Pour rendre hommage aux victimes de l’attaque terroriste qui a secoué la capitale burkinabè le 15 janvier dernier, un collectif de citoyens a organisé une marche dénommée « la chaine de lumière ». Cette « chaine de lumière » a lieu ce samedi 23 janvier 2016 à Ouagadougou, sur l’avenue Kwame N’krumah. Marche silencieuse, recueillement, dépôt de fleurs à proximité des lieux des attentats et partage d’un café ont ponctué cette procession.
Tous de blanc vêtus, ils sont sortis ce samedi 23 janvier 2016 à Ouagadougou pour dire non au terrorisme et rendre hommage aux victimes des attentats du 15 janvier. Ils sont des femmes, des hommes et des enfants. Ils sont aussi des noirs et des blancs. Ils sont surtout des personnes de toutes les confessions religieuses. Ils sont à l’image des victimes des fous de Dieu. Ces personnes sont sorties avec de la lumière pour chasser l’obscurantisme. De l’avis de Raissa Compaore, une des initiateurs de la marche, le blanc a été choisi parce que c’est la couleur du deuil en Afrique.
Partis de la station Total située sur l’avenue Kwame N’krumah, à l’intersection de l’avenue Houari Boumediene, la chaine de lumière a mis une vingtaine de minutes pour atteindre les lieux des attentats, à un peu moins de 400 mètres du point de départ. Habituellement très animée, c’est une avenue fantôme que les marcheurs ont arpenté avec des bougies et téléphones portables allumés en main. Le bruit du silence témoignait de l’intensité de l’émotion. Un silence perturbé par la sonnerie aux morts du Bendre, qui est en tête de la chaine.
A destination, à une dizaine de mètres du café Cappuccino, c’est une carte du Burkina Faso dessiné avec des cierges allumés sur le macadam qui attend les marcheurs. Sur place une minute de silence est observée en la mémoire des personnes tombées sous les balles assassines des djihadistes. Une chorégraphie, tout en silence, qui exprime la solidarité, l’union, le refus d’abdiquer face aux terroristes est exécutée. Pour Don Sharp ceux qui ont perpétré les attaques ne sont ni chrétiens ni musulmans, ni même croyants, ce sont des terroristes. « Ces hommes veulent qu’on parle d’eux. InchAllah, c’est eux qui entendront parler de nous » poursuit l’artiste slameur. L’activité a pris fin par un dépôt de fleurs, la signature du cahier de condoléance et le partage d’un café pour exprimer le refus d’arrêter de vivre après les attentats.
Rappelons que les attentats qui ont eu lieu au Café Cappuccino et à l’hôtel Splendid ont fait 30 victimes. La chaine de lumière est une idée qui a germé sur les réseaux sociaux. Elle a connu la participation d’artistes musiciens, d’acteurs du secteur de la culture, d’activistes de la société civile, d’anonymes et de Maitre Gilbert Noel Ouédraogo, président de l’ADF/RDA.
Ben Abou-bakr
Ce que Maitre Gilbert Noel Ouédraogo a écrit dans le livre des condoléances
« Je m’incline devant la mémoire de ceux qui sont tombés. Paix aux âmes des disparus. Toute la Nation reconnaissante. Que Dieu protège notre patrie ». Me Gilbert Noel Ouédraogo, Avocat, Président de l’ADF/RDA
