Delphine OUATTARA, comédienne

Delphine OUATTARA, comédienne

Elle fait le cinéma depuis 1994. En tant qu’actrice, elle a joué dans de nombreux films dont :
1- Vis-à-vis du réalisateur Abdoulaye DAO dans le rôle de Mamouta, film auquel elle doit sa popularité actuelle.
Ainsi, qu’elle a également joué dans les films des plus récents du Réalisateur Boubacar DIALLO :
2- Traque à Ouaga
3 – SOPHIA
4 – Dossier brûlant
5- Code phænix
6 -L’or des Younga (Genre “Western”)
7 – Mogo Puissant
8- “Série Noire à Koulbi” (1ère Série à succès ) dans le rôle de la femme du Chef de village
Delphine OUATTARA est une comédienne très chevronnée. Elle a accepté répondre à nos questions :

De manière générale, quels sont aujourd’hui les problèmes du comédien burkinabé ?
DO : Ecoutez! le comédien burkinabé; ce qu’on peut retenir de ses premières difficultés, c’est que franchement, les comédiens ne sont pas bien rémunérés !
Ça il faut qu’on le reconnaisse ! Ce qui n’empêche pas pour autant nos images de faire le tour du monde, le tour de tous les festivals et de toutes les chaînes de télévisions. Il faut qu’on accorde de la valeur au comédien car dans un film, on ne voit plus le réalisateur, mais c’est plutôt le comédien.

Mais à qui la faute ?
DO : On ne sait à qui la faute . Les réalisateurs ne se reconnaissent pas du tout dans cet état de fait. Les producteurs non plus ! En fait, ils se rejettent mutuellement la balle. Peut-être que c’est lié au niveau économique du pays aussi .De la fonction publique en passant par le privé, personne ne se dit d’ailleurs bien payé. Vous comprenez bien que les professions libérales comme celle de l’artiste ne peuvent que souffrir aussi des mêmes écueils !
Ensuite il y a la mauvaise communication entre producteur et réalisateur. J’ai l’impression qu’on ne se parle pas assez.
Enfin, il y a le manque d’intérêt des industriels burkinabé. Les sociétés industrielles installées au Burkina s’intéressent très peu à la publicité .Et ça c’est dommage ! Parce que pour permettre au cinéma burkinabé de se commercialiser, au réalisateur de continuer de tourner, il faut forcément que les entreprises locales s’y investissent.

Est-ce que les réalisateurs vont vers ces opérateurs économiques pour
leur expliquer les biens faits de la publicité ?

DO : Et pourtant si ! sur 50 sociétés contactées, vous n’aurez au bout du compte que 2 ou 3 qui vous auront répondu favorablement .

Ce qui veut dire que le comédien Burkinabè souffre ?
DO : Mais tout à fait ! On ne comprend pas pourquoi les
réalisateurs veulent s’évertuer à faire du cinéma de festivals ? Heureusement que de jeunes réalisateurs burkinabé comme Aboubacar Diallo et Sid-Naaba sont venus avec de nouvelles formules qui peuvent nous convenir et qui peuvent nous aider à aller de l’avant . C’est vrai qu’ils ne sont pas les premiers à y penser, mais ils ont cependant le mérite de les avoir mis en pratique.
Il arrive aussi qu’il y ait des incompréhensions entre réalisateur et comédien. Ça arrive quelque fois ! que suite à des incompréhensions, de petites histoires, de petites calomnies avec le réalisateur, que ce dernier ne vous rappelle plus dans sa prochaine production. Mais vous êtes d’avis à reconnaître avec moi que ceci ne concerne pas seulement que le cinéma; c’est un fait courant dans tous les domaines professionnels.

Pourquoi un statut pour artiste ?
DO : Pour que le comédien soit cadré, il faut un statut. Un comédien sans statut est comme un enfant qui n’a pas grandi dans le cadre familial. Or, la famille est régie par un certain nombre de comportements que tous les membres doivent obéir. Pour l’instant, nous sommes comme des enfants de la rue à qui les passants font de l’aumône à leur gré, selon leurs humeurs.

Message à l’endroit de vos fans :
DO : Merci pour leur soutien, merci pour leur admiration. Je crois que c’est grâce à leur soutien que je me bats pour donner le meilleur de moi-même. Je profite lancer un appel à tous les partenaires de développement afin qu’ils s’intéressent davantage au secteur du cinéma.

Vos souhaits
DO : Trouver une solution rapide au problème de statut de l’artiste. Parce que mieux nous aurons un statut qui réglemente notre profession, mieux, nous serons protégés et mieux nous allons gagner et mieux nous pourrons avoir avec le BBDA le paiement de nos droits d’artiste.

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