Commémoration du 3 janvier 1966 : l’UAS fait une rétrospective des luttes menées depuis 1966

Commémoration du 3 janvier 1966 : l’UAS fait une rétrospective des luttes menées depuis 1966

Dans le cadre de la commémoration du 3 janvier 1966, date marquant  le soulèvement populaire ayant mis fin au pouvoir de Maurice YAMEOGO, l’Unité d’Action Syndicale (U.A.S.)  a organisé le vendredi 3 janvier 2020 à la bourse du travail une conférence publique sur le thème “contribution du mouvement syndical aux grands tournants historiques du Burkina Faso”.

Les conférenciers de ce 3 janvier 2020 à la Bourse du travail

Cette commémoration du 3 janvier 1966, a permis au mouvement syndical burkinabè et au travailleur de réfléchir sur leur rôle et leur contribution à la résolution des problèmes des travailleurs et du peuple au cours de 54 ans de lutte.

Auparavant, un historique des faits qui ont conduit à ce soulèvement populaire sous le règne de Maurice YAMEOGO était nécessaire selon  les communicateurs. Et pour ce faire un film sur le regretté Zakaria TOURE, le dernier survivant des héros du 3 janvier 1966 décédé le 6 septembre 2019 a été projeté dans la salle de conférence de la Bourse du travail. Celui-ci a déclaré dans ce film, que “la gestion du pouvoir du feu président Maurice YAMEOGO était marqué par un certain nombre de dérives notamment la gabegie, la corruption, la baisse des salaires, le mépris et l’arrogance vis-à-vis des organisations démocratiques qui ont conduit à ce soulèvement populaire.”

Cette date historique n’est pas la seule  grande lutte auxquels les mouvements syndicalistes ont pris part pour apporter des changements dans le pays. En effet, au cours de cette conférence présidée par le  nouveau président de l’Union d’action syndicale (UAS) Blaise HIEN, les panelistes  ont mené une rétrospective des contributions syndicales aux grands tournants historiques du Burkina Faso pendant les années 1975, 1983, 1987,  1990 et 2015.

Nouveau président de l’Union d’action syndicale (UAS) Blaise HIEN

Comme actes importants, on peut se rappeler entre autres de la grève du 17 et 18 décembre 1975 qui a paralysé pendant 48h l’activité économique du pays et contraint le Général LAMIZANA et son équipe à abandonner leur projet de création de Parti unique et de l’institution de l’IUTS etc.

Il y a également la contribution des syndicats pour le départ du régime de Blaise COMPAORE les 30 et 31 octobre 2014 puis la grève générale lancée sur le territoire nationale pendant la transition, le 16 septembre 2015  contre le coup d’Etat de Gilbert DIENDERE.

Cependant, beaucoup de combats restent encore à faire. En effet les luttes engagées sous la transition se sont poursuivies et renforcées sous le régime de Rock Marc Christian KABORE,   à laisser entendre le Président de l’UAS. Il poursuit en disant que “dans ce contexte particulier que connaît le pays marqué d’une part par l’aggravation de l’insécurité et d’autre part par les graves atteintes aux libertés, cela  a  conduit les  travailleurs à renforcer  leurs organisations. Car les préoccupations populaires fortement exprimées suite à l’insurrection ne sont pas prises en considération. Ce qui traduit la naissance de nombreuses organisations syndicales dans tous les secteurs d’activité. Il s’agit notamment du problème de lotissement, de logement, du chômage des jeunes, de santé, d’éducation etc.”

Syndicalistes et travailleurs venus nombreux cette conférence

 Ils ont également ajouté que la gestion du pouvoir par le MPP est fortement marquée par l’impunité, toute chose qui ne favorise pas le vivre ensemble et la confiance des populations.  Et que les difficultés à assurer la sécurité des Burkinabè ont conduit à la création des groupes d’autodéfense appelés KOLWEOGO.”

En termes de perspectives, le mouvement syndical burkinabè ne compte pas accepter la demande du Président du Faso sur la proposition de la trêve sociale. Pour eux, “ces demandes réitérées de trêve sociale, ressemblent à une invite faite aux syndicats de renoncer à leurs rôles de veille citoyenne et d’interpellation des autorités sur les manquements constatés dans la gouvernance.”

Fatim BARRO

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