Burkina : Le 13 décembre loin de déplaire…

Burkina : Le 13 décembre loin de déplaire…

Au Burkina Faso le 13 décembre de chaque année s’inscrit depuis quelques années et précisément depuis l’assassinat du Journaliste Norbert ZONGO, une date mémorable sous plusieurs aspects.

Analyse :

En effet, cette date loin d’être une commémoration est aujourd’hui, une date que certains chefs d’établissement souligneraient en vert.  Le budget de l’établissement est conçu en fonction de cette date qui  est très avantageuse pour l’établissement.

Le 13 décembre, une date très économique pour certains établissements

A partir du 10 déjà, des notes circulent ou sont affichées  pour informer le personnel enseignant de la suspension probable des cours en raison des évènements du 13 décembre annoncée comme une date de perturbation des cours, de vandalisme, de casses et de pillage.

Sitôt dit, sitôt appliqué le 13 décembre. Bien qu’il n’y ait débrayage ni de mouvement à l’horizon, les directions  de certains lycées s’empressent d’ordonne la fermeture des portes de l’établissement. Les enseignements sont priés de ne pas donner des cours ce jour là. Pour des établissements dont les effectifs avoisinent la centaine de professeurs, c’est une économie faramineuse que l’établissement enregistre pour le seul jour.  A raison de 2 500 frs /l’heure par professeur et par cours, la seule journée du 13 engendrerait un gain pour l’établissement à hauteur de millions de francs CFA.

A partir de là, nous pouvons comprendre aisément pourquoi le 13 décembre  serait pour certains chefs d’établissement une occasion de faire des économies sur le dos des enfants. Nous comprenons aisément aussi pourquoi  ces responsables d’établissement font semblant de se plaindre des multiples grèves des scolaires. Au fait, la date du 13 est loin de leur déplaire . Si en effet, cette date du 13 décembre réjouit certains , il est au moins sûr que les préjudices collatéraux sont énormes.



Au titre de ces victimes liées aux fermetures des écoles privées, apparaissent en premier plan, les enseignants du privé.  Payés sur la base des heures effectuées, ces enseignants  se voient ôtés de plusieurs heures de cours entrainant ainsi une incidence financières négatives sur leur revenu mensuel.  Déjà que le salaire entier en lui-même est critique, on s’imagine mal comment ces enseignement pourront joindre les deux bouts  avec un salaire incomplet. Oui  au 13 décembre pour réclamer la justice pour le journaliste Zongo et ses compagnons. Mais cela a un coût pour les enseignants emmargeant au Budget du Privé.

Patrick COULIDIATY

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