Le travail de manager : Une analyse de Carole Michel

Le travail de manager : Une analyse de Carole Michel

Nous abordons ce mois de février avec un maillon important de la chaîne et de la carrière des artistes musiciens. Il s’agit du travail des managers, entendez par là ceux qui encadrent et gèrent la carrière des artistes musiciens. Bien que depuis des années, notre invitée ne soit plus au côté de son artiste, ses analyses restent tout de même d’actualité. En effet, Carole Michel a été et pendant longtemps le  manager de Bil AKA KORA. Certes qu’aujourd’hui,  beaucoup a coulé sous les ponts puisque  les deux ne sont plus ensemble. Mais nous vous vous proposons de lire ses analyses qui sont encore dignes d’intérêt et que nous avons aussi beaucoup à gagner pour peu qu’on soit regardant la situation. Nous vous retranscrivons intégralement l’entretien

Portrait du manager :

Je m’appelle Carole Michel. Je suis graphiste, chargée de communication. Je travaille dans le secteur culturel.
Carole, qu’est-ce qu’un manager et quel est son rôle ?
C’est celui qui va avoir toutes les compétences autour de l’artiste, compétence administrative, comptable, assurer une parfaite coordination. Il est aussi le conseiller de l’artiste. Le manager doit faire en sorte que l’artiste travaille dans de meilleures conditions. En somme, il veille au bien être de l’artiste.

Vous êtes une première ou existe-t-il d’autres femmes manager ?
Etre femme et encadrer des artistes musiciens n’est pas chose facile je devine. Vous subissez les pressions de toutes natures. N’est-ce pas votre avis ?
Non pas du tout ! des femmes managers il y en a. Au Burkina, il y a très peu mais il en existe quand même.

Ok ! c’est beau tout ça ! Vous savez bien que c’est à force de se frotter, d’être ensemble que tout s’assemble et finit aussi par se ressembler. Tout peut arriver ! Et si un jour Carole, en dépit de son fort caractère et de sa personnalité pointue, « bleuissait » pour un artiste qu’elle a la charge de manager….serait-on en présence d’une faute professionnelle ? Seriez-vous encore efficace ?


Ce sont des choses qui peuvent arriver à tout le monde. Je ne pense pas que ça puisse entraver le travail ou que ce soit considéré comme une faute professionnelle. Travaillant dans le domaine musical depuis des années, j’ai déjà vu des cas de figures comme ça. D’ailleurs cela peut toucher d’autres professions que celle de la musique.

Notre musique a –t-elle des difficultés ?
Oui bien sûr. D’abord parce qu’il n’existe pas de statut d’artiste, pas de réglementation, pas de législation, donc pas de garantie.

Comment voyez-vous la mise en œuvre d’un tel statut ?
D’abord pour pouvoir instituer un statut de l’artiste au Burkina, il faudrait d’abord changer la constitution. La question est beaucoup plus compliquée que ça. Il faut peut-être aussi s’inspirer des exemples des pays voisins et voir comment l’adapter à notre contexte. En France par exemple, il y a un statut pour les artistes ce que l’on appelle le statut d’intermittent. Il y a des textes qui déterminent le salaire de l’artiste, par rapport à son travail et sa durée, par rapport au type de prestation… Il y a une réglementation par rapport à sa santé, il y a des cotisations pour la sécurité sociale, pour les indemnités de chômage…

Votre mot de fin !
Mon dernier mot c’est que j’ai bon espoir. Les managers se structurent petit à petit, ce qui aura sans doute une répercussion directe sur la qualité musicale, l’exigence ira grandissante. C’est vrai que ça ne se fera pas du jour au lendemain. En tout cas je sais que  la musique burkinabé a tout le potentiel pour mieux se porter.

Patrick COULIDIATY

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