Commémoration de la révolution du 04 août 1983 : Témoignage du Col. Jean Claude KAMBOULE

Commémoration de la révolution du 04 août 1983 : Témoignage du Col. Jean Claude KAMBOULE

A l’occasion Commémoration de la révolution du 04 août 1983, nous vous proposons le témoignage du  Col. Jean Claude KAMBOULE sur les évènements politiques des années 82 – 84. Ancien Commandant du Groupement Blindé de Kamboinsé, le Capitaine Kamboulé a été l’un des principaux acteurs du 17 mai 83 qui a conduit à l’arrestation du Capitaine Thomas SANKARA, alors Premier Ministre sous le Conseil du Salut du Peuple (CSP).

A l’avènement du Conseil National de la Révolution (CNR) qui a porté le Capitaine Sankara à sa tête en 1983, le Capitaine KAMBOULE  se serait exilé en Côte d’Ivoire pour sauver sa peau des commandos de pô conduits par le Capitaine Blaise COMPAORE.

Lors de la dédicace du livre ” Ma part de Vérité “ du Président Jean Baptiste OUEDRAOGO, cet ancien officier de l’armée burkinabè a toutefois reconnu les valeurs intrinsèques du Président Thomas SANKARA.  Devant un parterre d’imminentes personnalités politiques burkinabè, le Col. Kamboulé témoigne :

“Je remercie le Président Jean Baptiste de m’avoir fait sortir du bois, parce que je me suis interdit de dire quoi que ce soit dans ce parcours que nous avons fait ensemble. Les dates du 17 novembre et 17 mai avec le déroulement du 4 août, c’est moi qui ai géré le volet militaire.

Tout cela a été fait chez moi, au groupement blindé.  Nous avons agi en tant que militaire. Nous n’avions aucune ambition politique encore moins d’idéologie. La preuve est que depuis lors vous n’avez jamais croisé Jean Claude Kamboulé où que ce soit. Nous avons agi par solidarité avec le Capitaine Thomas Sankara qui est un brillant officier. Je suis fier quand on rencontre un homme comme Sankara, un chef militaire qui est dans son rôle. Et nous sommes restés solidaires en tant que jeunes officiers de cette armée d’antan que nous avons trouvée comme l’une des meilleures armée des indépendances.

A l’époque (1980- 1984 ), nos colonels qui avaient un certain paternalisme, nous ont laissés faire. Ils n’étaient pas méchants, gentils et vivaient bien. Pendant ce temps, on s’amusait derrière aussi. Et c’est tout cela qui a envoyé la situation que nous avons vécue avec ceux qui avaient des ambitions fortes, avec des agendas autres que celui de servir l’armée.

Vous savez bien qu’on était en difficulté avec le Mali. Et comme dispositif militaire à l’époque, il n’y avait que le groupement blindé parce que le Mali étant issu de l’école soviétique était beaucoup en avance que nous. Donc en termes de combat, il fallait qu’on aligne nos petites capacités “Canon 90”, avec les mitraillettes de “12.7” qu’il fallait rapidement monter sur les structures et puis commencer à entrainer les gens pour l’affrontement qui était inévitable. Et c’est dans ce contexte que cette affaire est arrivée.

Le Capitaine Thomas Sankara, comme Jean Baptiste l’a dit dans son livre, on était proche, on s’admirait mutuellement. Vraiment, j’étais fier du garçon ( en parlant de Sankara), c’est un bon chef ! Il faut le dire ! “

Propos recueillis par ArtistesBF

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