Marguérite DOUANIO : ses étonnantes révélations …

Marguérite DOUANIO : ses étonnantes révélations …

Marguerite DOUANIO travaille depuis 2006 à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB). Malgré sa passion irrésistible pour la télévision, elle est aussi une adepte des arts et du spectacle ou tout simplement, de la culture. A quelques semaines de son festival culturel le “DAN’FANI FASHION WEEK”, la journaliste nous a fait d’importantes révélations sur la richesse du “faso dan fani”, un tissu local qui fait le Buzz au Burkina et au-delà des frontières. Son sérieux, son goût pour le travail bien fait et ses efforts pour la promotion de la culture burkinabé lui ont valu en 2012 la médaille de Chevalier des Arts graphiques et Plastiques par le Ministère de la Culture et du Tourisme.
Dans l’entretien qu’elle nous a accordé, elle lève un coin de voile sur sa passion et nous fait d’étonnantes suggestions pour la fête du 11 décembre prochain (la fête anniversaire de l’indépendance du pays).



Maguerite Douanio (M.D. ) : Je suis Maguerite DOUANIO née SOU, journaliste à la RTB depuis 2006. Mais bien avant la RTB, juste après mes études, j’ai fait d’abord du théâtre à l’international puis des études en journalisme. J’ai toujours aimé la télé et la radio ; c’est une passion et je ne peux pas l’expliquer. Mais je reste tout de même attaché à tout ce qui est culture et depuis 2000, je suis au CDC la termitière où j’accompagne de grands amis dans leurs projets artistiques. Je suis actuellement le PCA du CDC la termitière.
Contrairement à ce que pensent certains télespectateurs, je n’ai pas malheureusement pas eu le privilège d’être enseignante ;ce qui est très dommage car c’est un métier noble et j’adore aussi les enfants.
Artistebf (Art.) : La passion est généralement éphémère. Depuis 15 ans si n’est pour d’autres raisons, elle doit avoir terni ou pris un coup maintenant ?
M.D. : Non ! C’est quand on choisit un métier par nécessité ou parce qu’on n’a pas trouvé mieux ailleurs qu’on peut se lasser. Mais quand c’est un choix, un métier de rêve la passion ne peut pas ternir. La passion, j’avoue qu’elle est toujours là; je suis toujours pleine d’idées, pleine de projets d’émission. C’est vrai que tout ce qui brille n’est pas de l’ or; la réalité peut être souvent décevante. Mais quand c’est le cas, il nous appartient de travailler à s’adapter, faire en sorte à ne pas être trop déçu.
Art. : Nous constatons justement que certains de vos collègues venus comme vous le dites par passion ont gravi des échelons ou brigués des postes de responsabilité par le jeu de la politique. Les plus accrocs du “Nasar-naame” sont devenus ministres, directeurs ou chefs de service.Bref… le goût “du commandement” ont pris le pas sur la passion. Quelle est votre avis ?
M.D. : Etes- vous sûr que ceux dont vous parlez font forcément de la politique. ? Personnellement, la politique n’a jamais été ma tasse de thé. Je ne sais pas comment le dire mais la politique ne m’a jamais passionnée. Mais que voulez-vous ; dans chaque métier c’est aussi un peu ça; il y a des gens peut-être qui ne peuvent pas s’en passer. La politique c’est un art et n’est pas politicien qui veut !
Art. : Non , il y a deux cas. Il y a les vrais politiciens, ceux qui font de la politique un art comme vous le dites et les politiciens occasionnels.Dans votre cas, vous ne donnez pas l’impression d’une femme ambitieuse. Que dites-vous ?
M.D. : (Rires) ! Ça je ne sais pas ! Ce n’est pas que je ne suis pas ambitieuse; je le suis pour mon métier. J’ai envie de faire carrière dans le journalisme et m’épanouir professionnellement. Ce qui ne veut pas dire que je cherche forcement à occuper des responsabilités; non ! Ce n’est pas ça non plus qui fera de moi une grande journaliste. Aussi, convenez avec moi que dès lors qu’un journaliste occupe des responsabilités administratives ou politiques, dès lors qu’il n’est plus sur le terrain, il ne peut plus exercer pleinement son métier. Il est désormais occupé aux tâches administratives et ce n’est pas cela que je souhaite pour ma carrière, ce n’est vraiment pas mon rêve.
Art. : Marguérite DOUANIO n’a pas seulement que la passion pour le journalisme. Elle est aussi accroc du théâtre. Parlez-nous des pièces théâtrales dans lesquelles vous avez figuré ?
M.D. : Au tout début, j’ai fait du théâtre radiophonique. Les gens me disent souvent que j’ai une belle diction c’est parce que justement j’ai fait du théâtre radiophonique et là, ça travaille la diction. Puis j’ai eu une petite parenthèse avec une troupe internationale grâce à laquelle j’ai voyagé à travers le monde. C’est vrai, il y a longtemps que je ne suis plus montée sur scène.
Art. : Pourquoi ?Parce que les responsabilités au foyer sont telles qu’on n’a plus le temps !
M.D. : (Rires )Non ce n’est pas ça ! Monsieur m’a connue comédienne et je crois qu’on n’est plus au stade où on empêche une femme d’exercer le métier qu’elle veut. Je crois que ce discours n’est plus d’actualité ! Si j’ai arrêté c’est parce que je m’investis pleinement dans mon métier et dans bien d’autres projets. J’ai fait une parenthèse mais je n’ai pas arrêté. Je reviendrai certainement sur scène avec une belle création.
Art. :Parlez-nous de votre évènementiel le”DAN’FANI FASHION WEEK”. Quelle stratégie proposez-vous afin que ce tissu rentre dans les habitudes vestimentaires des burkinabé ?
M.D. : (Rires ) Ce n’est pas moi qui vais créer le miracle pour que le FASO DAN FANI rentre dans les habitudes vestimentaires des burkinabé; mais si vous voulez, c’est mon souhait. L’idée est que chaque burkinabé se rende compte de la richesse du FASO DAN FANI pour différentes raisons. D’abord, c’est un produit vraiment naturel. Fait à base de notre coton, il reste une richesse et un patrimoine incontestable pour les burkinabé. Le “FASO DAN FANI”n’est pas du Nylon, il n’agresse pas la peau et il se porte aujourd’hui aussi bien en temps de chaleur comme en temps de froid.Enfin, il est très beau et les femmes arrivent à le produire sous plusieurs motifs. C’est dommage que jusque-là, les gens ne l’aient pas intégré dans leur habitude de consommation. “DAN FANI FASHION” c’est justement montrer la beauté de ce tissu africain et de ce qu’on peut en faire.
Art. : En dehors du festival “DAN’FANI FASHION WEEK” qui mettra en valeur le faso dan Fani, quelles sont les autres opportunités de promotion pour ce pagne tissé ?
M.D. : Nous n’avons pas d’autres propositions mais le salon est juste une porte d’entrée pour le pagne, pour montrer au public ce que nous avons comme richesse. Je voudrai que ce festival soit déjà un premier pas pour lancer le”FASO DAN FANI” tout en espérant que d’autres évènements se tiendront pour prendre le relais et inciter les burkinabé à s’approprier le pagne tissé.
Art. : La production du pagne tissé traditionnel souffre de la consommation intérieure mais aussi du manque de circuits pour faciliter l’écoulement. En tant que promotrice, quelle solution ?
M.D. : En réalité, n’allons pas chercher très loin. Je vous cite l’exemple d’un créateur qui a fait le calcul suivant. Sur les 16 millions de burkinabé que nous sommes, si on considère que 2 millions de burkinabé pouvaient enlever la somme de 4000 francs CFA pour s’offrir un pagne “DAN FANI”, cela signifie qu’il y aurait près de 8 milliards de francs CFA qui circuleront au Burkina. C’est un exemple parmi tant d’autres. Nous pouvons proposer que le pagne officiel du 11 décembre prochain soit par exemple un pagne tissé; pourquoi pas ?. Comme on ne peut pas obliger tout le monde à porter le “FASO DAN FANI”, on pouvait au moins tenter une alternative : diviser la poire en deux; c’est à dire, diviser en deux la somme destinée à l’achat des pagnes imprimés. Une moitié pour les pagnes imprimés étrangers et l’autre moitié, pour le “DAN FANI”. Si c’est fait comme ça, imaginez les milliards qu’on aurait investis au profit de nos producteurs locaux et dans l’économie nationale. En plus des évènementiels et sans que ce ne soit toujours sentie comme une contrainte,la même idée pourrait également être proposée aux écoles comme tenues scolaires puisque beaucoup d’écoles le font déjà.
Art. : Quelles autres propositions pouvez-vous faire au Ministère du Commerce pour une meilleure commercialisation du “DAN FANI” ?
M.D. : – 1 C’est d’abord le port de ce tissu lors de la journée nationale du paysan.

 2 Relever le taux de Transformation de notre coton à plus de 2% au moins

3 Étant donné la rareté et la cherté du fil, je proposerai que les politiques puissent subventionner l’achat du fil afin de le rendre disponible et accessible à tous les producteurs.
Art. : Dernier mot ?
Je souhaite que le “DAN’FANI FASHION WEEK” soit un cadre panafricain qui valorise le pagne tissé africain.
Artistebf
Quelques images associées au Faso Dan Fani

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