Somkinda TRAORE/OUEDRAOGO

Somkinda TRAORE/OUEDRAOGO

Magistrate de profession, c’est en 1985 qu’elle a débuté sa carrière comme juge à Bobo-Dioulasso. Depuis lors, Mme SOMKINDA, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a occupé de nombreux postes de responsabilités dans l’administration publique, dans les associations professionnelles et très active également, dans le monde de la société civile. Bref…le CV est lourd et il sera fastidieux d’égrainer le chapelet de responsabilités et de mérites de cette Dame qui, nous le disons haut et fort, est la première à la CNSS à nous ouvrir ses portes. Elle est la toute première à accepter nous rencontrer pour parler culture, de la politique culturelle de la CNSS en faveur des artistes qui, jusqu’à une date récente ne disposaient pas encore de statut. Du fait des raretés des spectacles et de la faiblesse des cachets, quelles pourraient être les opportunités d’épargne pour les artistes burkinabés pour garantir leurs vieux jours? Y a-t-il des mesures de facilité pour inciter les artistes à souscrire à la CNSS? Voilà les questions que nous avons posées à la DG de la CNSS, notre invitée de la semaine. Mais avant tout propos et à la faveur du nouvel an qui frappe déjà aux portes, Madame OUEDAOGO a présenté ses vœux aux affiliés de la Caisse :

Somkinda TRAORE/OUEDRAOGO : (S.T.O ) :
Bonnes fêtes de fin d’année à tous les affiliés de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). A tous les affilés, je leur adresse mes vœux les meilleurs : de santé, de bonheur et de prospérité. Bonne et heureuse année 2014 également, à tous les burkinabè et aux internautes.”

Je suis Mme Somkinda TRAORE/OUEDRAOGO. Je suis Magistrate de profession de classe exceptionnelle en détachement à la Caisse Nationale de Sécurité sociale comme Directrice Générale. Je suis mariée et mère de 2 enfants. Je cumule une longue expérience de plus de vingt-cinq ans.
Ma carrière débute à Bobo-Dioulasso en 1985 comme juge au siège du Tribunal d’Instance, puis au Tribunal de Grande Instance; ensuite, Présidente du Tribunal Administratif et cumulativement, conseiller à la Cour d’Appel de Bobo-Dioulasso ; puis nommée magistrate, membre de la Direction du Fonds d’Indemnisation des Personnes victimes de la Violence en Politique en 2001. C’est en 2007 que j’ai été nommée Commissaire du gouvernement adjoint au Conseil d’Etat. Enfin, J’ai été nommée de 2008 à 2011, Secrétaire Général du Ministère du Travail et de la Sécurité Sociale.
Depuis mai 2011, j’ai été promue à la tête de la Direction Générale de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS).
Outre ses activités professionnelles, je suis aussi très active dans le monde de la société civile. Présidente de l’Association des femmes juristes de 2010 à 2013 et formatrice du réseau Femmes Droit et développement en Afrique (WILDAF), je suis experte en pratique du droit du développement (en gestion de projets, droit et contentieux de l’environnement, genre et foncier rural).
J’ai été, de 2010 à 2013, Présidente du Conseil du Travail et du Dialogue social de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain (UEMOA), et de 2011 à 2013, Présidente de l’Interafricaine de la prévention des risques professionnels (IAPRP).
De 2011 à 2016, membre du bureau de l’Association Internationale de Sécurité sociale (AISS).

Art . : Dans l’histoire de la CNSS, vous êtes semble-t-il la première figure féminine à diriger cette institution. Qu’est ce que cela représente pour vous ?
S.T.O :

Jene suis pas la première femme à diriger la CNSS. Il y a déjà eu une femme à la tête de cette institution mais cela fait un bout de temps.Comme toute personne à ma place, ce poste représente pour moi la confiance que l’Etat a placée en moi et exige de moi plus de sacrifice et d’abnégation pour réussir les missions qui me sont confiées. Je rends grâce à Dieu pour les progrès réalisés depuis ma prise de fonction.

Art . : Pouvez-vous nous faire une brève présentation de votre institution ?
S.T.O :
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) du Burkina Faso, créée en 1955, est un Etablissement public de prévoyance sociale régi par les lois n°016-2006/AN du 16 mai 2006 portant création de la catégorie d’Etablissements Publics de Prévoyance Sociale (EPPS) et n° 015-2006/AN du 11 mai 2006 portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés et assimilés au Burkina Faso.
Elle est chargée de gérer le régime de sécurité sociale en faveur des travailleurs salariés et assimilés au Burkina Faso.

Elle couvre tout le territoire à travers douze (12) directions centrales, cinq (05) directions régionales, quatorze (14) agences et seize (16) bureaux.
Sa mission essentielle est de payer des prestations sociales aux assurés et de recouvrer des cotisations sociales auprès des employeurs et travailleurs. Trois grandes branches gèrent ces prestations :

  1. la branche des Prestations familiales, chargée du service de prestations aux familles des affiliés et de maternité ;
  2. la branche des Risques professionnels, chargée de la prévention et de la réparation en cas d’accident et de maladie professionnelle ;
  3. la branche des Pensions qui assure les prestations de vieillesse, d’invalidité et de survivants.

Une action sanitaire et sociale complète ces prestations.

Art . : Quelle est aujourd’hui la politique de la CNSS en matière de sécurité sociale ?
S.T.O :
La politique de la CNSS en matière de sécurité sociale s’inscrit dans le cadre de la politique de la Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (SCADD), à travers la mise en œuvre de la Politique nationale de protection sociale, est caractérisée par :

  1. l’extension de la sécurité sociale à tous les travailleurs indépendants du secteur informel, des professions libérales et du monde agro-sylvo-pastoral;
  2. la recherche de la satisfaction des assurés à travers des prestations de qualité c’est-à-dire une gestion efficiente des prestations.

Art . : Dans quelles conditions et à quel taux un travailleur affilié à la CNSS peut–il être couvert ?
S.T.O :
Pour pourvoir bénéficier des différentes prestations de la CNSS, le travailleur doit être affilié et immatriculé par son employeur. Cette obligation incombe à l’employeur. Mais le travailleur a le droit d’exiger qu’il soit déclaré par son employeur à la CNSS. A ce titre, l’employeur cotise pour les trois branches aux taux suivants :

les prestations familiales à 7%;

les risques professionnels à 3,5%;

la branche vieillesse à 5,5%.

Le travailleur cotise pour la branche vieillesse à 5,5%. Ce qui donne un taux de cotisation de 11% pour cette branche.

Art . : Quel est le revenu minimum pour cotiser à la CNSS ?
S.T.O :
Conformément à la loi n° 015-2006/AN du 11 mai 2006 portant régime de sécurité sociale applicable aux travailleurs salariés, et assimilés, le revenu minimum soumis à cotisation doit être au moins égal ou supérieur au SMIG soit 30 684F CFA, équivalent et le montant maximum est plafonné à 600 000F CFA.

Art . : Comme vous le savez, ils sont nombreux les artistes burkinabè qui ont un revenu irrégulier du fait des raretés des spectacles. Du fait aussi de la faiblesse des cachets, certains ont du mal à cotiser à la CNSS; ils ne peuvent pas en vivre à fortiori cotiser. Y a-t-il des mesures d’assouplissement prises par la CNSS pour inciter les artistes à cotiser ?

S.T.O : A l’instar de tous les travailleurs indépendants tels que les acteurs des professions libérales, du secteur informel et du monde agro-sylvo-pastoral, les artistes peuvent souscrire à l’assurance volontaire et cotiser à leur guise, entre 3 375 et 66 000 francs CFA par mois pendant 15 ans, pour bénéficier d’une pension de retraite, à partir de 56 ans d’âge, et ce, dans les mêmes conditions que les travailleurs du secteur formel. Selon l’obtention de leurs cachets, il leur est possible de cotiser en une ou plusieurs tranches.

Art . : Dans l’histoire de la CNSS, disposez-vous des exemples de cas d’artistes qui ont déjà bénéficié ou qui bénéficient actuellement de leurs cotisations ?
S.T.O :
Il y a moins de 15 ans que la loi a donné cette faveur et par conséquent aucun artiste n’a atteint les 15 ans de cotisation. Mais ce que je peux dire c’est qu’il y a des artistes musiciens ou des cinéastes etc qui ont souscrit à l’assurance volontaire et bénéficieront d’une pension de retraite.

Art . : Madame la DG, Artistebf, c’est la Musique, le cinéma, le théâtre, les arts plastiques et la mode. Lequel de ces métiers vous intéresse le plus ?
S.T.O :
J’apprécie toutes les initiatives développées pour la promotion de notre culture. Je suis très fière de toutes les productions artistiques qui mettent en valeur le riche patrimoine culturel de notre pays à travers le cinéma, la musique, l’artisanat etc. J’aime beaucoup écouter la musique burkinabè et je n’hésite pas à esquiver des pas de danses traditionnelles lorsque l’occasion se présente.
J’ai également un grand penchant pour le métier de critique de cinéma qui me passionne, et la mode, traditionnelle surtout. Notre Faso dan fani fait ma fierté tant au niveau national, régional qu’international.

Art . : A votre avis, quel est votre regard critique sur ce domaine ?
S.T.O :
Je tiens à préciser que notre pays regorge de beaucoup de talents. Nous avons de très bons cinéastes et de bons acteurs qui ont besoin d’encadrement et de soutien. Nous n’avons rien à envier aux autres pays dans le domaine du cinéma. Notre pays est une école à travers le FESPACO.
Depuis 1995, la CNSS, décerne un Prix spécial dénommé « Prix Santé et sécurité au travail » au film vidéo qui traite de façon perceptible un thème de sécurité et santé de l’homme au travail, en tant que facteur d’épanouissement économique et social.

Art. : Votre mot de fin ?
S.T.O :
Je félicite votre journal pour cette initiative de mettre à la disposition du public burkinabè une revue culturelle de promotion des artistes. Je vous remercie pour l’opportunité que vous avez bien voulu m’offrir pour davantage présenter la CNSS.
Je sais également que votre magazine est très prisé par les artistes, je veux profiter de cette tribune pour les inviter à souscrire à l’assurance volontaire pour bénéficier d’une pension de vieillesse à 56 ans après 15 années de cotisations. Le montant de la souscription est laissé à l’appréciation de chacun. Il varie entre 3 375 à 66 000F par mois. Les artistes, les stars doivent penser à sécuriser leurs « vieux jours ». Comme un adage le dit si bien “demain se prépare aujourd’hui”.
Fin décembre 2013

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