Le Festival “MOGOYA” de Bobo, le Directeur du Festival dresse un tableau positif

Le Festival “MOGOYA” de Bobo, le Directeur du Festival dresse un tableau positif

Le Festival International de Musique à Bobo Dioulassso ou Festival ” MOGOYA ” a tenu sa première édition du 05 au 08 mai 2016 à Bobo Dioulasso. Initié par la Fondation Culture Africaine et Développement (FONCAD) en partenariat avec Seydoni Burkina, ce dernier né des Festivals au Burkina a été célébré sous la bannière ” Musique et Humanisme africain ” sous le patronage de Tahirou BARRY, Ministre de la Culture et du Tourisme. Le Festival MOGOYA qui a éteint ses lampions le 8 mai dernier a été non seulement riche en couleur mais aussi une belle expérience à partager. Retour sur cet évènement avec Seydou Richard Traoré PDG de Seydoni Burkina S.A et Président de l’association FONCAD


Seydou Richard Traore(SRT) : Mogoya vient de Mogo qui signifie en Dioula la personne et le “YA”, c’est ce qui fait de nous des humains. La manifestation de l’humanisme se détériore de génération en génération. On a tendance à privilégier le matériel à l’humain. Il est donc de notre devoir de restaurer cette valeur très importante. C’est dans ce sens qu’est né l’idée du festival il y a 5 ans. Nous avons pris 2 ans pour le préparer et la 1ere édition s’est finalement tenue du 05 mai au 08 mai. Ce festival à travers la musique, prône l’humanisme, l’humilité, la compassion et l’hospitalité
Artistesbf : Quels ont été les activités phares à cette 1ere édition.
S.R.T : Nous avons eu durant 4 nuits des concerts live avec des artistes comme Djeneba Seck et Neba Solo du Mali, Solo Dja Kabaco,Awetou, Maï Lingani, Askoy, Flèche .Nous avons aussi organisé des sessions de formation, une conférence débat sur le MOGOYA animée par Mgr Anselme Titiama Sanou et moi-même,une rue marchande. Le programme a été très riche en tout cas.
seytra-2.jpgArtbf : Le Festival “MOGOYA ne vient-il pas comme un festival de trop dans le paysage culturel du Burkina? A votre avis, quelle était vraiment la nécessité d’organiser un festival pareil ?
S.R.T : Je ne crois pas qu’il y ait trop de festivals ! A Ouaga, il y a beaucoup de festivals Internationaux de musique, contrairement à Bobo où il n’y avait pas jusque-là, un seul festival International de musique. Donc, nous avons senti qu’il y a un vide à combler après les efforts que nous avons fait pour soutenir directement ou indirectement la réussite de certains festivals à Ouagadougou. La particularité du festival, c’est le thème “MOGOYA” qui est profondément africain, le colonisateur ne nous a pas enseigné les valeurs qui font de nous des humains. L’amour, la fraternité, la compassion, l’hospitalité, l’humanisme incarnent des valeurs que nous devons aider à restaurer.
Artbf : Pour une première édition, quelles ont été les difficultés d’organisation
S.R.T : C’est essentiellement des difficultés liées au financement parce que les sponsors ne suivent pas toujours et nous avons dû compter sur nos propres moyens. Mais lorsque le festival battait son plein et que l’engouement se faisait sentir, c’est en ce moment que certains sponsors se sont manifestés. L’autre difficulté, c’était aussi la distance. Le siège de Seydoni étant à Ouagadougou, il nous a fallu constituer une équipe sur place à Bobo Dioulasso pour pour resoudre certaines difficultés sur le terrain.
Artbf : Un évènementiel de grande envergure comme le Festival “MOGOYA ” a nécessité certainement de gros investissements. Avez-vous au moins bénéficié du soutien du Ministère en charge de la culture ?
S.R.T : Le Ministère de la culture a contribué à hauteur de un million ( 1 000 000 de frs CFA); c’est un geste à saluer et qui a son pesant d’or quand on connaît la faiblesse du budget alloué à ce ministère. C’est évident que ce montant est loin de couvrir les charges du festival mais c’est déjà un geste appréciable et nous ne doutons pas qu’à l’avenir l’accompagnement sera plus substantiel. Enfin, nous avons bien apprécié la présence du Ministre Tahirou Barry à l’ouverture officielle du festival; c’est un signe qui témoigne de l’intérêt de ce ministère aux initiatives venant d’opérateurs économiques culturels privés.
mogoya_lingani.jpgArtbf : Quel bilan tirez-vous après ses 4 jours de festival ?
S.R.T :Un bilan positif. Tous les artistes annoncés étaient présents et ils ont tous presté en live. Aussi, la population bobolaise n’a pas marchandé sa participation durant le temps du festival. Je ne parlerai pas de bilan financier en tant que tel parce qu’à mon avis, on n’organise pas un festival pour s’enrichir. C’est pourquoi la participation à nos concerts à la place Tiefo Amoro était entièrement gratuite
Artbf : Quel a été le budget de cette 1ere édition
S.R.T. : Quand nous l’avons évalué au début (il y a de cela 2 ans), on était à 100 millions. Quand nous avons ramené le nombre de jours de 7 jours à 4 jours, et supprimé quelques activités on s’est retrouvé à 59 millions.
Artbf :Dernier mot
Ce que je souhaite dans l’avenir, c’est que ce festival soit inscrit dans le cadre d’un Partenariat Public Privé avec le gouvernement à travers le Ministère de la Culture des Arts et du Tourisme. A l’endroit du gouvernement, il ne faut pas seulement attendre que ça chauffe pour appeler les artistes en pompiers. C’est maintenant qu’il faut s’impliquer sérieusement au financement de la culture de façon stratégique pour un développement assumé par les burkinabè eux-mêmes. Ce qui m’a fait beaucoup plaisir c’est l’espoir que ce festival a suscité à Bobo. Comme l’a dit une dame bobolaise en interview “Nous sentons que les choses ont commencé à bouger à Bobo”
Faridah Sawadogo

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *