Avec la montée vertigineuse du terrorisme au pays des Hommes intègres, la chasse aux animaux sauvages a été arrêtée. Face à des constats de présences inopinées et régulières de viande de broussse, la direction générale des eaux et forêts a organisé un atelier de concertation des campagnes d’exploitation faunique entre les chasseurs, les concessionnaires et les agents des eaux et forêts des différentes zones. Les travaux de réflexion se sont déroulés, le vendredi 11 novembre 2022 à Ouagadougou. Ils avaient pour objectif de faire le bilan en vue d’identifier des propositions pour la chasse.
Au Burkina Faso, l’exploitation faunique est mise à mal par la recrudescence des attaques terroristes. Pour ce faire, le ministère en charge des eaux et forêts avait ordonné la fermeture temporaire des campagnes de chasses. Et malgré tout, selon les organisateurs, la viande d’animaux sauvages continue de circuler dans les différents centres urbains du pays. Ce qui a prévalu l’organisation d’un atelier de concertation pour réfléchir sur les campagnes d’exploitation faunique. Cette réflexion d’une journée regroupe les concessionnaires, les représentants régionaux des directions en charge de l’environnement et les chasseurs.
À l’entame de ses propos, le conseiller technique, le Colonel Paul Guigemdé s’est interrogé : « Qu’est-ce qu’on fait de la chasse aujourd’hui qui est affectée par la crise d’insécurité qui sévit au Burkina Faso? « . Puisque, a-t-il dit, le potentiel faunique présent au Burkina Faso est exploité à travers la chasse, le tourisme de vision, de sport, l’écotourisme, la capture et la vente, la satisfaction des rites culturels. Et d’ajouter qu’en termes de devise, il faut reconnaître que ce potentiel n’est pas négligeable.
A l’écouter, l’exploitation faunique est plus intense dans la région de l’Est qui d’ailleurs est en proie aux attaques terroristes de même que dans la boucle du Mouhoun et la région des Cascades. Exceptée celle du Centre- Sud qui aussi, subit une exploitation éphémère. De plus, le conseiller technique a émis que l’arrêt a exacerbé le braconnage. Il en veut pour preuve
Dans la foulée, le directeur général de la faune Dieudonné Yaméogo a d’emblée, souligné que l’objet de cet atelier de réflexion qui rassemble les acteurs concernés par l’exploitation faunique vise à se pencher sur l’opportunité d’ouverture des saisons d’exploitation de la faune.
« Il faut rappeler que l’année dernière, compte tenu de l’insécurité, il y a eu fermeture temporaire de la campagne d’exploitation faunique « , a-t-il confié. Cette rencontre, a-t-il mentionné, est de réfléchir sur les possibilités de réouverture de l’exploitation faunique. Dieudonné Yaméogo a avancé que le choix d’une éventuelle option fera l’objet de soumission à la hiérarchie. M. Yaméogo a insisté sur les défis qui sont de travailler à la sauvegarde de la faune.
Face aux difficultés rencontrées par les concessionnaires pour la chasse, ceux –ci se sont réjouis de la tenue d’une telle démarche. « En tant que concessionnaires les échanges avec les autorités, est de voir dans quelle mesure sécuriser en premier lieu les aires d’exploitation faunique qui sont menacées », a évoqué Noufou Compaoré qui est le secrétaire du royaume des trophées.
Tout en saluant à sa juste valeur la tenue de cette rencontre, il a affirmé que certains d’entre eux y ont mis les grands moyens dans la chasse. Malheureusement, a-t-il relaté, cela est mis à l’épreuve par le saccage de tout genre par les groupes armés terroristes. En espérant que la situation sécuritaire s’améliore, Noufou Compaoré a, au nom des concessionnaires souhaité la reprise de leurs activités. Sinon, il a émis l’inquiétude que les aménagements prendront un coup.
Achille ZIGANI
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