En Argentine, le président Alberto Fernandez a suivi une formation sur l’égalité de genre

En Argentine, le président Alberto Fernandez a suivi une formation sur l’égalité de genre

La loi Micaela, votée en 2018, oblige tous les fonctionnaires à suivre un stage sur les questions de genre et des violences faites aux femmes.

Il a qualifié cette journée d’« historique ». Un mois après son investiture, le chef de l’Etat argentin, Alberto Fernandez, ainsi que la plupart des ministres de son gouvernement ont participé, vendredi 10 janvier, à une formation sur l’égalité des genres et les violences faites contre les femmes.

L’histoire du patriarcat et les stéréotypes de genre étaient, entre autres, au programme de cette journée, durant laquelle la sociologue féministe et conseillère de la présidence Dora Barrancos, chargée de la formation, a rappelé les progrès effectués par l’Argentine en matière de droits pour la diversité, notamment la loi sur l’identité de genre adoptée en 2012.

Cette formation s’inscrit dans le cadre de la loi Micaela, adoptée en urgence par le Parlement à la demande du prédécesseur de M. Fernandez, Mauricio Macri (droite), en décembre 2018, et qui oblige tous les fonctionnaires des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire à la suivre. Le nom du texte de loi est inspiré d’un féminicide, celui de Micaela Garcia, étudiante argentine et militante pour les droits des femmes de 21 ans, enlevée, violée et assassinée en avril 2017 par un récidiviste.
« Nous voulons une société égalitaire »

Cette loi « est une avancée importante et symbolique qui implique la justice et l’équité », a souligné Dora Barrancos. Celle-ci présidait la rencontre aux côtés d’Elizabeth Gomez Alcorta, à la tête du nouveau ministère des femmes, du genre et de la diversité, créé lors de l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement.

Si Alberto Fernandez n’est pas le premier président à suivre cette formation – Mauricio Macri l’avait fait en septembre 2019 –, il a souhaité lui donner un nouvel élan. Une enquête réalisée par l’agence Solo Comunicacion révèle que, dans le Grand Buenos Aires, seuls 28 % des travailleurs du secteur public interrogés ont reçu cette formation, tandis que 15 % ne l’ont pas suivie et n’en ont même jamais entendu parler.

Elizabeth Gomez Alcorta a déploré le manque de budget et de réglementation, tout comme le manque de publication de données statistiques sur la formation dispensée jusqu’à présent. Elle a précisé être en pleine discussion avec les provinces – qui conservent une relative autonomie dans un système fédéral – afin d’étendre cette formation au niveau national.
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« Nous voulons une société égalitaire où tout le monde a les mêmes droits, au-delà de son genre et de son identité sexuelle », a déclaré, à la fin de la rencontre, le nouveau locataire de la Casa Rosada – le palais présidentiel –, qui portait ce jour-là une cravate verte, la couleur des foulards des militantes pour le droit à l’avortement en Argentine. Et de conclure : « Notre société a été pensée et construite à partir de l’homme, et la femme n’a été que secondaire. Ce n’est pas notre faute, mais ça le sera si nous ne faisons rien pour la changer. »

Quelques jours après sa victoire à l’élection du 27 octobre 2019, le président péroniste a promis de présenter « dès que possible » un projet de légalisation de l’avortement. En 2018, un texte avait été adopté par la Chambre des députés, mais repoussé ensuite par le Sénat.

Source : www.lemonde.fr

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