La circoncision en pays Gourmantché : "Kougnoumpiengou " ou pré-séance de sortie officielle

La circoncision en pays Gourmantché : "Kougnoumpiengou " ou pré-séance de sortie officielle

L’étape de « Kougnoumpiengou » est cette période transitoire entre le séjour actif du circoncis marqué par  la fin de recouvrement de la terre rouge sur la peau, les corvées et autres sévices corporels. Cette période est marquée par une séance des têtes rasées qui rompt définitivement d’avec  cette  période de circoncision.

L’étape dite « Kou gnoumpiengou  » se  passe à une semaine du départ définitive des circoncis du camp. Avant une semaine en effet, les circoncis sont baignés abondamment à l’eau pour se débarrasser  de la terre rouge qui les distinguait des autres êtres humains et ce, depuis leur admission au camp. Cette période est appelée période de soulagement  parce qu’à cette étape, les circoncis ne subissent plus de contraintes ni de sévices corporels. Ils  ont droit à une nourriture saine, du respect des ainés. Ils peuvent désormais échangé sans inquiétude avec leur « bourreaux  » d’hier » et même se faire des amitiés entre eux. En un mot, ils sont devenus majeurs et initiés. Et pour montrer qu’ils sont bien initiés, ils échangent entre eux avec un langage strictement codé que seuls les initiés peuvent décoder

A cette période également, les nouveaux initiés sont autoriser à échanger  à visage découvert avec les jeunes filles (généralement, les sœurs cadettes ou cousines proches). C’est aussi à partir de là, que certains initiés peuvent  se faire de belles promesses de fiançailles. Leurs sœurs ou leurs cousines peuvent servir d’intermédiaires pour mettre en relation  une de leurs amies à leur frère.



Cette période est également marquée par une séance de rasement des têtes. Tous les circoncis sans exception sont totalement rasés.  C’est à cette période également, que le choix des bâtons est fait. En effet, en prélude de la sortie officielle,  chaque circoncis doit de prémunir de deux bâtons.  D’une longueur de 70 à 80 cm, ces bâtons sont cuits à la flamme brute de sorte à le zébrer pour donner l’impression qu’ils sont spéciaux et exceptionnels.

A la sortie, ces bâtons au nombre de deux sont réunis et tenus ensemble à la main gauche. L’anecdote raconte que si ces deux bâtons touchent à une femme ou un non initié, ce dernier (ère)  sera atteint (e) de gale.

Patrick COULIDIATY

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