C’est une pièce de théâtre dans laquelle se reconnaitront tous ceux qui vivent au seuil de la pauvreté, dans la plus grande précarité et dans le dénuement total. La pièce “Longues sont mes nuits” qui pouvait aussi s’intituler “Nuits blanches pour une mère” relate les difficultés que rencontrent les femmes. Ce monologue a été présenté au public de l’Institut Français de Ouagadougou le 10 Janvier 2015.
C’est un petit monde assez spécifique, notamment les enfants de troupe du Prytanée Militaire du KADIOGO (PMK) qui étaient à l’honneur en cette fin de semaine à l’Institut Français pour voir la pièce ” Longues sont mes Nuits”.
Premier spectacle inaugural du nouvel an dans cet Institut, “Longues sont mes Nuits” traite d’un thème d’actualité : la misère et l’extrême pauvreté qui ploient ceux qui en sont victimes dans la précarité et dans le dénuement total, les privant ainsi du minimum vital qui se traduit surtout en termes de santé et d’alimentation. Cette réalité qui frappe de nombreuses populations africaines a été convoquée sur scène par Faustin Keoua Leturmy., auteur et metteur en scène de la pièce.
Brillamment interprétée par Alimata NIKIEMA avec une musique de fond de Jules MOUANGA, “Longues sont mes nuits”
est l’histoire d’une dame qui passe une nuit blanche à se lamenter au chevet de son fils malade de fièvre. N’ayant le moindre kopeck pour honorer les ordonnances,l’actrice tombe dans un véritable cauchemar parce que ne sachant si son fils, survivra ou pas de cette fièvre qu’elle n’arrive pas à faire baisser. Prise dans cette tourmente, l’actrice nous fait également voyager dans son passé avec une jeunesse plus ou moins troublée. En effet, victime de grossesse indésirée, elle a été l’objet des injures les plus sordides avant d’être bannie et chassée de sa famille.Seule, sans mari et sans soutien familial, elle doit faire face aux problèmes de la vie; et comment cela pourrait être possible ? C’est là tout le questionnement qui a inspiré l’auteur de ce spectacle.
Beaucoup de choses, selon l’auteur se passent souvent dans le cœur des femmes “ quand on les croise, on ne sait pas ce qu’il y a dans leur cœur; mais c’est beaucoup de choses à la fois et il faut aller vers elles pour comprendre leurs difficultés. Au Burkina tout comme ailleurs en Afrique, c’est le même problème”
“Longues sont mes Nuits” dépeint la souffrance des femmes dans la société et c’est Alimata NIKIEMA qui à travers la pièce, s’est chargée de le dire tout haut ce soir au public “Je suis comédienne. J’ai joué le rôle d’une femme qui est dans une situation difficile, sans mari et sans soutien.Dans la pièce, cette femme va profiter du palu de son enfant pour évoquer les difficultés de la femme dans la société.”
Le message du metteur en scène congolais Faustin KEOUA est clair; il est reçu cinq sur cinq du côté des enfants de troupes qui ont suivi très attentivement la pièce. Nafissatou TRAORE, Attilia GANAME, et Gilles David BAMBARA ont bien apprécié :
Nafissatou TRAORE, enfant de troupe
Je m’appelle Traoré Nafissatou, je suis en classe de 2nde “A ” au Prytanée Militaire du KADIOGO (PMK). La pièce “Longues sont mes nuits”
a un peu parlé de pauvreté, des difficultés, des problèmes quotidiens d’une femme dans la vie .
Attilia GANAME, enfant de troupe
Je suis l’enfant de troupe GANAME Attilia, je suis en classe de “Terminale D ” au Prytanée Militaire du KADIOGO. Dans cette pièce, il s’agit d’une dame qui racontait sa vie, toutes les misères qu’elle a rencontrées et qui se plaignait du rejet de la société parce qu’elle est tombée enceinte et ses parents l’ont rejetée. Elle n’a eu le soutien de personne et elle se retrouve avec deux enfants dont le père les a abandonnés. L’un des enfants a préféré devenir mendiant et l’autre est malade alors qu’elle n’a pas les moyens pour le soigner. C’est une femme qui préfère se battre pour soigner son enfant plutôt que de choisir le chemin facile. Cette pièce est une parfaite représentation de la vie de certaines jeunes femmes de notre pays.
Gilles David Bambara , enfant de troupe
Je suis Bambara Gilles David. Dans cette pièce, j’ai perçu le désarroi de la femme sur la santé de son fils qui se dégradait de plus en plus.
Après Ouagadougou, ce sera le tour de Cotonou et de Brazzaville d’accueillir la pièce. Mais avant, c’est la ville de Bobo Dioulasso qui a été retenue pour être l’hôte de l’équipe “Longues sont mes Nuits” ; ce sera probablement en juin 2015.
Patrick COULIDIATY
