Daizy Franck, artiste musicienne

Daizy Franck, artiste musicienne

Daizy Franck est une artiste musicienne burkinabé. Siambo Odette Françoise BEAUFOLA, c’est son nom à l’Etat civil. Depuis 6 ans elle évolue dans la musique et c’est par concours de circonstance qu’elle est arrivée dans le milieu. C’était en 2005 à l’occasion d’un concours ” DEVIENT STAR” organisé par une société de la place. Après le concours, elle bénéficie des organisateurs de la production d’un album de 8 titres. L’album intitulé “ZAMBE” est disponible depuis octobre 2006 . Dans cet album, l’artiste parle du sida, de l’amour, de l’extrême pauvreté et de l’acceptation de soi. “Je dis qu’il faut être fier de ce qu’on est et de que Dieu nous a donné”. Daisy Franck vient encore de mettre sur le marché du disque un second album baptisé “ANGE BONHEUR” dédicacé le 20 janvier dernier.
Nous avons rencontré l’artiste et nous avons toute de suite commencé par le plus frappant à nos yeux : sa forte poitrine :


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Votre forte poitrine que vous n’hésitez pas à exhiber en public, renferme t-il un message?
Je n’ai pas de message particulier à travers ma poitrine que j’aime mettre en exergue. Dans le monde, nombreuses sont les femmes qui dépensent des millions pour se faire des implants mammaires afin de s’offrir de belles poitrines. J’ai la chance que la nature m’a donnée cette poitrine bien en point. Pourquoi chercher à la cacher ? Ce serait frustrer la nature. Je suis fière de ma poitrine parce que je n’ai pas volé. Ce n’est pas pour véhiculer un message particulier, rassurez-vous ! Mais c’est parce que je me sens bien dedans.

Que disent les gens autour de vous ?
Les opinions sont partagées et la liberté est donnée à chacun d’apprécier ou pas . Quand je m’habille c’est d’abord pour moi-même. Si ça plait à certains, c’est tant mieux, si les uns ne sentent pas dans ce style, je suis désolée ! Tout le monde ne peut pas être unanime là-dessus.

C’est quand même une partie assez intime et votre prince charmant pourra être désenchanté en voyant exposé à tout venant ce qui lui revient de droit ! n’est-ce pas ?
daisy.jpgOh non ! Personne n’a un droit sur moi. C’est mon corps et j’en fais ce que je veux. Ce n’est pas parce que j’expose une partie de mon corps que je suis forcément une fille légère. Pour ceux qui me connaissent, ils savent quel genre de femme je suis dans la tête.

« ANGE BONHEUR » est-il le résultat d’une panne d’inspiration ? Sinon, pourquoi avez-vous choisi de reprendre une chanson existante dans votre deuxième album?
Je ne suis pas en panne d’inspiration; en tout cas, moi je ne le vois pas comme ça. J’ai réadapté une chanson congolaise de l’artiste musicien Gatho Beevans. Comme vous le savez, c’est une chanson qui a eu du succès en son temps. En Europe comme en Afrique, le titre “AZALAKI ” est bien connu. C’est une chanson qui m’a bercé, et qui est mélodieuse. Je crois que l’inspiration n’est pas forcément ce qui vient de soi- même. On peut être inspiré à partir des créations d’autrui.

Quelles ont été les démarches entreprises pour pouvoir exploiter la chanson en question?
D’abord, j’ai écrit la chanson et j’ai fais la traduction. Ensuite j’ai contacté le BBDA pour obtenir une autorisation au niveau du droit d’auteur congolais. Dieu merci, Le BBDA que je remercie au passage, s’en est chargé et cela s’est fait sans difficultés.

daisy2.jpgDepuis 2005, qu’est-ce qui a marqué votre vie d’artiste en termes de difficultés ?
Un artiste en venant sur la scène musicale a besoin de se faire connaître ; se faire une carte d’identité culturelle. Mais après, on a envie d’exceller dans le domaine surtout quand on veut y faire carrière. Ce n’est pas facile car les gens ne sont pas prêts à nous soutenir. Pour soutenir quelqu’un, on n’a pas besoin de voter des millions. Au Burkina, on n’est pas prêt à soutenir les gens qui ont des idées ou qui veulent se battre. On préfère des gens qui sont prêts à faire des courbettes ou à jouer les rôles de mendiants. On ne peut pas continuer comme ça parce qu’il faut qu’on voit grand. C’est pourquoi, à mon deuxième album, je n’ai fait trop de recours aux sponsors car, je connais d’avance les réponses. Un monsieur te dit par exemple : “dépose ton dossier et je vais te soutenir”. Mais c’est ce monsieur même qui te fera marcher à user tes semelles. A la fin, c’est pour lui dire, “je le laisse avec Dieu”. Franchement, si quelqu’un veut m’aider qu’il le fasse rien que pour mon talent. Je ne voudrai pas un soutien qui passe par la sueur de mes cuisses. Il faut éviter de mettre le sexe dans cette histoire parce que si tout tourne autour de ça, les choses tourneront très court ou alors, tu continueras d’être esclave. Après tout, on chantera partout que les femmes artistes ne sont pas sérieuses.
Il y a cependant de bonnes gens comme Pascal TIGAYIRI et MR YAGUIBOU dont le soutien à mon égard mérite d’être salué. Aussi, j’aimerais du fond du cœur, remercier particulièrement une dame vraiment exceptionnelle. Il s’agit de madame Paulette ZEDEI née BAYALA de SUZI CONSTRUCTION qui a entièrement financé mon dernier album. A mon avis, c’est le genre de personne qu’on doit décorer non pas parce qu’elle m’a aidé mais parce qu’elle fait beaucoup pour les artistes.

Quelle stratégie avez vous adoptée pour la promotion de l’album?
D’abord, nous avons ciblé les radios les plus écoutées à Ouagadougou comme dans les provinces. Nous en avons fait de même pour les maquis (bars et autres lieux de réjouissance populaire). A tous les niveaux, nous comptons laisser des cassettes ou des CD afin qu’ils commencent à faire la promotion de l’album. Présentement, nous sommes entrain de voir la possibilité de faire une dédicace à BOBO DIOULASSO ma ville natale et à Pô, ma ville d’adoption. Voilà un peu la stratégie de promotion mise en place avec DECO INTERNATIONAL, ma structure de management.
Ce que je veux dire avant de terminer, Il faut que nous apprenions à aimer notre culture, notre musique. Ce qui vient d’ailleurs, c’est bien mais c’est encore mieux si cela pouvait nous mettre en valeur. Or, à ce qu’il me semble, seule notre culture peut mettre le Burkina en valeur. Il faut que nous arrivions à nous inculquer ça dans nos esprits. Certes, que notre musique a encore du chemin à parcourir et beaucoup de choses à revoir mais force est de reconnaître, qu’il y a au moins quelques icônes burkinabé qui pointent et qui méritent d’être soutenus. C’est pourquoi, je lance un appel à tous ceux qui sont en mesure d’aider les artistes pour qu’ils le fassent sans hésitation ni murmure. N’attendons pas que l’artiste sombre pour que nous commencions à jouer des pieds et des mains pour le récupérer. Je souhaite que mon appel puisse être entendu. C’est Dieu qui est fort !

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