Série Series de Ouagadougou : un bilan réjouissant

Série Series de Ouagadougou : un bilan réjouissant

La première édition de Série Series sur le continent africain s’est terminée avec succès et enthousiasme. C’est du moins le constat réjouissant que fait Marie BARROCO, l’auteure de cette fabuleuse idée de série series de fontainebleau. Deux semaines après la fin de cette première édition, voici ce qu’elle en tire comme bilan:

Du 27 février au 1er mars, à Ouagadougou, Burkina Faso, 150 professionnels du continent africain ont ainsi pu partager autour de leurs créations, échanger avec des professionnels français, participer à des ateliers (scénario, production, jeu d’acteur…), évoquer leurs méthodes de travail et leurs problématiques.

27 séries de 9 pays ont représenté la vivacité de la création africaine et son potentiel lors de projections et d’études de cas. Les discussions, animées par plus de quarante intervenants, ont permis de dresser un bilan des problématiques et enjeux de la création de séries en Afrique.

« Nous avons découvert et redécouvert une grande vivacité, une envie débordante, de nombreux talents, beaucoup d’intelligence et de passion. Des énergies. Des histoires, la volonté de raconter des peuples, des cultures, des histoires locales. Mais une problématique de financement criante, qui pousse à la nécessité de « tout faire » et qui trop souvent brime la professionnalisation et la qualité. » souligne Marie Barraco

Le développement et la diversification des sources de financement, ainsi que la mise en place d’une offre de formation adaptée aux problématiques locales, sont apparus comme deux leviers essentiels pour structurer le secteur et développer la qualité des œuvres et leur potentiel international.

La structuration des équipes créatives avec une véritable analyse des rôles de chacun – auteur, réalisateur, producteur, diffuseur, etc-, une réflexion sur leur place dans la chaîne de valeur et une valorisation de chaque métier et des compétences liées a été soulignée comme une nécessité.

Dans des contextes économiques complexes, et divers selon les pays, les participants ont souligné la nécessité de mobiliser des financements venant de sources et d’interlocuteurs variés. Le potentiel économique lié aux séries doit permettre d’attirer des fonds venant de structures dont les liens avec le secteur audiovisuel sont pour l’instant indirects.

Au-delà des problématiques de financement et de formation communes à tous les territoires représentés, les discussions ont fait ressortir la nécessité pour chaque pays de construire un modèle adapté à ses enjeux propres. Du fait des disparités économiques, des différences culturelles mais aussi politiques, avec un volontarisme en matière de culture très variable d’un pays à l’autre, la structuration de l’industrie audiovisuelle doit passer par des leviers locaux.

La responsabilité des États a été rappelée à maintes reprises. Les séries ont une vocation culturelle, sociale, sociétale et économique essentielle qui doit être embrassée par les politiques. Le soutien des États est apparu comme nécessaire, ainsi que leur lien avec les professionnels, afin de soutenir le secteur audiovisuel et de profiter de son potentiel économique Afin de permettre aux créateurs de travailler main dans la main avec les politiques mais aussi de veiller à la mise en œuvre concrète des mesures, il a été souligné à maintes reprises qu’il est indispensable de voir émerger des organisations professionnelles fortes (associations, syndicats). Le besoin de mutualisation et d’organisation des professionnels a été exprimé aussi bien par les créateurs que par les financeurs. Les diffuseurs locaux ont également un rôle à jouer dans le développement d’œuvres fortes et la structuration du secteur, notamment en menant une vraie politique d’accompagnement des projets et en affirmant leur ligne éditoriale.

Le travail conjoint et la réflexion commune des créateurs, des diffuseurs et des politiques est apparu comme une condition sine qua non pour développer le potentiel international des séries africaines et leur permettre ainsi de remplir leur rôle de vecteurs culturels forts dans le monde entier.

Enfin, la prise de risque reste un ADN commun aux projets présentés. Tous les intervenants ont témoigné par leur énergie de leur envie de faire et de concrétiser leurs projets, d’une exigence qualitative sur leur propre travail, d’une démarche exigeante de création forte et spécifique, même si les moyens financiers, techniques et humains ne sont pas encore réunis. L’audace, la vision et le travail des créateurs sont les piliers centraux de la construction des industries audiovisuelles africaines.

Comme l’a évoqué en ouverture du festival sa marraine Marguerite Abouet : « Nous sommes des passeurs d’images, des passeurs de sens et des passeurs d’histoire ».

Série Series Ouagadougou est produit par Kandimari et Africasting International Management (AAFRIMAN), avec l’implication active de plusieurs structures au Burkina et avec le soutien du FESPACO. L’événement a vocation à s’implanter durablement en Afrique grâce à l’implication directe des professionnels et notamment le comité éditorial de Série Series, rejoint par des professionnels du continent africain.

Série Series est placé sous le haut patronage du Ministère de la Culture des arts et du Tourisme du Burkina FASO et le parrainage de la Mairie de Ouagadougou.

 Il bénéficie du soutien et de l’implication de partenaires :

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