Si j’étais REINE…

Si j’étais REINE…

“Le rendez-vous à KOKOLOGHO”, c’est ce festival qui a réuni plusieurs acteurs de la filière du textile pour célébrer le pagne dan fani. Deux semaines après la tenue de ce festival, nous vous invitons à revenir sur les traces de cet évènement pour découvrir quelque chose d’exceptionnel. Il s’agit d’une pratique coutumière assez particulière, rare et très singulière de nos jours. En effet, c’est avec bonheur et beaucoup de curiosité que nous avons découvert que les premières autorités coutumières de la ville où a été célébré le faso dan fani (la ville de KOLOLOGHO) sont des femmes.

Ces deux figures représentatives de la coutume à KOKOKLOGHO (la Reine et la régente) ont suscité pleine d’admiration et beaucoup de sympathies auprès des festivaliers étrangers à cette coutume. Chez certains, notamment chez la gente féminine, c’est un bonheur indescriptible qui se lisait sur les visages. Pour d’autres, La Régente de Kokologho (la fille aînée du roi)c’est déjà l’accomplissement de l’apocalypse, le temps pour la femme de diriger les hommes, de rendre justice à la femme, d’en finir avec la polygamie, les violences faites aux femmes et autres répudiations insoutenables. Voici autant de préoccupations qui nous ont conduits dans les coulisses des coutumes de KOKOLOGHO.
Pour introduire le débat sur le sujet, nous vous proposons déjà quelques réactions de filles suite à la découverte de cette organisation royale de KOKOLOGHO.
Que feraient- elles concrètement du rôle des hommes si elles étaient désignées Reines pour diriger un village avec toutes ses coutumes ? Vont-elles renverser la tendance ? Lisez plutôt !

cecile.jpg CECILE KOALA, étudiante en anglais et en communication marketing
Une femme à la tête d’une entité coutumière, Ah ! oui, c’est chouette ! j’y crois parce que tout est possible ! Je serai d’ailleurs très heureuse. Aujourd’hui, on sait que c’est la femme qui est toujours léguée au dernier plan. Mais si on me fait Reine, je mettrai tous les moyens pour réussir ma mission, c’est à dire que je pratiquerai les coutumes comme il le faut. J’apporterai également ma touche de modernité parce que j’ai été à l’école et si j’ai fait de grandes études, ce n’est pas pour rien !. En tant donc que femmes instruite, intellectuelle, je travaillerai à redorer l’image de la femme

sandrine_zango.jpgSandrine ZANGO, étudiante en finances comptabilité
J’étais vraiment surprise d’apprendre qu’une femme dirige un village. De prime abord, je dirai que c’est une tâche difficile à exercer parce que déjà, tu auras toutes les critiques sur le dos. Les hommes diront que ce n’est pas le travail qui est dévolue à une femme. Ils ne croiront pas en moi du fait que je suis femme et c’est déjà un obstacle. Une fois Reine, je n’essaierai pas de renverser la coutume déjà en place. Néanmoins, je dois contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la femme. En Afrique, la femme est beaucoup maltraitée surtout en milieu rural. Généralement, l’homme est très absent au foyer et c’est à la femme de tout supporter. En hivernage comme en saison sèche, presque toutes les taches reviennent à la femme : travaux champêtres, éducation des enfants, travaux ménagers et la nuit, sur insistance du mari, il faut qu’elle remplisse encore son devoir conjugal malgré la fatigue (rires). Si je suis reine, je vais résoudre tout ça.
Que ferez-vous Concrètement ?
Je mettrai en place un centre de formation pour orienter judicieusement le travail de la femme.

zenabou.jpgZénabou Kiswensida KABORE,étudiante en fin de cycle de management des entreprises touristiques et gestion des entreprises hôtelières à l’IUT de Koudougou
Je n’aurai pas pensé que cela soit possible avec nos coutumes au Burkina. Déjà, je félicite la population de kokologho pour cette ouverture d’esprit. Une femme qui dirige une communauté, ce n’est pas facile. Le milieu intellectuel même ne le tolère pas et ce n’est pas le milieu rural encré dans les coutumes ancestrales qui va l’accepter. La difficulté réside au niveau des décisions coutumières. Est-ce que la femme est habileté à prendre certaines décisions même en tant que reine. Est-il possible pour elle d’accomplir certains rites en lieu et place des hommes ? Voici quelques difficultés.
Allez-vous abolir la polygamie ?
Eh oui, je ferai tout pour l’abolir de nos pratiques. Elle engendre trop de problèmes

Après ce micro-trottoir et en attendant de requérir les réactions des hommes sur la question, qu’en est-il maintenant de la réalité ? quels sont les actes qui sont véritablement du ressort de la reine ou qui sont dévolus à la régente ? C’est la question que nous avons voulu savoir en nous rendant dans la Cour royale. Malheureusement, pour des raisons de coutumes, nous n’avons pas pu aller plus loin dans nos investigations. Il semble qu’autrefois, on aurait même déjà reçu un gourdin dans la nuque … Heureusement ! Nous respectons donc leur volonté et notre parole donnée en nous abstenant des autres informations qu’il sera inconvenant de publier.
Mais déjà, nous avons pu nous faire une idée sur la question. Quoi qu’il en soit, il nous appartient de continuer à faire en sorte que la femme soit réellement impliquée dans les prises décisions et dont la voix vaudra son pesant d’or.
*Rappelons que la régente est une personnalité qui exerce dans une période transitoire le pouvoir au nom du roi en cas de vacance du trône pour des raisons de santé, d’incapacité d’assumer ses fonctions de Roi ou de longue absence. Pour le cas de KOKOLOGHO, c’est la fille aînée du roi qui est la régente.
Gwladys RoseMonde (GRM)
Images :

La Reine-mère recevant les salutations des femmes La Reine-mère recevant les salutations des hommes

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