Mannequinat : Xaviéra Cherifa TRAORE

Xaviéra Cherifa TRAORE est une élève en classe de terminale. A 18 ans, elle s’intéresse déjà à la mode.

Je suis mannequin débutante parce que j’ai un seul défilé à mon actif. Je viens d’avoir 18 ans et mon BAC aussi, ce que j’attendais pour pouvoir débuter ma carrière de mannequin.

Le mannequinat est une passion ou une activité de jeunesse?

Le mannequinat n’a pas toujours été mon but dans la vie pour la simple raison que j’avais à cœur deux disciplines: le basket et le mannequinat.  J’ai essayé les deux et c’est le mannequinat qui l’emporte sur le premier. Pour l’instant, c’est le mannequinat mon activité principale et je verrai avec le temps si je pourrai vraiment y vivre décemment. Si  ça se passe bien, c’est tant mieux,  je pourrais continuer  y faire carrière, me faire pleins de contacts et m’ouvrir à bien d’opportunités.

Qu’est-ce que vous trouvez de très intéressant dans le métier?

Ce qui est très important, ce sont les relations. On se fait de très bons amis avec les mannequins et les stylistes; ce qui est tout à fait naturel parce qu’ils sont les premiers à comprendre ce que nous traversons.

Quelles sont les qualités qu’il faut avoir pour réussir dans ce métier?

Je suis débutante mais je trouve que pour être mannequin, il suffit de savoir présenter une tenue.la taille et la forme ne sont pas des obligations, il faut savoir présenter une tenue et le message du styliste  qui s’y cache.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez?

Il faut faire attention à ses relations parce que le mannequinat tout comme les autres métiers, il n’y a pas seulement que de bonnes personnes. Il y en a qui abusent des mannequins en ne les payant pas correctement à la fin du défilé; ce sont des cas désagréables qui arrivent. A ce propos d’ailleurs, des mannequins m’ont déjà expliqué qu’ils ont fait un défilé et qu’à la fin, ils n’ont pas été payés correctement.

Deuxièmement ce sont des métiers dans lesquels il faut savoir se comporter face au harcèlement; on est souvent sujet. Faites attention ! Quand je vois quelqu’un venir vers moi, je ne suis pas compliquée mais si cela ne m’intéresse pas, je continue ma route.

Et si c’est le promoteur même qui vous fait appel ?

Rires !

Même si c’est le patron, il faut fixer ses propres limites et arriver à dire à la personne ce pour quoi vous êtes là. Il faut se respecter soi-même.  Ce n’est pas pour un défilé qu’il faut aller forcement aller vers d’autres personnes.

Que pensez-vous des cachets?

Ailleurs les mannequins sont bien payés par rapport au Burkina. Ça c’est un fait indéniable !  Ici, ce n’est pas facile. Les cachets sont si faibles que les mannequins n’arrivent pas à vivre de leur activité. C’est pourquoi, j’envisage aller plus loin afin de pouvoir vivre de ce métier.

L’ordre des cachets, c’est de combien?

Généralement,  les cachets devraient atteindre 50 000 frs. Mais il y en a qui paient 30 000, d’autres 25 000 et j’ai même entendu qu’il y a déjà eu  des cachets de 7 500. Pour un défilé, si on vous paie 7 500, j’avoue vraiment que c’est un manque de respect.

Quel est votre dernier message à l’endroit de ceux qui pensent que le mannequinat est pour ceux qui n’ont rien à faire, qu’il s’agit d’une activité pour se montrer et avoir un conjoint?

Je dis à ceux qui prennent au sérieux  le métier de mannequinat ou qui forment des préjugés autour de ce métier, qu’ils se trompent. Ce n’est pas un lieu de trouvailles ou un site de rencontres. Le mannequinat est un métier et je me donne à fond  pour que les missions qu’on me confie soient réussies. Tant que le mannequinat restera une activité rémunératrice permettant  de produire des biens et des services, on doit le considérer  comme un travail.

Patrick COULIDIATI

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