Ouagadougou vient d’enregistrer sa première pluie ce 28 mars 2023. Sans tambour ni trompettes; entendez par là, sans vents ni grondements de tonnerre, c’est une pluie fine et éparse que Dame nature s’est échinée à repartir équitablement sur toute la capitale.
Le sol n’a pas été aussi trempé à souhait; en tout cas pas suffisamment au point d’étayer la chaleur écrasante que les burkinabè de la capitale vivent depuis quelques jours, ni à faire baisser le thermomètre à Tabtenga à moins de 37° . Il n’y a pas eu de vents violents certes; mais il faut tout de même féliciter la brise qui s’est chargée de transporter les gouttelettes autant que possible dans les différents recoins de la ville. Chaque concession à dû recevoir ses millilitres d’eau de pluie.
Si cette pluie n’a pas réussi à chasser la chaleur, elle a le mérite d’avoir au moins fait descendre la poussière des cimes des arbres. En effet, après la quinzaine de minutes qu’elle est restée à nous a abasourdir, les feuilles des flamboyants, des acacias et celles des karités ont paru plus jeunes et reverdies.
Tambouriner près d’une quinzaine, voir une vingtaine de minutes sur les toits en tôles n’a pas donné à tout le monde de sentir la belle mélodie et le rythme berçant des gouttelettes. Ceux dont les toitures sont en dalles, en pailles ou en terres battues n’ont certainement pas eu le même privilège que les familles habitant les maisons en tôles.
Tandis que les premiers n’ont que leurs yeux pour apprécier, les seconds ont la chance eux, de le sentir en visio et en audio. Et voilà qu’en moins de 20mn, tout s’est arrêté d’un coup comme pour prévenir les cultivateurs d’apprêter le matériel aratoire. Les petites gouttes qui ont tambouriné pendant la vingtaine de minutes sur nos toits n’étaient qu’une première pluie de 2023.
» La première pluie lave la pioche « , disent les anciens. Certains l’appellent encore la pluie des mangues.
Contrairement à l’année dernière où ce phénomène s’est produit un 17 mars, l’année 2023 a enregistré sa première pluie ce 28 mars, soit un décalage de 11 jours; comme quoi, le changement climatique est une réalité.
Pluie de mangues ou pas, et face à ce décalage climatique, les ingénieurs météorologues conseilleraient les paysans d’observer la prudence et de s’abstenir de mettre sous terre un seul grain de semence sous le prétexte de voir pousser vite les semis. L’hivernage ou le temps des semailles n’est pas encore là. Ce n’était donc qu’une pluie de mangue … !
Patrick COULIDIATY
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