Fespaco 2019 : “L’enfant joue là où il a mangé hier …”

Fespaco 2019 : “L’enfant joue là où il a mangé hier …”

“Mon dernier Fespaco” C’est le titre d’un post que nous découvrons avec stupéfaction dans les colonnes de “Jeune Afrique” du 10 mars 2019. Dans ce post, Nadia El Fani, Réalisatrice et Présidente du Jury documentaire au FESPACO 2019 qui clamait ouvertement à notre micro sa reconnaissance aux autorités du FESPACO, décrit ses frustrations et dénonce un certain nombre de comportements malveillants dont elle aurait été victime pendant la 26ème édition.

L’auteur du post (Nadia elle-même) qui s’interdisait lors de notre entrevue de faire un quelconque commentaire sur l’organisation du FESPACO au vu de son âge (59 ans) et de la diplomatie dont elle veut s’anoblir a été comme désagréable dans sa soi-disante critique. A la limite, El Fani orchestre une mauvaise publicité contre un festival qui l’a toujours bien accueillie et bien honorée; tant il est vrai que “chasser le naturel, il revient toujours au galop.”

Vouloir d’une chose et son contraire

Nadia El FANI : Dans vos 59 ans, il faut encore soustraire la sagesse.

Nadia El Fani est une professionnelle qui, véritablement n’est plus à présenter au milieu cinéma. Au Burkina, c’est depuis 1995 qu’elle a pris goût au succès et aux honneurs du FESPACO. Dans son propre pays, elle avoue n’avoir jamais reçu autant d’honneurs. Son succès, sa popularité et ses mérites, Nadia El Fani les doit en partie grâce au Burkina à travers notamment, le FESPACO. Même si aujourd’hui, la réalisatrice, Présidente du jury documentaire à la 26ème édition, déclare dans les colonnes de “Jeune Afrique”, ne plus vouloir revenir au FESPACO pour des raisons qui lui sont propres, le FESPACO reste tout de même, l’une des institutions qui lui a donné l’occasion en or massif de goûter au bonheur et au fruit du travail bien fait. Le FESPACO à ce titre, ne saurait être remercié de la sorte. Notre invitée ne l’oubliera certainement pas ; tout comme elle n’oubliera jamais cette fierté de présider le Jury documentaire et d’avoir été si bien honorée à cette 26 ème édition cinquantenaire.

Si pour des raisons de frustrations, vous décidez de tourner le dos au FESPACO, c’est votre choix. Nous avons hâte cependant de savoir dans quel pays au monde où il n’existerait pas de frustrations ? Nous ne croyons pas que le FESPACO soit l’unique festival au monde que vous ayez connu et qui frustrerait des festivaliers. Et en ce qui vous concerne, s’il y a  un festival où vous devriez vous abstenir d’y retourner ou d’y participer, c’est bien en Tunisie qui regorge de nombreux festivals qui ne vous ont jamais accordé un quelconque crédit. C’est vous-même qui l’affirmez dans un entretien accordé à Artistesbf dans sa publication du 14 mars 2019 dans lequel vous déclarez : malheureusement dans mon propre pays, je n’ai jamais été en compétition, je n’ai jamais été honorée d’un prix où d’être membre d’un jury quelconque alors qu’il y a beaucoup plus de festivals en Tunisie qu’ici.”

Le Fespaco, si vous voulez, n’a fait que vous rendre justice …

Nadia El Fani en gilet noir©Artistesbf2019

Donc, nous croyons que vous vous êtes trompée en disant que vous n’allez plus revenir au FESPACO. C’est plutôt dans les festivals de Tunisie que vous ne devriez plus vous rendre puisque c’est là-bas que vous encaissez le plus de frustrations. Le FESPACO, si vous voulez, n’a fait que vous rendre justice en vous accueillant et en vous donnant tous les honneurs dus à votre rang de grande réalisatrice. C’est un mérite que le FESPACO a jugé bon de vous le reconnaitre même si dans votre propre pays, on ne vous “calcule” pas.

Comme le dit si bien un adage populaire : ” L’enfant joue là où il a mangé hier”. Normalement, si tout tourne bien dans la tête, vous devriez revenir au FESPACO pour les honneurs, les mérites et les tapis rouges qu’on ne vous a jamais déroulés en Tunusie.  Ah quel bonheur Nadia ! Et ce bonheur, vous le décrivez encore si bien dans les lignes qui suivent : ” Je suis vraiment très heureuse que le FESPACO m’ait toujours reconnue non seulement en tant que cinéaste, mais surtout en tant que cinéaste engagée.  Le FESPACO m’a toujours soutenue et je trouve que m’inviter comme présidente du jury pour le cinquantenaire, c’est vraiment me faire un honneur, que j’apprécie beaucoup”. Alors, que souhaitez-vous d’autres ; la barbe du Bon Dieu ? On ne peut pas vouloir d’une chose et son contraire. Encore une fois, nous croyons que vous vous trompez de cible !

Madame ! Les manquements sont inhérents à toute organisation et ce n’est pas une organisation comme celle du FESPACO qui ferait l’exception. Et à ce propos, Thomas Sankara à l’An-II de la RDP répondait aux détracteurs de la Révolution d’Août 84  qui lui reprochaient d’avoir commis beaucoup d’erreurs,  “Seuls les gens qui ne posent pas d’actes ne se trompent pas”. Enfin, il faut se réjouir d’ailleurs de ces manquements qui sont les résultats des contractions internes au sein d’une équipe; ce sont ces contractions internes (nous ne vous apprenons rien) qui font avancer et qui font progresser… ce sont les principes de la dialectique.

Nous terminons pour dire que vous reviendrez au FESPACO non pas parce que vous le voulez, mais simplement parce que c’est là-bas (au FESPACO) que vous trouvez votre bonheur, le soutien et tous les honneurs dont vous parlez tant et que vous recherchez vainement en Tunisie. Et surtout, n’oubliez jamais notre adage populaire, “l’Enfant joue toujours là où il a mangé hier”.

Gwladys RoseMonde (GRM)

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