Société : Les travailleurs de l’ONATEL(S.A) demandent un bilan de la privatisation

Société : Les travailleurs de l’ONATEL(S.A) demandent un bilan de la privatisation

Le bureau du Syndicat national des télécommunications (SYNATEL) a animé une conférence de presse le 25 juillet 2017 à Ouagadougou. L’activité, programmée une première fois le 5 juillet dernier puis reportée,  a porté sur la situation sociale tendue qui prévaut une fois de plus à l’Office national des télécommunications société anonyme (ONATEL S.A). Et pour en sortir, les travailleurs, par le biais de leur syndicat, demandent au gouvernement de faire un bilan de la privatisation de l’entreprise dans l’optique d’en tirer toutes les conséquences.

C’est de nouveau la friture sur la ligne entre les travailleurs de l’ONATEL S.A et le directeur général. Après la crise de 2016, les relations sont encore conflictuelles entre le SYNATEL et la direction générale. La raison est la mise en œuvre intégrale du protocole d’accord signé entre le syndicat et la direction de l’entreprise à l’issue de la médiation du ministère de tutelle, celui du Développement de l’économie numérique et des Postes. A en croire le secrétaire général (SG) du SYNATEL, Soulémane So dans sa déclaration liminaire, le directeur général (DG) a pratiquement rejeté les rapports des commissions bipartites créées pour faire des propositions sur les revendications des travailleurs. Conséquence : c’est de nouveau la crispation dans l’entreprise qui a provoqué tout récemment deux mouvements d’humeur des travailleurs en moins de deux mois.

Le Secrétaire général (SG) du SYNATEL, Soulémane So

Pour le syndicat, c’est le DG qui est à la base non seulement du climat social délétère dans l’entreprise mais aussi de la situation peu reluisante de cette dernière dans le secteur des télécommunications au Burkina. M. So en veut pour preuves le refus d’investir dans l’outil de production et celui de fournir les moyens conséquents pour faire le travail et  satisfaire la clientèle. Le syndicat explique la situation actuelle par l’esprit de revanche qui habite le DG qui estime avoir cédé en 2016 au syndicat de l’entreprise sous la pression du gouvernement et ne tient pas à le faire une fois de plus. D’où le dilatoire, le mépris et la remise en cause permanente des accords qui caractérisent ses faits et gestes. « Pour le SYNATEL, le directeur général a perdu tout crédit et tous ses agissements vont plonger l’entreprise dans une crise permanente », estime M. So.

Au regard de tout ce qui précède, le SG du SYNATEL a interpellé le gouvernement sur deux choses. La première est le respect strict du cahier des charges par le repreneur Maroc Télécoms. La deuxième chose est la réalisation du bilan de la privatisation conformément aux recommandations du dernier congrès du syndicat.

Dans les réponses aux questions, le SG et certains membres du bureau national ont regretté la cession, à leur grande surprise, par le gouvernement burkinabè de ses parts de 10% des actions à Maroc Télécoms. A leur avis, cette situation fragilise l’Etat burkinabè qui ne peut pas taper du poing sur la table face au non-respect des cahiers des charges par le repreneur. Les animateurs de la conférence de presse ont profité de l’occasion pour marteler pour dire que ce ne sont pas les travailleurs qui mettent en panne les équipements quand il y a un mouvement social. La réalité est que, si une panne survient sur le réseau pendant un mouvement social, sa réparation prendra évidemment du temps parce que les agents en charge de la réparation sont absents à leur poste, ont-ils précisé.

Babribilé YAMBA

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