Théâtre : Bientôt la 44è création majeure du CITO

Le carrefour International du théâtre de Ouagadougou (CITO) prépare sa 44 ème création majeure. C’est certainement l’une des créations qui marquera  indélébilement le public burkinabè du fait de son contenu très attendu aussi bien des autorités politiques que de la société dans son ensemble. Ceux qui savent lire entre les lignes devinent déjà ce dont il est question. Il s’agit  d’un spectacle  portant sur l’incivisme, un mal devenu un phénomène de mode en Afrique. La substance du projet a été dévoilée ce 5 septembre 2018 à l’espace GAMBIDI au cours d’une rencontre avec les principaux acteurs.

L’incivisme, était donc au centre des échanges ce 5 septembre  entre acteurs et porteurs du projet. Il  a pris de l’ampleur ces dernières années et précisément au Burkina Faso avec le soulèvement populaire des 30 et 31 octobre 2014. Aujourd’hui, c’est un phénomène auquel personne n’échappe. De l’autorité politique au simple citoyen, chacun le  vit et le subit amèrement sans y trouver un remède approprié. Des séquestrations du corps enseignant en passant par le non-respect du code de la circulation routière, la destruction des armoiries  et des couleurs nationales, l’incivisme n’épargne rien.

C’est dans ce contexte que le CITO, à travers notamment le théâtre a décidé d’apporter sa contribution dans l’espoir de conquérir la conscience des jeunes. ” Depuis les années 2012-2013, nous avons connu une sorte de transformation sociologique. Sur le plan social, il y a eu comme un mouvement de transformation, il y a eu comme un changement qui s’est traduit par une attitude de  défiance de la jeunesse vis-à-vis des pouvoirs établis, du pouvoir public, de l’organisation sociale en général”,  a fait remarquer Martin ZONGO, Administrateur du CITO.

Adja SAMANDOULGOU, (foulard jaune)

Pour ce faire, les responsables du CITO (porteurs du projet) ont dans une première étape approché des experts des questions sociales pour former des groupes cibles dans les régions où l’incivisme a fait son lit. Il s’agit des  jeunes issus de divers milieux (scolaire, universitaire, secteur informel avec l’implication du ministère de l’action sociale et de la famille). De l’avis des promoteurs, cette première phase était nécessaire pour comprendre les causes probables de l’incivisme, ses manifestations, ses conséquences sur la jeunesse et requérir des propositions de solutions en vue de son éradication. Les propos recueillis de ces diverses rencontres ont fait l’objet de rapports soumis à une écrivaine en la personne de Sophie Eddie KAM pour écriture. A cette date, le projet qui est porté par 19 comédiens est à la troisième étape qui consiste à traduire le texte sous forme de spectacle dans une mise en scène de Ildevert MEDA. Enfin, interviendra la dernière phase, celle de la diffusion du spectacle pour le grand public au CITO, à l’université et dans quelques établissements secondaires de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. A la fin de chaque spectacle, des fiches d’évaluation seront  remises au public pour mesurer le degré d’impact du spectacle.

Augusta Palenfo (dread) fait partie de l’équipe des 19 comédiens

D’un montant global de trente-quatre millions cinq cent mille (34 500 000 ) de francs CFA, ce projet de création a déjà enregistré la somme de vingt-neuf millions cinq cent mille (29 500 000 ) francs CFA au titre de la contribution d’un partenaire allemand. Il reste tout de même un manque à gagner de cinq millions (5 000 000 ) de francs CFA que le CITO devrait travailler à combler.  L’administrateur du CITO a toutefois déploré le silence des sponsors qui, à l’exception du Grand DUCCHE du Luxembourg et du Fonds de développement culturel et touristique sont restés muets malgré les multiples relances et appels à soutien.

Patrick COULIDIATY

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