A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer du col de l’utérus, Médecin du Monde France, JHPIEGO au Burkina et les OSC nationales ont organisé une conférence de presse ce 4 février 2020. Au regard des insuffisances en matière de soins, le groupe de plaidoyer a exposé ses préoccupations au Pr Charlemagne Ouédraogo, Ministre de la santé,.
Le cancer du col de l’utérus compte parmi les cancers les plus fréquents en Afrique et particulièrement au Burkina Faso. En 2020, plus de 19 millions de nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués dans le monde dont 85% dans les régions moins développés. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, le Cancer du col de l’Utérus tuera en 2030 plus de 443 000 femmes par an dans le monde et plus de 98% de ces décès surviendront dans les pays en développement parmi lesquels, 90% en Afrique.
Au Burkina, le cancer de l’utérus est un véritable problème de santé publique. Cette maladie est la 1ère cause de décès parmi les cancers féminins au Burkina. Depuis avril 2016, des mesures ont été prises par le Ministère de la santé pour assurer la gratuité du dépistage des lésions précancéreuses du col. Malheureusement, la maladie sévit toujours. Son taux d’incidence est de 23 % de celui de tous les cancers et représente 22% du taux de mortalité de tous les cancers réunis.
Pour le groupe de plaidoyers, constitué de Médecin du Monde France, JHPIEGO au Burkina et les OSC nationales, cette recrudescence de la maladie, est dûe à la non-effectivité de la gratuité du dépistage et du traitement des lésions précancéreuses du col utérin, au faible dépistage des femmes au niveau national, soit seulement 6,7 % des femmes dépistés en 2017. A la non-intégration d’un vaccin HPV au programme élargi de vaccination au profit des filles de 09 à 14 ans, etc.
Le groupe de plaidoyers a également dénoncé un faible dépistage du cancer du col de l’utérus chez les femmes vivants avec le VIH et à interpellé le ministre sur le non respect des engagements financiers. Selon eux, une somme de 1 milliards de F cfa a été allouée au ministère de la santé afin de dépister 150 000 femmes. Malheureusement, le ministère n’a jamais excédé 35 000 femmes soit un manque à gagner de 115 000 femmes.
Au regard de toutes ces insuffisances, les membres de ces associations nationales ont lancé un cri de cœur à l’endroit du nouveau Ministre de la Santé, le Pr Charlemagne Ouédraogo. Le groupe souhaite entre autres, la mise en place d’une entité spécifique de lutte contre le cancer, le respect des engagements financiers en vue de l’effectivité de la gratuité des soins, la subvention des anticancéreux et du traitement du cancer, et bien d’autres choses.
En réponse aux doléances du groupe de plaidoyers, le Ministre de la santé a déclaré que la problématique du cancer est quelque chose de très imposante et n’est plus a démontré. Il a remercié cette mobilisation des membres actifs du groupe de plaidoyers STOP GND-CCU pour cette interpellation et qui selon le Ministre, permettra de mener des actions concrètes sur le terrain.
Étant lui-même gynécologue-obstétricien, spécialiste des questions du cancer féminin et engagé dans cette lutte avant d’être ministre, il a assuré le groupe de continuer à travailler dans ce sens et à faire un plaidoyer auprès du gouvernement et de son excellence le Président du Faso. Selon le Ministre, des actions ont déjà été posées et sa ligne de politique sanitaire est déjà engagée dans ce sens.
Fatim BARRO
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