Izabella Maya, Comédienne

Izabella Maya, Comédienne

“Je suis comédienne de cinéma et de théâtre, professeur de théâtre et improvisation à Paris et en Tanzanie, metteur en scène. Si quelqu’un a besoin d’une comédienne ou d’un écrivain de pièces de théâtre qu’il me contacte; je vais en faire une pépite d’or ! ”
Ces propos, sont d’Izabella MAYA, une artiste à plusieurs casquettes, une artiste pour tout dire, bien accomplie. Elle était à Ouagadougou dans le cadre du FESPACO et elle était si contente d’être au Burkina, qu’elle n’a pas hésité à prendre une casquette de journaliste pour nous aider à couvrir l’évènement FESPACO. Comme vous l’avez certainement constaté, de nombreux articles sont signés “Izabella MAYA”, une invitée que nous avons l’honneur de vous présenter cette semaine :

Izabella MAYA (I.M.) : Je suis Isabella Maya, je suis comédienne, professeur de théâtre et improvisation à Paris et en Tanzanie.Je suis venue à Ouagadougou dans le cadre du FESPACO.
Artistebf (ART. ):Que signifie “le théâtre et improvisation?”
I.M. : Le théâtre, c’est l’art dramatique et il est important de savoir improviser; c’est vraiment nécessaire ! Ce n’est pas parce qu’on sait faire du théâtre qu’on sait forcément faire de l’improvisation. Ces deux choses sont différentes mais complémentaires. On peut être très fort en improvisation et pas du tout au théâtre ou l’inverse. Du coup, je suis professeur de ces deux matières. L’improvisation, c’est savoir improviser. J’apprends aux gens à maîtriser leurs textes mais en général avec mes étudiants, on commence d’abord par l’improvisation avant d’apprendre à maîtriser le texte. L’improvisation décoince l’étudiant timide. Tous les grands hommes de cette terre font de l’improvisation que ce soient les politiciens, les avocats, les chefs d’entreprises et les hommes d’affaires. Si quelqu’un ne sait pas improviser, il ne saura pas parler et s’il ne sait pas parler, comment peut-il gérer un pays, un business ou une entreprise?

ART. : Pouvez-vous nous citer quelques films dans lesquels vous avez joués?
I.M. : – “Un esprit de famille” sur France2 avec Michael Youn et Harry Habiter

“Le magicien et les Siamois” qui sort cette année avec Gérard Depardieu où je jouais la maîtresse et l’assistante de Gérard Depardieu

“Tourment” qu’on peut voir sur internet, c’est un court métrage de sensibilisation sur le SIDA

Au théâtre, j’ai fait “tailleur pour dames” de Feydeau et bientôt, je vais jouer “le dindon” de Feydeau

J’ai également joué dans “Roméo et Juliette” de Shakespeare.

ART. : Vous avez beaucoup de casquettes, quel est le titre finalement qui vous sied bien?
I.M. : Izabella est une artiste tout simplement, une artiste accomplie.

ART. : Est-ce que vos multiples casquettes ne vous handicapent pas un peu (Le fait que vous ne vous êtes pas spécialisée dans un domaine précis?
I.M. : Non ! Jusque-là, ça me réussi bien. Une bonne comédienne est celle qui sait porter toutes les casquettes. Jusque-là, mes élèves ne se sont jamais plaints en disant que je suis nulle. De ce côté-là, je fais tout pour leur transmettre ce que l’on m’a appris et en retour, j’apprends quelque chose de mes élèves aussi. En tant que comédienne, quand on m’appelle pour un rôle, même si c’est complètement mon opposé, je joue le rôle jusqu’à la fin.
En plus, ce n’est pas pour rien qu’on nous appelle intermittents du spectacle, parce qu’il n’y a pas de régularité dans ce métier et dans les revenus également. Dans ce contexte, il serait bien de savoir faire du théâtre, du cinéma ou autre chose. Donc, pour quelqu’un qui sait faire les deux (cinéma et le théâtre) c’est un avantage à mon avis.

ART. : Quelles genres de difficultés rencontrez-vous?
I.M. : A partir du moment où on est femme, on doit s’imposer, peu importe le domaine où l’on se trouve. Sinon, on ne vous écoute pas et on vous marche sur les pieds. S’imposer, ce n’est pas obligatoirement par la force, mais en travaillant beaucoup, en se donnant 2 à 3 fois plus que ce qu’on attendait de vous
Ensuite, la grande crainte que l’on peut éprouver en tant qu’artiste comédien ou comédienne de théâtre, c’est la hantise d’avoir un trou de mémoire sur scène; surtout en début de spectacle et en présence des journalistes. Ce n’est pas du tout souhaitable. Au cinéma, ce n’est pas la même chose; on fait “couper” puis on reprend. Mais au théâtre, le public n’admet pas qu’un comédien ait oublié son texte.
Au cinéma, ce qui peut déranger, c’est lorsqu’on nous demande de nous déshabiller dans un film souvent sans raison. Alors ce sont des scènes qui peuvent nous suivre à vie étant donné qu’on pourra les faire passer plusieurs fois à la télévision ou les publier sur internet. C’est vraiment embarrassant parce qu’on ne peut pas aussi refuser tout le temps les rôles qu’on nous propose. Si c’est justifier, il n’y a pas de problème puisque c’est mon métier.
Les autres difficultés telles le harcèlement, ça c’est connu ! Si ce genre de scène se passe toujours dans le milieu, c’est que ceux qui les pratiquent ont toujours eu du succès. Je me dis que c’est parce que ça marche avec d’autres filles que le harcèlement survit. Heureusement que tous les réalisateurs ne le font pas. Si je dois vivre de telles situations, je préfère me retirer; là au moins, je pourrai me regarder dans une glass.

ART. : Avec toutes ces casquettes, peut-on dire qu’Isabella est friquée?
I.M. : Non, pas du tout. (rires). Notre métier est le seul au monde où les gens nous font souvent travailler gratuitement. Quelques fois, on est obligé de tourner même gratuitement; c’est encore mieux que rien. On peut jouer dans une scène et avoir beaucoup d’argent et ensuite, passer six mois sans travailler.

ART. : Parlez –nous des cachets en Europe .
I.M. : Ouh là ! Nous courrons après les heures.Nous devons faire 507 heures en 10 mois et ce n’est pas du tout facile. Quand on joue régulièrement au théâtre ou quand on est pris dans un long métrage qui dure deux ou trois mois, cela peut être simple. Mais quand on n’a que des petits contrats ponctuels, c’est dur de remplir les 507 heures; il faut courir à la recherche des heures. Quelque fois, il te manque seulement 10, 20 ou 30 heures pour boucler; mais c’est dur ! Et tant qu’on ne fait pas les 507 heures, on perd tout.
Les 507 heures me permettront de vivre, de gagner quelque chose tous les mois en cas de période morte; c’est-à-dire, au cas où je n’aurai pas de travail.

ART. : Comment voyez-vous l’avenir du cinéma africain?
L’avenir du cinéma africain et du théâtre se trouve en Afrique. Si quelqu’un, tout au long de sa carrière n’a pas réussi en Afrique, c’est que la personne n’a encore rien fait.

ART. : Quel message avez-vous à leur endroit?
I.M. : Je suis comédienne de cinéma et de théâtre, professeur et metteur en scène. Si quelqu’un a besoin d’une comédienne ou d’un écrivain de pièces de théâtre qu’il me le donne; je vais en faire une pépite d’or ! Il faut dire que j’aime beaucoup la plume des auteurs africains. Je suis en préparation pour un “One man show” et si je trouve aussi des écrivains qui cherchent quelqu’un pour jouer leur pièce, je suis disponible à apporter ma contribution. J’ai envie de faire une tournée africaine avec une belle pièce qui pourra me séduire. Donc, j’attends un auteur avec qui je pourrai travailler.
P.K

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