Le Rassandaaga des communautés des alliances et parenté à plaisanterie

Le Rassandaaga des communautés des alliances et parenté à plaisanterie

« Entre convivialité et raillerie… »

En marge de la 1ere édition du Rassandaaga faisant promotion et protection de la pratique des alliances et de la parenté à plaisanterie, une rue marchande a été installée sur le site de la Mairie de Bogodogo de la capitale burkinabè. A cet effet, une visite de quelques stands a permis de recueillir les avis et la convivialité entre  exposants issus de diverses communautés gourmantchés Samos bissas et Yadcés.

Assise au milieu de son stand dans la partie réservée à la communauté des Gourmantchés, Thérèse Coulidiaty lance des pics de moqueries à ses voisins Yadcés. Elle est la présidente de l’association « Ti Damba Tuonli” qui signifie en langue gourmantchema  » les activités de nos ancêtres ». Thérèse COULIDIATY officie dans  le tissage et la commercialisation du pagne  » Faso danfani » est ses dérivés, cartables, sacs à main, des bracelets, les boucles etc. “Il faut dire que cette initiative est à saluer de la part de nos serviteurs les Yadcés,  qui ont pensé à réunir les différentes communautés, en l’occurrence leurs patrons, leurs chefs qui sont les gourmantché”, souligne-t-elle. Ironiquement, Thérèse Coulidiaty les a remerciés  » parce qu’ils ont appris la leçon qu’il faut servir son maître ». Cette exposition, étaye-t-elle, rapproche davantage et  permet de se connaître  entre les communautés gourmantchés, Samos, bissas et Yadcés. Mieux, elle signale que cela permet aux visiteurs de découvrir les produits de “Ti Damba Tuonli” et de comprendre que l’artisanat est la priorité. Et de  souhaiter que cette activité soit émergente pour l’avenir des membres de sa structure.



Même motif de satisfaction pour Fatoumata Lompo qui est responsable de “Rehoboth Collection” avec son exposition de vêtements féminins comme masculins et d’autres articles. “Ça  resserre les liens. En tout cas, j’ai croisé beaucoup de femmes Yadcés et il y a une qui a promis qu’elle allait m’amener chez elle“, clame-t-elle entre deux éclats de rires. Apparemment, elle apprécie ce rendez-vous de convivialité et de raillerie entre communautés. Mais, elle suggère plus du choix de la date de l’activité qui coïncide avec la rentrée scolaire. Toute chose, poursuit-elle, qui justifie le manque de clients pour faire de  » bonnes affaires ».

Cap sur la zone de la communautés Yadcés avec une visite de Zallia Ouédraogo du centre de formation professionnelle “Afrik Ozalliam Gemgrace”. Derrière un regard qu’elle dissimule derrière un petit sourire, elle expose des offres se services qui sont entre autres développement personnel, en mentorat, coaching, services leadership etc. “Quand un vieillard est couché, il voit plus loin qu’un jeune homme qui est assis sur un cheval”,  formule-t-elle. Parlant du Yatenga, Zallia Ouédraogo parle du symbole du cheval qui représente l’énergie, de l’effort à la limite, c’est image d’une personne qui se surpasse. “Depuis ce matin, j’ai eu des bissas, des Samos, des gourmantchés qui sont passés à mon stand. Ce qui fait que la base de la vie sociale et la cohésion sociale reposent sur la parenté à plaisanterie”, confie-t-elle.

Au niveau de la communauté bissas, une odeur d’un mets appelé  » Kan-Sa », nous attirait. Mais, l’attention se porte sur un autre hangar jouxtant le lieu. Il s’agit de celui de Awa Zouré/ Nonkané. Elle expose des colliers et bracelets tressés avec des arachides. Elle est submergée par un grand nombre de clients qui essayaient les différents modèles qui pourrait les convenir.



Très accueillante, la jeune dame  affirme sa fierté pour ce déplacement depuis la commune de Garango dans le cadre de cette relation humaine et profonde. Pour elle, cela permet de se rapprocher, de se connaître et de se découvrir. “Ce frottement entre les communautés est un outil important pour valoriser le vivre ensemble”, dit Awa Zouré/Nonkané.

A un jet de pierre d’elle, Mme Toé  assise sereinement dans son coin attendait les amateurs de dolo Samo. Elle nous raconte que cette rencontre est pleine de bonne humeur.  Elle dit être confiante pour la vie sociale au Burkina Faso.

Achille ZIGANI

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