Angela AKIREBOUROU, Directrice de “Yobo studios” : C’est le financement qui nous manque !

Angela AKIREBOUROU, Directrice de “Yobo studios” : C’est le financement qui nous manque !

Angela AKIREBOUROU est une professionnelle du cinéma. Nous l’avons repérée au festival séries series de Ouagadougou pendant la phase des questions réponses aux réalisateurs et aux partenaires du festival. Dame à la tête savamment rasée  et à l’allure mannequin, Angela nous a surtout séduits par ses questions pertinentes. Nous avons obtenu un rendez-vous avec elle pour échanger sur l’actualité cinématographique africaine. Voici en quelques lignes, ce qu’elle propose pour booster le cinéma en Afrique.

Angela : Je m’appelle Angela AKIREBOUROU. Je suis la Directrice de “YOGO studios”, une société de production que j’ai montée  avec mon mari. La structure existe à Lomé (Togo) depuis deux ans. Nous avons commencé notre carrière avec des formats courts tels  zem, palabre, mi-temps et depuis quelque temps nous avons un feuilleton qui est diffusé sur  TV5 Monde qui s’appelle hospitalité.

ArtistesBF: Quel est votre appréciation d’ensemble sur  les films africains particulièrement, sur  les films du Togo ?

Angela : Hummm ! C’est une très bonne question !  Je trouve qu’il y a depuis 10 ans  une  belle évolution dans le domaine de la série africaine et cela, grâce aux nouvelles technologies, aux innovations sur les appareils que nous utilisons pour la prise de vue et pour le son. La technologie nous a bien aidés et l’Africain de façon intelligente a saisi cette opportunité pour  proposer des programmes de meilleure qualité. Au Togo particulièrement, on n’a pas beaucoup de séries diffusées. Mais on a beaucoup de jeunes qui font de belles  choses. Toutefois,  je suis  confiante qu’on est vraiment sur la bonne voie.

ArtBF : Parlez-nous du cinéma au Togo; il semble qu’il n’y a plus une seule  salle de ciné fonctionnelle au Togo

Angela : nous avons  eu la chance qu’une salle de Canal Omympia se soit ouverte en septembre dernier et nous attendons bientôt  l’ouverture d’une seconde salle. En termes de cinéma, nous avons une belle culture de courts métrages togolais qui sont présentés à chaque fespaco. Outre les réalisateurs de films documentaires, nous avons  Maxime Chimkoun qui a été sélectionné plusieurs fois au fespaco et par deux fois, il a obtenu  des prix au festival clap ivoire. Donc,  le cinéma togolais existe bien, même s’il n’est pas encore consommé d’autant plus que la salle est toute récente. Mais je n’ai aucun doute que dans quelques années, les choses iront mieux.

ArtBF: Qu’est ce qui manque véritablement au cinéma africain pour être vraiment  compétitif ?

 Angela : (L’air un peu embarrassée). Ah moi,  je ne cesserai de le dire; c’est l’argent ! Je suis  désolée quand les étrangers disent qu’il faut qu’on soit formé  et tout ça ! Oui … ! Mais pour nous former il faut de l’argent. Aujourd’hui, on a un outil formidable qui s’appelle Google. Moi je me suis formée  toute seule  grâce à des tutoriaux, sur le net et  grâce aux  livres. Il  y a des africains qui sont très travailleurs et je suis convaincue qu’avec un minimum de financement,  on fera des choses extraordinaires. C’est le financement  qui nous manque !

ArtBF : Revenons maintenant au festival “série series ” comment avez-vous accueilli  l’initiative ?

Angela : je la trouve super  parce que  c’est la première fois qu’on peut faire des rencontres professionnelles et   parler  vraiment de la série. Jusqu’à présent, on a toujours été le petit canard boiteux du cinéma. Malheureusement, on ne fait pas de cinéma mais de la télévision. On travaille avec des spectateurs qu’on fidélise et des gens qui,  vraiment sont accrochés à nos séries.  Le travail qu’on fait est vraiment important,  il n’est pas valorisé  et le fait d’avoir une rencontre professionnelle comme “Série series”,   on peut échanger.  En tout cas,  je le trouve vraiment super.

Donc, Aucun doute sur la pérennité et le succès de cette première édition du festival. Je suis venue de mes propres moyens  pour apporter ma contribution parce que je crois très fort en ce festival. Je suis sure que les prochaines éditions feront salle comble avec un grand monde de professionnels.

Propos recueillis par Patrick COULIDIATY

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