Souleymane OUEDRAOGO :"Travailler à la visibilité de la culture ..."

Enseignant de formation, Mr Souleymane OUEDRAGO a occupé un certain nombre de fonctions dans l’administration centrale, dont principalement Directeur Général des services des bourses, Conseiller Culturel à l’Ambassade du Burkina Faso en France, Délégué permanent adjoint du Burkina Faso auprès de l’UNESCO et Secrétaire Général du Ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication (MCTC) depuis décembre 2007.
Mr Ouédraogo qui est depuis quelques années à la retraite et qui épaule la société SOPAM a accepté se prêter à nos questions.

Nous avons noté avec grande satisfaction cette disponibilité car en d’autres cieux, il n’était pas évident que nous soyons reçus dans un si bref délai. Puisse cet exemple servir de modèle à tous, afin que les portes de l’information soient ouvertes aux citoyens.
Sans plus tarder,  nous sommes passés à notre première question :

Souleymane OUEDRAOGO (Photo d’archives)

Artistebf : Le Burkina Faso est riche de sa diversité culturelle et l’émergence de nouveaux talents dans tous les domaines. Comment expliquez vous cet engouement culturel ?
Souleymane OUEDRAGO(S.O ) : D’abord, c’est un sentiment de satisfaction et de fierté pour tout ce qui se construit autour de la culture. Le Burkina Faso, grâce à sa volonté politique à fait de la culture un pilier de développement,  est en pleine effervescence culturelle. Cela se traduit dans la pratique depuis des décennies, par un engagement ferme dans l’organisation des grandes activités culturelles de portées panafricaines et mondiales comme le FESPACO, la Semaine Nationale de la Culture, le SIAO… pour ne citer que ça.

Aujourd’hui, le Burkina Faso se positionne comme étant une tribune africaine de l’affirmation de l’identité africaine. Notre pays a été même reconnu au niveau international comme étant la capitale de la culture et du cinéma africain. Voilà autant de motifs de satisfaction qui doivent nous inciter d’avantage vers l’excellence. C’est pourquoi, le département en charge de la culture est reconnaissant de toutes les initiatives privées ou publiques qui se créent en faveur de la culture. Vous constaterez que dans toutes les régions du Burkina Faso, des festivals sont crées afin de faire découvrir toutes les multiples facettes de notre culture.



Artistebf : La musique et le cinéma, lequel des deux domaines vous passionne le plus ? Est-ce qu’il vous arrive d’écouter la musique burkinabé ou d’aller voir un film ?

SG : Je suis passionné aussi bien de la musique que du cinéma. J’avoue qu’à mes moments de distraction, je choisis soit d’écouter la musique ou d’aller voir un film. Vous n’ignorez pas que la musique tout comme le cinéma participe à l’épanouissement de l’homme. Je suis même ravi de constater que les burkinabé écoutent de plus en plus la musique du pays. Ce qui veut dire, que nos artistes musiciens, au-delà des difficultés, travaillent de façon consciente à améliorer leurs produits. Si vous reprenez les années 2009, il y a eu de grandes révélations au plan musical burkinabé. Dans le domaine cinématographique également, le Burkina Faso, à travers les séries télévisées, occupe largement depuis quelques années les programmes des grandes chaînes de télévision.



Artistebf : Les réalisateurs déplorent le fait que les opérateurs économiques locaux ne s’impliquent pas assez dans le cinéma au moment où justement, ce secteur a le plus besoin de soutien  du fait de la crise financière. Quelle stratégie mettre en place pour inciter le milieu d’affaire à s’intéresser à la question du cinéma. ?

SG : C’est une réalité ! C’est vrai que la culture a surtout été vue sous l’angle de l’affirmation de l’identité des peuples. Seulement, les gens n’ont pas encore perçu sa dimension économique. C’est pourquoi, il faut travailler à la visibilité de cet aspect économique. En décembre 2009 par exemple, s’est tenu un atelier national sur « Culture, Commerce  et Développement durable » . Au sortir de l’atelier, je crois que les différents participants que sont les banques, les structures économiques de financement ont compris la nécessité de financer les productions culturelles. Cette action de sensibilisation mérite d’être poursuivie en direction des opérateurs économiques et des structures de financement (banques) pour faciliter l’accès au financement des acteurs culturels.

Je voudrai avant de terminer cet entretien, présenter tous mes vœux de santé, de longévité, de bonheur et de succès à tous les artistes pour 2022. Je les invite à redoubler d’effort car  il faut travailler à faire en sorte que la culture soit prise en compte dans le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Nous invitons donc chacun au travail bien fait,  à plus de rigueur et à la recherche de l’excellence. S’il y a un aspect important à ne pas perdre de vue, c’est bien la qualité qui est un critère de choix dans tous les domaines.

Gwladys RoseMonde (GRM)

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