladie ne vienne pas au Burkina Faso et qu’elle disparaisse dans le monde entier. Je souhaite beaucoup d’argent et de santé.

Art. : Comment peut-on vous contacter?
“GOMBO.COM” : Nous avons un manager dont le numéro est le suivant: 78 94 46 88. Nous faisons des spectacles à thèmes pour faire rire mais pour faire passer des messages aussi parce qu’il y a des entreprises qui nous appellent en fin d’année et qui nous demandent de jouer à l’occasion des présentations de vœux aux travailleurs. Nous faisons des spectacles sur le SIDA, le paludisme, l’infidélité, tout ce qui peut sensibiliser les populations.
Patrick COULIDIATY
Lire leur message vidéo du nouvel an

Modifier

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *