Sanou Daniel KOLLO

Sanou Daniel KOLLO
  1. L’artisant et son Pays : 16 mm
  2. Les Dodo : 16mm durée 22′
  3. Djigi : 16 mm Durée 52′
  4. Jubilé d’une cathédrale : 16 mm

Et enfin Pawéogo qui m’a permis d’avoir le prix de la première œuvre au FESPACO en 1983. J’ai continuer mon parcourt jusqu’à TASMA en 2005. Il faut dire que le ESPACO a été le tremplin qui a en fait booster ma carrière cinématographique. Je dois aussi mon succès grâce au soutien de l’Etat burkinabé car tous les régimes qui se sont succédés jusqu’au aujourd’hui, qu’ils soient militaires ou civiles ont toujours soutenu à fond le FESPACO qui est devenu une institution étatique et qui reste à la disposition des cinéastes africains.

Quels sont de manière générale les problèmes du réalisateur burkinabé ?
C’est surtout le problème de financement. Les autorités politiques et administratives ont aussi une part de responsabilité importante dans la mesure où on se rend compte que beaucoup considèrent le cinéma comme un secteur économique quelconque. Ce qui n’est pas du tout exact. C’est plutôt un secteur économique, culturel et politique. Si vous prenez l’exemple des ETATS-UNIS, même n’ayant pas colonisé un pays tiers a aujourd’hui une forte influence sur le plan culturel et économique dans le monde. Comment sont-ils arrivés là ? C’est grâce à l’image. Hollywood, demeure jusque-là une référence mondiale sur le plan cinématographique. Les autorités politiques africaines n’ont pas compris que l’image a un pouvoir politique, économique et culturel. Il est inadmissible qu’on reste chez soi et à « zapper » sur les chaînes étrangères pendant qu’on aurait pu investir dans l’audio visuel afin que les programmes de télévisions et les salles de ciné diffusent les films africains. Nous avons assez des compétences à cette fin.

“Le FESPACO a été le tremplin qui a booster ma carrière cinématographique”

Vous venez de souligner le financement comme étant l’un des gros problèmes du réalisateur. Or, ceux qui peuvent apporter des solutions au problème de financement ne semblent pas incriminer dans vos propos. Il s’agit des opérateurs économiques. Comment les amener à invertir dans le cinéma ?

D’abord c’est politique et tout ce qui politique, l’Etat doit s’en mêler. Les opérateurs économiques sont du secteur informel, des gens qui ont réussi à la sueur de leur front et qui sont pour la plupart peu alphabétisés. Vous comprenez combien il sera difficile de les amener à invertir dans l’audio-visuel. Ça ne les intéresse pas !

Avez-vous déjà soumis un projet à un opérateur économique et qui s’est soldé par un échec ?
Bon ! Mais il y a des collègues, une génération de cinéastes comme Boubacar DIALLO et Sid-Naaba qui ont donné l’exemple. Sinon, la plupart des cinéastes burkinabés ont été moulés dans l’esprit du cinéma français où les financements sont toujours acquis à partir des sélections rigoureuses dans un esprit de compétitivité. Mais il y a aujourd’hui des opérateurs économiques qui, de plus en plus, veulent bien investir dans le cinéma à condition que ce soit réciproque !. Mais attention ! ça ne marche pas à tous les coups. Si vous voulez par exemple produire des oeuvres de qualité qui puisse être vendues partout dans le monde, certaines publicités comme les marques de cigarettes peuvent limiter la promotion de votre oeuvre.

Un appel à lancer l’endroit des opérateurs économiques
Ils n’ont qu’à soutenir le cinéma mais sans exiger des cas de publicité comme on le voit à la télé.

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