Enseignement du russe au Burkina Faso : une proposition controversée

Enseignement du russe au Burkina Faso : une proposition controversée

Dans un effort pour renforcer les liens éducatifs entre la Russie et le Burkina Faso, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales, Jacques Sosthène DINGARA, a discuté avec une délégation russe dédiée à l’éducation lors d’une vidéoconférence le vendredi 19 avril 2024. Plusieurs axes de coopération, visant à améliorer la qualité du système éducatif burkinabè, ont été abordés, notamment l’introduction du russe comme langue d’enseignement dans les écoles. Selon le service de communication du ministère de l’Éducation, cette « initiative ambitieuse » viserait à « ouvrir de nouvelles perspectives culturelles et linguistiques pour les élèves, tout en renforçant les relations entre les deux pays ». Nous avons recueilli les avis de quelques citoyens ouagalais à ce sujet. Lisez plutôt..

Pour Sarata SAWADOGO, l’introduction de la langue russe dans les établissements est une bonne chose. » cela pourrait engendrer une ouverture au monde. Cependant, il faut faire une étude et voir comment l’introduire car cela pourrait nous mettre en retard.  A mon avis c’est mieux de commencer avec les touts petits, à la maternelle. ‘’ a- t’elle- affirmé

Même son de cloche pour Alassane Sana « L’introduction de la langue russe dans les établissements est une bonne chose, nous  souffrons ici parce que nous n’avons qu’une seule langue.  Le Burkina, le Mali, la Côte d’Ivoire, Sénégal tous les pays francophones l’avantage c’est que nous parlons la même langue, sinon si tu prends l’avion vers d’autres destinations, on ne parle plus le français c’est l’anglais. S’ ils veulent apprendre la langue russe à nos enfants vraiment je suis content car c’est cela va permettre le renforcement des partenariats entre la Russie et le Burkina. » a t’il laissé entendre

Selon Alidou Sana, de prime abord aucun pays ne peut se développer sur une langue importée. » Ici au Burkina Faso, le président de la transition Ibrahim Traoré, pour que notre pays puisse avancer a montré que nous devons  promouvoir nos langues nationales c’est une très bonne chose. Maintenant l’introduction de la langue russe, il va falloir faire une étude au préalable pour voir quelle est la plus value de l’introduction de cette langue.   Est ce que cela va nous permettre d’avoir une ouverture à travers le monde. Si oui c’est une très bonne chose. Mais il faut aller pas à pas. On vient de rétablir notre diplomatie il y’a  de cela une année, deux ans ou trois ans comme ça. Pour ma part je préfère qu’on mette ce volet en stand bye en pause Il faut même travailler à ce que nos langues nationales soient très bien comprise par nos enfants.  Et si ça c’est ok, on peut maintenant introduire le russe ou l’arabe n’importe quelle langue. » a- t’il -déclaré

Quant à Sibiri Walia  introduire la langue russe, historiquement parlant est comme  une nouvelle forme de colonisation .  »  Bien vrai que cela aura un impact positif mais l’impact négatif sera plus grande. En ce qui concerne les relations géopolitique avec la Russie ceux qui partent là-bas pour apprendre quelque chose et venir servir le pays peuvent apprendre c’est tout. On a pas besoin de venir introduire la langue russe ici. Est-ce que les russes apprennent le français ; où si on dit d’aller enseigner le mooré à leurs enfants parce que nous sommes en collaboration est ce qu’ ils vont accepter. Il ne faut pas se montrer trop inférieur à autrui. » a t’il expliqué

En somme, le débat reste ouvert sur les avantages et les inconvénients potentiels de l’introduction de la langue russe dans le système éducatif burkinabè.

Pauline DABIRE

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