“Nuit blanche à Ouagadougou”

“Nuit blanche à Ouagadougou”

Tout s’est déroulé à Ouagadougou en un laps de temps, précisément entre le 30 et le 31 octobre 2014. Ces 48 heures-là, ce fut une nuit blanche pour les burkinabé ou du moins, pour la jeunesse qui n’a pas véritablement fermé l’œil. En effet, rassemblée à la place de la nation, elle attendait impatiemment le retrait du projet de loi devant introduire le référendum.

Nuit blanche également pour la population qui ne cesse de s’interroger en cette nuit du 29 octobre sur ce que sera la journée du 30. Il n’a pas été question un seul instant pour cette population de dormir tant le bruit des sifflets, l’odeur des pneus brûlés et la révolte des jeunes dans les rues étaient inquiétants.
Enfin, tout s’est déroulé le temps d’une durée de spectacle de danse contemporaine que les récréatrales ont titré ” NUIT BLANCHE A OUAGADOUGOU”. La pièce a été effectivement proposée au public le 29 octobre 2014, la veille précisément de l’insurrection populaire.
Pièce engagée, “NUIT BLANCHE A OUAGADOUGOU” est une fiction que l’actualité politique burkinabé a finalement rattrapée. En effet, coïncidence ou résultante de vision avant gardiste, NUIT BLANCHE A OUAGADOUGOU est une pièce de Serge-Aimé Coulibaly, un spectacle de danse qui traduit la lutte des populations africaines dans laquelle opprimés et oppresseurs se livrent à un véritable bras de fer.
Sur scène, 6 comédiens : 2 dans le rôle des opprimés, 2 autres dans celui des oppresseurs, 1 narrateur qui voit et dit les choses telles qu’elles sont; 1 témoin de la tragédie, assis sur sa chaise, passif, sans le moindre murmure. Évidemment la scène est triste; et l’auteur l’exprime par deux couleurs. La couleur blanche, symbole du pur, de l’innocence et de la lutte contre le mal, est présente sur scène. Le noir à travers les costumes sombres, symbole de l’obscurantisme, du mal et de l’oppression est présentée d’une manière forte et disproportionnée par rapport au blanc; (4 /6 ) des acteurs sont de noir vêtus pour traduire dans la réalité, l’immensité du mal sur le bien.
Cette mise en scène a fait appel à deux artistes musiciens SIBI et SMOCKEY dont les paroles et les textes très engagés accrochent davantage le spectateur et le mettent effectivement en état d’alerte et de sentinelle. Les mots et le ton sont bien choisis, graves, quelques fois provocateurs. Le spectateur n’a pas le temps de somnoler tellement le message de ces artistes musiciens, lourd de sens le pousse à la réflexion et ne lui donne pas d’autres choix que de passer une nuit Blanche…
“Aucun con ne s’améliorera en vieillissant, un con restera toujours un con, surtout un con citoyen” Alors, aucune scène, aucun théâtre, aucune élucubration de ce genre ne changera le monde à fortiori l’humanité ! 75 000; 75 putains de milles, 75 000 frs CFA, c’est le prix d’une balle !”
” NUIT BLANCHE A OUAGADOUGOU”, une pièce de danse contemporaine en phase avec l’actualité politique en cours au Burkina Faso était à l’affiche des récréatrales jusqu’au 30 octobre dernier.
Quelques images du spectacle

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