Armel Sankar HIEN , Directeur Général du CENASA

Armel Sankar HIEN , Directeur Général du CENASA

Armel Sankar HIEN est un conseiller culturel de formation. L’homme est bien averti des questions culturelles pour avoir occupé plusieurs postes. Connaissant toute l’homme et la discrétion qu’il se fait entourer, nous avons décidé de le mettre en lumière pour le bonheur de nos lecteurs.

Voici son portrait et son parcours professionnel :

Je m’appelle Armel Sankar HIEN, Directeur Général du CENASA. Je suis conseiller culturel de Formation. Nous avons d’abord travaillé au Centre National de la Cinématographie du Burkina, devenue plu tard la direction de la cinématographie Nationale. Ensuite nous sommes passés au Centre National du Spectacle où nous avons travaillé pendant deux ou trois ans. De là, nous avons été affecté à la Direction des Infrastructures Touristiques et Hôtelières. Nous y avons passés deux ans avant de venir à la Direction Général du CENASA.

Artistebf (Art 🙂 De manière sommaire parlez nous de l’organisation de votre Direction Générale
Le CENASA a été crée en 1999. C’est un établissement public à caractère administratif doté de la personnalité morale et financière. Il est sous la tutelle du Ministère du Tourisme et de la Communication et de la tutelle financière du Ministère de l’Economie et des Finances.
Armel Sankar HIEN  (ASH ) : Le CENASA est organisé en plusieurs services. Nous avons :

1. la direction de la Communication et la Promotion Artistique (chargée de la gestion de la salle des spectacles et des ensembles artistiques Nationaux, et d’apporter un appui technique aux différents partenaires.
2. La direction des services techniques et de l’Audio-visuel, chargée de la gestion du matériel technique de l’audio visuel notamment le matériel de sono et de lumière, le bureau d’enregistrement et le studio vidéo.
3. La Direction des Affaires administratives et des Finances, chargée des affaires financières Elle comprend l’agence comptable et le contrôle financier

Art : Quelles sont les attributions assignées au CENASA
ASH : Le CENASA a pour mission d’assurer la production et la promotion des œuvres audio visuelle et des Arts du spectacle. Elle apporte aussi un appui technique aux différents partenaires notamment aux associations d’artistes. Le CEANSA contribue aussi a la procuration culturelle au niveau international.

Art : Parlons de la promotion. Comment se passe-t-elle concrètement à votre niveau. ?
ASH : Elle se fait à travers la promotion d’œuvre audio-visuelle notamment des sketch, des récitals et l’enregistrement des artistes à des tarifs très réduits.
Mais je souligne que la promotion se fait à plusieurs niveaux. Elle peut se faire soit par la production des spectacles, soit par l’appui apporté aux artistes pour la production de leurs œuvres.

Art : A travers justement cet appui à la production des œuvres artistiques, est-ce que la qualité du matériel du CENASA permet de répondre au besoin des artistes. ?
ASH : C’est un matériel qui demande à être constamment renouvelé même s’il est toujours bien fonctionnel. Il y a aussi les studios audio et vidéo qui sont de plus en plus exploités par les artistes.

Art : Selon les artistes, il n’y a pas encore au Burkina une vraie salle de spectacle c’est-à-dire une salle construite aux normes internationales à même d’abriter de grands spectacles. Quel est votre avis ?
ASH : Non ! C’est un peu exagéré ! C’est vrai qu’au CENASA, il y a un problème d’acoustique. Cela est peut être imputable à la réhabilitation ou à l’étude qui n’a pas pris en compte ces aspects. Néanmoins, la salle du CENASA répond quand même aux normes. Il y a également le plancher que la salle du CENASA ne dispose pas pour donner assez de confort à ceux qui font le théâtre. Malgré tout, nous faisons avec les moyens de bord.

Art : Comment appréciez-vous la musique burkinabé telle qu’elle se passe aujourd’hui ?
ASH : Il faut le reconnaître, la musique burkinabé aujourd’hui a évolué. Il y a des années de cela, il n’y avait pas autant d’artistes. Si nos médias jouent de plus en plus la musique burkinabé, c’est la preuve que celle-ci est assez riche. Cependant, nous notons l’empressement avec lequel certains artistes font sortir leurs œuvres. Cet empressement, n’est pas sans conséquence sur la qualité du produit. Mais de manière générale, il y a une montée fulgurante d’artistes musiciens qui peuvent représenter dignement notre musique sur le plan national et international.

Art : Votre appréciation sur le cinéma
ASH : C’est vrai ! Nous produisons de moins en moins des films de longs métrages. Mais des échos qui nous parviennent, les séries burkinabés sont très prisées à l’extérieur notamment au Cameroun, au Gabon et en Côte d’Ivoire. Les longs métrages, de part la cherté sont de plus en plus rares. Les cinéastes préfèrent se rabattre sur la vidéo qui, elle, nécessite peu de moyen.

Art : L’autre difficulté des artistes c’est le manque de sponsors; aggravé ces derniers temps par les politiciens en quête aussi de sponsor pour leurs activités sportives. Que faire ?
ASH : C’est vrai ! Ce qui est intéressant pour le sponsor, c’est sa visibilité. Le sponsor va là où il sera plus visible. Les artistes travaillent jusque-là de manière isolée. Je crois que s’ils étaient suffisamment structurés et qu’ils avaient des projets communs, cela pourrait leur donner plus de chances et leur ouvrir plus de portes aux sponsors ou des partenaires pour soutenir leurs activités.
J’encourage tous les artistes et les cinéastes qui, malgré les conditions difficiles travaillent avec des moyens de bord et produisent des œuvres de belles factures.

Art : Comment, selon vous peut-on convaincre les hommes d’affaire à investir dans les œuvres culturelles.
Cela est dû au niveau d’instruction des opérateurs économiques burkinabé. La plupart n’ont pas le niveau qui les permet d’apprécier les projets. Si les gens hésitent à investir dans la culture, c’est parce qu’il manque des statistiques pour montrer que la culture est rentable. Vous savez, jusqu’à nos jours, les gens considèrent la culture comme étant simplement de l’Art. Or la culture est aussi une industrie qui rapporte. La culture prise sous l’aspect Art, n’attire pas. Il faut aussi voir la culture comme étant une industrie commerciale tout comme le show-biz l’est pour la musique. Il faut arriver donc à convaincre ces gens qu’en investissant dans une unité de duplication, ça peut leur apporter de l’argent. Si on les démontre avec des preuves et des statiques à l’appui qu’en investissant dans la culture ça peut rapporter, je crois que beaucoup de gens, et même les banques vont s’y engager. Nous sommes à l’état embryonnaire du point de vue statistique au niveau de la culture. Aujourd’hui, il est difficile de maîtriser à un Temps « T » le nombre de spectacles produits au Burkina, combien peut rapporter un spectacle par jour et par combien d’artistes.
Le Cinéma tout comme la musique subit les effets de la concurrence de la vidéo et des nouvelles technologies de l’Information et de la Communication.

Art : Quel avenir alors pour le cinéma ?
Oui mais le cinéma va toujours exister parce que le cinéma vu à la maison au petit écran n’offre pas le même confort que dans les grandes salles.

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