A propos de cette fameuse lettre de Pardon de Blaise Compaoré

Le 26 juillet 2022, l’opinion publique prenait connaissance du contenu  de la lettre de pardon que l’ancien Président, Blaise COMPAORE adressait au peuple burkinabè à effet de repentir  pour les crimes commis durant son temps de règne  au Burkina. Cette lettre qui avait été remise au Président DAMIBA par l’entremise de Djamila COMPAORE (fille de Blaise COMPAORE) et de Ally COULIBALY, Ministre et Conseiller spécial d’Alassane OUATTARA aurait plutôt ajouté de l’huile sur le feu.

 « Jassume et je déplore du fond du cœur toute la souffrance et les drames vécus par toutes les victimes durant tout le temps que jai passé à la tête du Burkina Faso Je souhaite que nous puissions aller de l’avant désormais, pour reconstruire notre destin commun sur la terre de nos ancêtres », s’est adressé Blaise COMPORE au peuple burkinabè.

Si pour les uns, la lettre est porteuse d’espoir dans le cadre de la réconciliation nationale, elle ne l’est pas pour autant pour les autres  qui réclament que soient appliquées les décisions de justice à l’encontre de l’ancien président reconnu coupable de l’assassinat de son ancien compagnon Thomas SANKARA. Depuis lors, chacun y va de ses commentaires et de ses opinions.

Pour Saliou Ouattara, étudiant en économie et gestion des organisations et entreprises, le Burkina Faso est un pays de droit et nul n’est au-dessus de la loi. Pour lui, l’ancien président devrait se rendre à la justice puis le président DAMIBA pourrait lui accorder la grâce présidentielle. « Si l’ancien président a été déclaré coupable, il doit se rendre à la justice pour soulager la famille des victimes. Après ça, le président peut lui accorder la grâce présidentielle » s’est exprimé Saliou Ouattara.



Luc SIMPORE, soudeur pense plutôt que la réconciliation nationale passe par le pardon et l’enterrement des querelles. Sans cette étape, il n’y aurait point de paix et de sécurité au Burkina Faso. « A mon avis, aujourd’hui nous avons des urgences que sont la paix et la sécurité. Il a reconnu qu’il a commis des erreurs et c’est suffisant à mon avis pour qu’on lui pardonne », a-t-il affirmé.

« Je suis d’accord pour la réconciliation Nationale. Je reconnais que sans le pardon on ne saurait aboutir à la réconciliation. Mais Blaise COMPORE demande pardon dans sa fameuse lettre sans reconnaitre les faits qui lui sont reprochés. Nous sommes d’accord qu’il revienne à condition qu’il accepte les charges qui pèsent sur lui en avant que nous n’acceptions son pardon. Sans cela, il serait impossible que nous fermions ce dossier », s’insurge Issaka KAFANDO.

Il faut rappeler que dans le cadre de la réconciliation nationale, le président DAMIBA avait souhaité rencontrer les anciens Chefs d’Etat du Burkina.  A cette invitation seuls deux présidents dont l’ancien président et Blaise COMPORE avaient répondu présent.

Président DAMIBA avec l’ancien Blaise COMPORE

La venue de l’ancien président en effet, avait suscité des vives réactions au sein de la classe politique, des Collectifs et autres associations des droits de l’homme.  A l’allure où vont les choses et tels que se cristallisent les débats sur cette lettre de pardon, nous devons nous poser des questions sur les priorités actuelles des Burkinabè. La Justice, la Paix et la réconciliation nationale sont 3 éléments indissociables pour avancer. Que faire ?

 

 

Dallas SAWADOGO

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