« Pathé’O Un créateur de mode depuis 1971 » ou Le tailleur des rois dévoilé en 466 pages
Le livre est un volume de format A4, de 466 pages. Il offre une aisance de parcours au lecteur, de par son accessibilité, son design (Page de couverture en « textile-cartonnée teintée, réalisée par Aissata Sylla et Halima Diagana », ses illustrations en quadrichromie), le papier de grammage haute qualité, etc.
Très digest, le document laisse imaginer un rétroviseur dans lequel le personnage principal se regarde, se redécouvre tout en se dévoilant au lecteur. A longueur de pages, les unes pavées de récits, les autres animées de clichés de mannequins ou d’étoffes aux couleurs vives et chatoyantes, le regard tombe agréablement sur des visages qui marquent, des scènes de la vie quotidienne ou de production, mettant en scène toutes ces « petites mains », homme femmes, jeunes, qui ont contribué à concrétiser l’édifice socioculturel et économique érigé par Pathé’O.
Le bouquin conçu et écrit par la journaliste Suisse, Catherine Morand, est fait d’entretiens menés avec Pathé’O et de témoignages de son entourages, de son personnel et même du souffle de vie arraché au sol aride de Guibaré, village situé à 80 km de Ouagadougou, dont Pathé’O est originaire. Ce village auquel il n’a jamais tourné le dos, il l’a quitté tout adolescent, à l’âge de 15 ans.
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L’autrice parcourt la vie de l’homme, du créateur de mode ivoiro-burkinabè Pathé’O, salue la façon dont celui-ci a révolutionné la mode en combinant le savoir-faire local et les énormes richesses de l’industrie du textile en Afrique de l’Ouest, ainsi que des manufactures renommées du monde occidental, oriental, asiatique, etc.
Morceaux choisis : Extraits du prologue de Catherine Morand et du témoignage de la préface de Filippe Sawadogo.
« Cet homme, C’est Pathé’O, le Grand couturier d’Abidjan, originaire du Burkina Faso, qui a donné ses lettres de noblesse à la mode africaine et inspiré toute la nouvelle génération de stylistes africains. Ses vêtements, qui valorisent le savoir-faire africain, sont portés par de nombreuses personnalités, mais aussi par monsieur et madame Tout-le-Monde, qui apprécient ces tenues en cotonnade légères aux couleurs vives, qui conviennent à leur teint comme au climat.» :
«Pathé’O aime à rappeler qu’il s’est fait lui-même, qu’il n’a jamais bénéficié d’aucune aide. Il démarre sa carrière avec une seule machine à coudre, il en acquiert ensuite une deuxième, puis une troisième … » « Aujourd’hui, l’atelier de Treichville compte plus de cinquante machines, derrière lesquelles s’activent celles et ceux qui donnent forme à des tenues portées aux quatre coins du monde.»
« Le modèle d’entreprise de Pathé’O s’inscrit dans un environnement économique souvent incompréhensible pour les non-initiés, mêlant avec un art consommé les secteurs formel et informel. Des dizaines d’hommes et de femmes répartis dans toutes la Côte d’Ivoire et plusieurs autres pays africains travaillent pour Pathé’O. Beaucoup d’entre eux sont issus du secteur dit « informel » et fournissent le savoir-faire artisanal. Pathé’O occupe le rôle de « chef d’orchestre» entre tous ces petits métiers et savoir-faire, afin d’aboutir à des créations mêlant parfaitement tradition et modernité. »
« Les burkinabés sont des gens fiers et très durs en jugement. Quand ils vous adoptent, vous devenez leurs ambassadeurs. C’est le cas de Pathé’O. Il est une personne respectée au Burkina, de haut en bas de l’échelle sociale, ce qui est rare et n’est pas facile à obtenir. Il incarne un exemple. Mais Pathé’O ne nous appartient plus, à nous burkinabés, il appartient à l’humanité, à l’Afrique… Il est une icône de la mode africaine et internationale, cela ne se discute pas. L’homme qui n’a pas d’âge, qui n’a que des amis, l’homme qui impressionne toujours, nous fait passer le message, à nous burkinabés : ayez l’intelligence de ne pas avoir le nez sur le guidon, voyez plus loin, au large. Lui-même, lorsqu’il quittait le Burkina Faso, il avait la tête levée, il regardait l’horizon. »
Bien de participants à la cérémonie sont repartis avec l’ouvrage sous le bras, tel un best-seller qu’il est bon de compter dans sa bibliothèque. Œuvre biographique, historique, technique, etc., le livre Pathé’O, comme disait un des acteurs de la cérémonie, est un outil recommandé pour le coaching, l’enseignement pratique pour le management et l’entreprenariat. Il regorge de richesses intellectuelles, de récits fabuleux et didactiques, d’exemples de courage, d’abnégation, d’audace et de motivation pour une jeunesse en quête de repères.
Mission Représentation permanente du Burkina Faso à Genève
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