FESPACO 2015, les professionnels apprécient …

FESPACO 2015, les professionnels apprécient …

Les rideaux sont tombés sur la 24e édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Le film « FIEVRES » du Marocain Hicham AYOUCH a remporté l’Etalon d’or de Yennenga. C’était le samedi 7 mars 2015 au palais des sports de Ouaga 2000 en présence du chef de l’Etat, Michel KAFANDO.
Le trophée le plus convoité du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), l’étalon d’or de Yennega, est Marocain. Il remporte ainsi en plus du trophée, la somme de 20 millions de francs CFA.

Voici pour vous les appréciations de quelques professionnels à propos d’un festival qui a tenu toutes ses promesses

Hicham Ayouch, Etalon d’Or de Yennenga, auteur du film fièvre :
laureat.jpgLe fait d’être au Fespaco cette année est déjà pour moi une grande victoire. C’est magnifique; c’est le plus gros cadeau que l’Afrique m’ait donné et je le prends de tout mon cœur.
Le film “Fièvres” qui vient de remporter l’Etalon d’or de Yennenga était encore à l’affiche au ciné Burkina le 7 mars à la séance de 18h 30. De nombreux cinéphiles, après la proclamation du palmarès ont accouru pour revoir ce film. Voici les impressions de quelques professionnels

Noëlle Barbot, Festivalière
barbot.jpgJe suis française et cinéphile. Ce film pose la question du sens de la vie et de la mort; qu’il ne suffit pas de donner la vie mais il faut aussi assumer les responsabilités. Également, qui a le pouvoir de décider si on a le droit de vivre ou pas ? Et cet enfant qui arrive dans la vie comme par accident, s’arroge le droit de disposer de la vie des autres en mettant en péril la vie de son propre père, de ses grands parents et pour finir par tuer son oncle.
Comment appréciez-vous l’acte posé par le garçonnet en tuant son oncle à la fin du film ?
Le petit garçon, étant donné toute son histoire, s’arroge le droit de mettre fin à la vie de son oncle parce que certainement qu’il estime que son oncle est plutôt une charge pour la société plutôt qu’une vie remplie. Donc, il le libère de sa vie pesante et douloureuse et du coup, il libère tous ceux qui s’occupaient de cet homme handicapé psycho-moteur qui n’était pas indépendant.
C’est un film très touchant qui pose beaucoup de questions et très sobre finalement. Il a par ailleurs un grand pouvoir de suggestions. Il mérite l’étalon. Par rapport à l’œil du cyclone, il est évidemment meilleur. Par rapport à Timbuktu, c’est très difficile car c’est un autre genre. Néanmoins Timbuktu reste un film également extraordinaire.

Claire Hortense Sanon, comédienne
claire.jpg” Fièvres” m’a fait pleurer, je l’ai trouvé très dur comme histoire. Le film était très émouvant et attristant car, un enfant qui n’a pas connu sa mère, donc pas d’éducation de base, ne peut qu’évoluer difficilement dans la société. il n’a reçu aucune éducation, il n’a pas eu d’affection ni d’amour; il n’y a que de la rage en lui. La preuve, tous les graffitis qu’il faits sur les murs sont emprunts de violence.
Ce film méritait l’étalon ?
Oui ! il le mérite car l’amour est le pilier fondamental de la vie et la personne qui n’a pas reçu l’amour évolue difficilement dans la vie.
Comment appréciez-vous le dernier acte du garçon ?
Cet acte est cruel dans tous les cas. D’ailleurs, cet acte n’est pas différent de ce qui se passe autour de nous, c’est-à-dire la violence au Nord – Mali. Et quand ces actes se multiplient à une grande échelle, c’est le monde qui devient un enfer.

Abderrahmane Sissako, réalisateur du film “TIMBUKTU”
sissako.jpgJe suis d’abord très heureux pour le Burkina Faso parce que, organiser le Fespaco dans ces conditions-là, ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir le faire. Et le Burkina Faso a pu organiser ce festival, c’est la plus grande fête, c’est magnifique. J’ai été gagnant hier parce que le public Ouagalais s’est battu dans les salles pour voir mon film, c’est déjà une victoire. En plus, le succès de Ayouch est aussi une victoire du cinéma Africain. Son discours est une victoire de l’Afrique et donc, il faut être content. Je suis également très heureux pour mon Ami, Sékou Traoré qui est un burkinabé et un cinéaste très généreux car il a travaillé sur mon film et il m’a donné beaucoup et quand on donne beaucoup aux autres, on reçoit aussi.

Sékou TRAORE : Réalisateur du film l’œil du cyclone”
Pouvez-vous nous faire un récapitulatif de tous les prix que vous avez obtenus ?
A lui seul, il a rempoté 9 prix, près d'une trentaine de millionsJe crois que c’est 8 à 9 prix; c’est ce que je peux vous dire. Le dernier prix, c’est Oumarou GANDA, l’Etalon de Bronze, l’UEMOA, la CEDEAO. Ce sont des prix qui honorent le travail de notre équipe. Nous espérons que nous n’aurons plus à revenir sur ce thème dans 4 ou 10 ans, parce que le problème pour nous, aurait été résolu.
Êtes-vous très content ?
Généralement, je ne suis jamais très content; je suis juste content.
Quelle est votre appréciation d’ensemble ?
On aurait pu faire mieux et on fera encore mieux. Même si nous n’avons pas l’Etalon, on doit aller toujours plus loin. La première satisfaction d’un créateur, d’un cinéaste, c’est d’abord le public. Nous sommes très fiers de l’accueil de notre public. Certes, nous avons eu beaucoup de distinctions; mais ce n’est pas pour autant que nous devions dormir. Quand nous regardons le palmarès de nos aînés, nous constatons qu’ils sont allés beaucoup plus loin que ça. Ces prix ne sont que le début de notre travail et nous devons aller à la recherche de l’excellence et non à la recherche de l’étalon.
Dernier mot
Je souhaite une très bonne chance à la transition actuelle du Burkina Faso parce que sans la paix et la sécurité tout ce que nous sommes en train de faire actuellement n’allait pas pouvoir se réaliser. Je salue leur courage et également, celui de tous les organisateurs du Fespaco. Ils ont tout fait pour maintenir ce Fespaco et j’espère que jusqu’au départ du dernier Festivalier, personne ne regrettera l’organisation de ce Fespaco.

Mouna N’Diaye, Actrice principale dans le film “Œil du Cyclone”
malika-2.jpgJe suis Mouna N’Diaye artiste comédienne.
Je suis vraiment surprise et très contente pour le film et pour le réalisateur. Je remercie toute l’équipe parce que nous avons vraiment travaillé, nous y avons mis toutes nos énergies pour que le film réussisse.
Comment expliquez-vous le choix du Jury sur votre personne ?
Les membres du Jury ont vu un certain nombre de films et ils avaient des critères pour juger. Je crois que mon partenaire et moi répondions aux critères des membres du jury.

Marie-Christine Amon, Prix de la meilleure série “Chroniques africaines”
marie_christine.jpgChroniques africaines c’est une fiction hybride entre la télé-réalité et la fiction et je vous invite à aller voir le film. Je ne pourrais pas vous en dire plus; trop d’émotions.
C’est incroyable, on espérait beaucoup mais on ne s’y attendait pas vraiment. On dédie ce trophée à notre pays à tous les ivoiriens pour leur dire que nous sommes de retour et il faudrait désormais compter avec nous à partir de maintenant.

Alexandra AMON la productrice et la co-scénariste de Chroniques Africaines
alexandra.jpgJe suis Alexandre Ramo la productrice et la co-scénariste de Chroniques Africaines. Nous venons de gagner le prix de la meilleure série-télévisée. C’est la toute première série télévisée en plus ! C’est ce qui nous a émues.

Au total, c’est 152 millions de francs CFA qui ont été mobilisés pour ces différentes récompenses, a confié le délégué général du FESPACO, Ardiouma SOMA. Aussi a-t-il poursuivi, la 25e édition du FESPACO se tiendra du 25 février au 4 mars 2017 à Ouagadougou. Le Burkina Faso, par la tenue de ce festival, a montré au monde entier que malgré le contexte sous régional menacé, il est capable de respecter ses engagements.Retour ligne automatique.
Une belle fête où toutes les occasions étaient belles pour se faire des contacts ou se faire des souvenirs :
Jérémy OUEDRAOGO et Izabella MAYA

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *