Oliva OUEDRAOGO

Oliva OUEDRAOGO

Comédienne -conteuse, c’est à la faveur des activités de la compagnie théâtrale le “ROSEAU” qu’ Oliva OUEDRAOGO a pris goût au Théâtre. Avec des débuts difficiles, Oliva a réussi à s’imposer dans le milieu du théâtre. Au Carrefour International du Théâtre de Ouagadougou (CITO) où elle évolue avec d’autres camarades, notre invitée s’est révélée au public à travers la pièce “LE FOU” de Feu Jean Pierre GINGANE dans une mise en scène de Luca FOUZI. Des années après, elle confirme ses talents de comédienne à travers ” L’AVEU”, sa première création qu’elle a jouée au CITO. La comédienne que nous avons rencontrée respire la pleine forme et c’est avec plaisir que nous avons l’honneur de vous la présenter.


Oliva OUEDRAOGO (Oliva) : Je me nomme Oliva OUEDRAOGO, je suis comédienne conteuse. J’ai eu la chance d’avoir proche de mon domicile la compagnie théâtrale ” LE ROSEAU” qui formait les enfants aux contes. Les enfants pouvaient s’inspirer de n’importe quel conte dans les livres et venir le réciter à la compagnie.Quand un élève arrivait à rendre fidèlement un récit, le directeur le classait parmi les plus méritants. Alors si vous voulez, j’ai commencé par le conte avant de venir au théâtre.
Artistebf (ART. ) : Quels sont les pièces théâtrales dans lesquelles vous avez jouées ?
Oliva OUEDRAOGO (Oliva) : Ma première fois de jouer sur scène était ” le FOU ” de Jean Pierre GUINGANE avec “LUCA FOUZI”, un italien qui s’est installé au Burkina.
Puis, il eut “LE MONOLOGUE” qui a été joué au CITO et qui est de ma propre création.” L’AVEU” est l’histoire d’une personne dont on prédit qu’elle va tuer. Au fil du temps, cet homme a réellement tué. Tout le monde sait qui a tué mais personne ne dit qui a tué. Le silence demeure jusqu’au jour où la personne qui a tué avoue qu’elle a effectivement tué. Malgré tout, Les témoins de cet aveu refusent de croire et avouent que ce sont plutôt les oiseaux qui sont fous”
oliva0k.jpg ART. : Quelles sont les difficultés liées à votre métier
Oliva OUEDRAOGO (Oliva) : C’est d’abord le manque de soutien. Ensuite, il y a le regard des gens. Quand une femme exerce ce métier, elle sort le matin pour les répétitions et ne regagne son domicile qu’à 23 heures ou minuit, convenez avec moi que ce n’est pas chose facile. Vous avez beau être d’une droiture exemplaire, vous ne pourrez pas échapper aux critiques de l’entourage. Si tu a un moyen de locomotion, c’est tant mieux. Pour ce qui me concerne, je marchais pour me rendre au CITO pour les répétitions et les soirs très tardivement, je reprenais le même trajet pour regagner ma maison. Le fait de me voir marcher tous les soirs pour retrouver un taxi a suffi à certaines langues de raconter à mon père que je fais le trottoir et que je me prostituais sur l’Avenue Kwamé N’KRUMAH. Voyez comment il est difficile de me défendre ! Ils disent qu’ils me voient marcher tout le temps et tardivement …
Enfin, les gens ne soutiennent le théâtre que lorsqu’il y a des messages de sensibilisation. A mon avis, on ne doit pas attendre qu’il y ait un besoin de sensibiliser pour recourir aux comédiens. C’est le cas par exemple de l’inondation du 1er Septembre où les comédiens étaient sollicités. Je veux dire aux ONG de ne point attendre qu’il y ait des problèmes pour commander une pièce de théâtre
oliva03.jpgART. : Pour être retenue dans une création, il semble qu’il faille que ta “bobine” plaise d’abord au metteur en scène; qu’en est –il ?
Oliva OUEDRAOGO (Oliva) : Au début, je pensais ainsi.C’est pendant la création de la pièce ” l’aveu” que j’ai compris que même les meilleurs amis peuvent ne pas répondre à l’attente d’un metteur en scène. Il arrive que ton meilleur ami ne te retienne pas après un casting; et si tu n’es pas fort moralement, tu diras que c’est parce qu’il ne t’aime pas. Mais c’est une erreur que de penser de la sorte !
Pour être retenue dans une création, il ne s’agit pas d’avoir une tête qui plaise ni d’avoir des jambes légères. Le secret, c’est de bosser dur. Il faut d’abord que tu montres tes compétences.
Mes débuts n’ont pas été faciles parce que j’ai fait quatre ans au CITO sans qu’un metteur en scène ne me retienne dans sa création. Je me disais que c’est parce qu’on ne m’aimait pas ou que ma tête ne plaisait pas trop aux créateurs. D’ailleurs, le fait qu’on ne retienne pas un comédien dans une création n’est pas signe de rejet. Bien au contraire, cela doit le pousser à se donner davantage au travail pour tendre vers l’excellence. Dans mon cas, je crois que j’ai bossé fort pour qu’on me retienne. Quand on est à ses débuts, on ne comprend toujours pas qu’il faut de la patience et la persévérance dans le travail. Si le metteur en scène ne connait pas les compétences d’un comédien; s’il ne l’a jamais vu sur scène, il ne peut pas savoir de quoi il est capable. C’est le cas par exemple d’un étudiant qui vient de finir ses études et qui est en quête d’emploi. Généralement, en plus de sa qualification, on lui demande des expériences antérieures. C’est la même chose sur le plan de la scène. Si le metteur en scène ne t’a jamais vu joué, il ne peut pas te retenir.
ART. : A votre avis comment peut-on faire pour que le comédien vive mieux de son métier?
OLIVA : Pour que le comédien vive mieux de son métier, il faut que les gens viennent d’abord voir les spectacles. Ensuite, il faut une bonne salle de spectacle au Burkina. Mon rêve est de voir un jour une salle de théâtre au BURKINA.
ART. : Quel appel avez-vous à lancer pour votre concept ?
OLIVA: Je demande à tous ceux qui croient qu’il n y a pas de véritable développement sans la culture de venir nous soutenir.

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