Avec le coronavirus, la Corée du Sud se découvre malade de ses sectes

Avec le coronavirus, la Corée du Sud se découvre malade de ses sectes

Une église évangélique a été l’un des foyers de l’épidémie. Le pays compte de nombreux mouvements religieux souvent fondés sur le salut sur terre et le rejet du communisme.

LETTRE DE TOKYO

La Corée du Sud est à bien des égards exemplaire dans son action pour avoir contenu l’épidémie de coronavirus. Mais elle s’est aussi découverte à cette occasion atteinte d’un autre mal : la nébuleuse des sectes religieuses dont le fonctionnement opaque, le prosélytisme agressif et le poids politique pèsent sur le fonctionnement de sa démocratie.

Un des foyers de l’épidémie, qui a fait de la Corée du Sud le pays plus touché en Asie après la Chine, a été la secte évangélique Shincheonji (« nouveau monde ») de Jésus, réticente à collaborer avec les autorités sanitaires pour « se protéger des persécutions ». Son chef, Lee Man-hee (89 ans) a reconnu des « erreurs » mais a nié avoir dissuadé les fidèles de suivre les consignes sanitaires. Sans le vouloir, ceux-ci ont diffusé le virus : près de la moitié des 10 000 cas confirmés de contaminés l’ont été par des membres de la secte.

L’affaire a provoqué une levée de boucliers dans l’opinion, et le gouvernement vient d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de communautés protestantes ne respectant pas les directives de distanciation sociale.

La Corée du Sud n’est pas le seul pays où les sectes religieuses ont proliféré. Dans son cas, on compte plus d’une centaine de « messies » autoproclamés à la tête de mouvements dont certains mobilisent des dizaines, voire des centaines de milliers de fidèles. Shincheongji, l’une des plus prosélytes, en revendique ainsi 245 000 et la secte Moon (Eglise de l’unification) 2 millions.

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