Le Põgpũsũm : Célébrer l'union dans la tradition mossi de Ziniaré

Le Põgpũsũm : Célébrer l'union dans la tradition mossi de Ziniaré

Le põgpũsũm est le nom donné au mariage traditionnel chez les Mossis, un groupe ethnique majoritaire au Burkina Faso. Il est considéré comme l’un des événements les plus importants de la vie d’un individu et revêt une signification culturelle profonde. C’est un un rituel riche en traditions, rassemble familles et communauté pour célébrer l’union de deux âmes. Le põgpũsũm est un processus complexe qui implique des étapes importantes, des cérémonies et des rituels significatifs. Avant le mariage, les familles des futurs époux se réunissent pour discuter des modalités, notamment la dot, qui est remise par la famille du marié à celle de la mariée. Nous avons rencontré Vincent OUEDRAOGO, à ce sujet pour parler du  põgpũsũm chez les mossis de Ziniaré.

La première étape du põgpũsũm est la demande en mariage, où un représentant de la famille du prétendant se rend chez la famille de la future épouse pour exprimer l’intention de mariage. Si la famille de la femme accepte, une date de célébration est fixée.

Dans ce village du Burkina Faso, il est pratiquement impensable d’avoir une fille sans passer par cette cérémonie. Les sœurs aînées, le père et les oncles en sont les acteurs principaux, veillant à organiser l’événement dans le village natal de la mariée.  » Le põgpũsũm c’est l’étape première du mariage après la reconnaissance de la famille. Chez les mossis c’est difficile d’avoir une fille sans faire le põgpũsũm. Les grandes sœurs, le papa, les oncles qui s’occupent de ça. Et cela se faisait dans le village de la fille. L’annonce peut se faire 10 jours, 15 jours , même une semaine. « a-t-il affirmé

Selon Vincent OUEDRAOGO, le põgpũsũm se fait généralement dans la soirée. Le jour J, c’est chaque concession du village apporte sa contribution, que ce soit de la nourriture, un poulet ou de l’argent pour la viande. Ensemble, ils assurent que tout soit prêt pour accueillir les invités. » Ceux du village vont se réunir, le jour du põgpũsũm, chaque concession va amener de la nourriture. D’autres mettent un poulet, d’autres vont payer la viande il font tout. Vous allez suivre maison par maison pour saluer. » a- t-il déclaré

Autrefois, les villageois se réunissaient maison par maison pour saluer les familles présentes. Aujourd’hui, face à l’évolution de la société, cette étape a été simplifiée. Les convives se rassemblent désormais chez le doyen du village, qui se charge de distribuer les offrandes. « Maintenant comme la situation est devenue comme ça, on se réunir chez le plus vieux du village, on lui donne tout à lui de partager le reste. » a -t-il poursuivi

Pendant la cérémonie, le gānsòmba, un représentant de la famille, reçoit les invités dans sa concession. Chaque maison apporte de quoi nourrir ces hôtes, tissant ainsi des liens indéfectibles au sein de la communauté. » Vous avez votre gānsòmba, vous allez restez chez le gānsòmba là-bas et chaque maison va amener de la nourriture pour les étrangers. » a- t-il conclu.

Bien que les traditions évoluent avec le temps, le põgpũsũm reste un moment fort dans la culture mossi de Ziniaré. Il symbolise l’union de deux familles, perpétuant des siècles de coutumes ancestrales dans un esprit de partage et de solidarité.

Pauline DABIRE

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *