« Tourisme & développement communautaire », c’est sous ce thème que sera célébrée la Journée Mondiale du Tourisme (JMT). A l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso s’apprête également à commémorer cette 35e Journée Mondiale du Tourisme le 27 septembre prochain. En prélude donc à cette Journée, Artistebf vous fait découvrir cette semaine, la région du Centre-Ouest à travers l’entretien que nous avons eu avec Mathieu VALEA, Directeur Régional de la Culture et du Tourisme à qui nous disons grandement merci pour sa disponibilité.
A Koudougou où nous l’avons rencontré, il était déjà à pied d’œuvre sur les préparatifs de la JMT. Malgré son calendrier chargé, il a accepté nous recevoir et nous accompagner dans notre démarche. Voici donc avec Valéa la carte postale touristique du Centre Ouest:
Je suis Valéa Mathieu, DirecteurRégional de la Culture et du Tourisme de la région du Centre -Ouest avec pour chef lieu Koudougou.
La mission nous a été confiée depuis Mars 2012 et nous avons pris fonction le 24 Avril de la même année.
Artistebf (ART) : Pouvez-vous nous décrire vos activités au niveau donc de la région du centre-Ouest ?
Comme toutes les directions régionales du Burkina, la nôtre ne déroge pas à la règle. C’est dans le cadre de la déconcentration que le gouvernement a décidé d’implanter des directions de sortes que l’administration publique soit plus proche des administrés. Notre mission est de relayer au niveau régional, l’action du ministère de la culture qui consiste à accompagner les acteurs au niveau local dans la réalisation de leurs activités, en leur facilitant les tâches en appui technique et conseils.
ART : Comment se porte la culture au niveau du centre -Ouest ?
Au niveau du centre-ouest, il faut reconnaitre qu’elle se porte à merveille. En effet, quand on parle aujourd’hui de Koudougou, on pense tout de suite aux Nuits Atypiques. Mais au delà de cet évènement culturel, il existe près d’une quinzaine de festivals dans la région répartis dans les provinces du Sanguié, de la Sisili et du Ziro. C’est vrai que tous ces festivals n’ont pas le même rayonnement et surtout les mêmes moyens. C’est ce qui explique que certains festivals n’arrivent pas annuellement à se produire.
ART : Que peut-on découvrir comme sites touristiques au niveau de votre régions ?
Nous avons quelques potentialités touristiques; la ville de Koudougou étant elle-même historique. Au niveau de la chefferie traditionnelle, Koudougou est dirigé par un chef de Canton. Situé à près de 80 km de Koudougou, ce canton du nom de Laalé s’étend de Pabré jusqu’à KYON (village gourounssi). A l’intérieur de Koudougou, nous avons donc les différents chefs de quartiers qui exercent leur pouvoir. Le canton dont je vous parlais tantôt, dispose d’un palais où nous orientons les gens pour les visites. C’est un palais en ruines que nous cherchons à réhabiliter en collaboration avec une Association ” retour aux sources”..Nous avons initié un projet depuis 2013 pour demander un appui pour sa réhabilitation. Malheureusement, nous n’avons jusque-là pas de réponse satisfaisante. Nous avons ensuite le musée “RAAGNI MI “ (n’oubliez pas) du chef d’Issouka qui est également bien connu et qui attire de nombreux visiteurs. Il y a la Mare aux Crocodiles de Sabou dont la digue avait commencé à se fragiliser. Le Ministre de la Culture s’est battu comme il le pouvait pour convaincre le gouvernement à débloquer plus de 400 millions en 2012 pour restaurer la Marre sacrée. Aujourd’hui, c’est une mare resplendissante. J’invite donc tous ceux qui ont vu ce site il y a 10 ans, de revisiter la marre.A Kokologho, nous avons le palais du ” NA -YIIR de KOKOLOGO” qui est également très visité. Dans la province du SANGUIE, vous trouverez le “Mont Sandié” qui a d’ailleurs donné son nom à la province du SANGUIE. Au niveau du Sanguié toujours, nous avons le musée “féricalii” de l’Abbé Modéra KINDA, un prêtre très attaché à la culture et au tourisme. Ce musée regorge d’objets (masques sacrés) collectés du pays “gourounsi”. Tous ces objets, faute de moyens pour ce promoteur, subissent quotidiennement les aléas climatiques et l’action des termites et autres rongeurs. 
Notre souhait encore une fois, est que ce site puisse bénéficier de l’appui de bonnes volontés pour permettre au promoteur de mieux conserver les objets du Musée.La particularité également du Sanguié, c’est la présence de nombreuses grottes. Avec le maire de la commune du SANGUIE, nous essayons de les identifier et les restituer dans leur histoire en collaboration avec les autochtones.
Du côté de la Sisili, nous avons la “VIELLE MOSQUEE DE LEO”,la Cour Royale de Léo, la Mare aux crocodiles dans la zone de Cassou. Dans le Ziro et plus précisément à SAPOUY, en plus de la Cour du chef, vous pourrez aussi découvrir la Mare de Sapouy, le Safari de Norbert ZONGO pour tous ceux qui sont attirés par la faune ou qui aiment la chasse.
ART : Combien d’hôtels au niveau du centre Ouest ?
En termes d’hôtels classés et catégorisés, nous en avons une douzaine, une quinzaine d’auberges et 5 centres d’accueil. Koudougou en tant capitale de la région, est la ville fortement hôtelière. Nous nous en réjouissons parce que les promoteurs se sont beaucoup activé un peu avant le 11 Décembre 2012. Mais les gens avaient aussi peur que les hôtels ne se ferment sitôt après le 11 décembre; Dieu merci, ce ne fut pas le cas Sur la route de Réo, il existe également des auberges notamment, la maison de la femme qui dispose de salles pouvant accueillir des grandes rencontres. Au niveau de Léo, on a ” L’HOTEL L’HOTEL SISILIS” qui est l’un des plus grands hôtels du Burkina .C’est seulement au niveau de SAPOUY que les infrastructures d’hébergement posent problèmes.
ART : Le 27 septembre, c’est la Journée Mondiale du tourisme, quelles seront les activités inscrites au programme ?
Sur instructions du Ministre de la Culture et du Tourisme, toutes les directions régionales doivent marquer d’une pierre blanche cette Journée Mondiale du Tourisme. C’est une idée qui est à saluer car la tendance actuelle est de développer le tourisme interne. Les gens ont fini par comprendre que le touriste n’est forcément le blanc (l’homme à la peau blanche). En réalité, nous sommes tous des touristes. Quand des familles vont par exemple en week-end pour visiter la marre de SABOU, ça s’appelle faire du tourisme. A l’occasion donc de cette journée, nous avons initié une excursion le samedi 27 septembre 2014. Nous avons ciblé les étudiants parce leur expérience pour cette première pourra faire tache d’huile au niveau de leurs camarades. Avec donc ce public, nous irons visiter le Musée Féréklali, à Réo, le Musé “RAAGNI MI “à Koudougou et nous terminerons par la Marre aux crocodiles sacrés de SABOU après bien sûr, une visite de courtoisie au chef de SABOU.
Nous remercions Artistes.bf et nous profitons vous dire que nous imprimons souvent vos écrits que nous portons sur notre tableau d’affichage pour large diffusion. Nous l’avons déjà fait au décès de Balaké et les différentes formations des entrepreneurs culturels tenues à Ouaga et à Koudougou
Je lance un appel à tous les maires du Burkina. Le Burkina n’est pas un pays riche; il ne l’est pas en diamant encore moins en pétrole. Mais nous avons le tourisme qui peut être une industrie. Notre souhait est que chaque maire puisse identifier un site touristique dans sa commune pour permettre au Ministère de la Culture de lui apporter un appui technique. Ceci aura l’avantage de développer le tourisme dans la localité. Les petites contributions quotidiennes perçues sur chaque visite pourront aider à la mairie à fonctionner. On aimerait donc que les autorités communales introduisent le tourisme dans leur politique. A l’endroit des élèves et des étudiants, nous souhaitons qu’ils intègrent des randonnées touristiques dans le programme de leur semaine culturelle.
Patrick COULIDIATY
