Minata DJENE, Comédienne

Minata DJENE, Comédienne

Nous avons l’honneur de vous présenter cette semaine est une femme de planches depuis 2006. Caissière de profession, elle sentait quelque chose lui manquer malgré ses occupations de comptable dans une institution financière de la place. Chaque soir et après le service, notre comptable se sentait toujours bien forte et débordante d’énergie. Ce manque à gagner, notre invitée qui vient d’obtenir le Prix de la meilleure comédienne aux LOMPOLO derniers, a trouvé le bon créneau. Voici son histoire

Minata DJENE (M.D.) : comédienne
Je m’appelle Minata Djené, comédienne Burkinabé. J’étais d’abord caissière au FONER, un service de l’Etat qui octroie des prêts et des aides aux étudiants le cadre des études. Je n’étais pas employée à temps plein mais pendant seulement les sessions de paiement. Pour combler donc mes temps morts, il fallait que je cherche quelque chose d’autre à faire. J’en ai parlé à Jean Pierre GUINGANE en Février 2006.C’est ainsi qu’il m’a admis dans sa troupe de théâtre. C’est vrai que le public me voit jouer plus fréquemment au CITO qu’à l’espace GAMBIDI; mais cela ne veut pas dire que le cordon est rompu entre GAMBIDI et moi.
En plus du théâtre, je suis aussi active dans des films et dans la réalisation des clips. Pour ce qui est du cinéma, j’ai joué dans “Le Foulard Noire”, “Le Fauteuil”, “Commissariat de Tampy”, la deuxième série de « Super Flic » et quelques films réalisés par les étudiants de l’ISIS.

Artistebf (Art.) : Quelle a été la pièce qui vous mis vraiment en contact avec le public ?
M.D. : C’est la pièce « Le Fou » de Jean Pierre Guingané.

Art. : De quoi parlais exactement la pièce ?
M.D. : J’ai joué le rôle de la mère de Parca, on avait des difficultés pour inscrire notre fils à l’école parce que dans le temps, c’était difficile d’avoir une place pour son enfant à l’école. Pour l’obtenir il fallait soudoyer les instituteurs, leur offrir un présent.Alors, mon mari (incarné par Charles OUATTARA)a joué des pieds et des mains pour y arriver.Il tenait à tout prix à avoir cette place pour “Parca” et finalement, c’est dans cet acharnement qu’il a disjoncté; il est devenu fou, d’où le titre de la pièce « Le Fou »

Art. : Quelle appréciation faites-vous du métier de comédien en tant que femme ?
M.D. : C’est un bon métier; il nous permet de nous exprimer, de faire des rencontres et nous favorise des ouvertures. Ce n’est pas si facile mais quand on sait ce qu’on veut, on y arrive.
La difficulté première, c’est le regard des autres, le jugement qu’ils portent sur la femme comédienne. Pour eux, c’est un métier qui ne paie pas, qui est sans lendemain ;un métier de femmes libres et qui n’auront jamais de mari. Enfin, c’était comme un métier de «drogués»donc mal apprécié de l’entourage, de la famille et des proches. J’ai perdu mon père en octobre 2005;donc je n’avais pas tellement le poids parental en tant que tel mais ça n’a pas été facile avec ma mère pour qui ce boulot n’était pas rentable.

Art. : Parlez-nous du prix que vous avez reçu à la 2è édition des Lompolo
M.D. : C’était le prix de la meilleure comédienne de l’année 2014. Je l’ai accueilli avec joie. Grande fut ma surprise parce que ce n’était pas évident que je sois retenue meilleure parmi tous ces professionnels.

Art. : Comment les autres comédiens ont-ils accueillis ce prix ?
M.D. : Mes fans l’ont bien accueilli et c’est le plus important pour moi.

Minata DJENE dans la pièce de 3 prétendants, un mariArt. : Quel(s) problème(s) rencontre le théâtre burkinabé aujourd’hui ?
M.D. : Le théâtre burkinabé soufre de manque d’accompagnement véritable, les artistes n’ont pas de statut; les LOMPOLO sont déjà un grand pas vers notre statut mais pas encore mis en application. Le problème de statut ne fait pas forcément notre misère mais on attend que le gouvernement nous accompagne tout comme il le fait pour d’autres organisations comme le FESPACO, LE SIAO… On en a besoin, on a besoin d’assurance.

Art. : Que dites-vous par rapport au cachet des comédiens ?
C’est dérisoire!

Art. : Quelles propositions concrètes faites-vous pour améliorer la situation du comédien Burkinabé?
M.D. : Il faut que le statut soit appliqué, que ce métier soit reconnu et qu’on ait un salaire mensuel régulièrement déclaré à la caisse.

Art. : Quel sont vos projets ?
J’ai des projets de mise en scène et d’écriture.

LES QUESTIONS QUI FÂCHENT
marié ?
Non
enfants ?
Une fille adorable
Met préféré ?
J’aime tout ce qui est bien fait, je ne suis pas compliquée en matière de met !
L’homme idéal ?
Un homme bien fait : Gentil, sensible et qui est à l’écoute.

Notre invitée par notre voix souhaite à toutes et à tous une bonne et heureuse année 2015: santé, joie, paix et pleine de créations

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