Elle s’est fait remarquer par son cri strident qui a dominé tout le dispositif d’animation présent ce soir au stade du 4 Août. Par ce cri, la comédienne a voulu exprimer toute sa joie et sa surprise aussi au regard du prix qu’elle venait de remporter dans la catégorie meilleure interprétation féminine lors du FESPACO 2013. Mariam OUEDRAOGO c’est son nom à l’Etat civil et ZAPHIRA, le nom du personnage du film “MOI ZAPHIRA” d’Apolline TRAORE en compétition au FESPACO 2013. Mais c’est véritablement la série télé ” LE TESTAMENT” de la même réalisatrice qui a propulsé Mariam OUEDRAOGO ou AYANN (son prénom dans cette série télé) aux bancs des professionnels du cinéma.
Mariam OUEDRAOGO ( M.O. : ) Ayann ou ZAPHIRA désigne donc une seule personne : Mariam OUEDRAOGO, que nous avons l’honneur de vous présenter :
Je me nomme Mariam OUEDRAOGO. Depuis la série télé “LE TESTAMENT” d’Apolline TRAORE, le prénom “Ayann” du personnage principal que j’ai incarné me colle toujours à la peau. Il en est de même pour le film “MOI ZAPHIRA”, le dernier long métrage d’Apolline. Mais il n’y a pas de souci à ce sujet parce que je réponds aux deux prénoms. Vous pouvez m’appeler ” AYANN” ou “ZAPHIRA”; les deux prénoms me vont bien.
Art. : Que faisiez-vous avant le cinéma?
M.O. : Avant le cinéma, je faisais le mannequinat et je m’étais parallèlement inscrite dans une école de couture tout en cherchant à m’ouvrir bien sûr à d’autres secteurs d’activités. C’est ainsi que j’ai ouvert à mon propre compte une maison de pressing très bien aménagée pour offrir mes services. Mais j’avais également un fort penchant pour le cinéma. Après plusieurs castings, j’ai pu finalement décrocher quelques rôles dans les films”Le Nouveau Royaume d’Abou”, “le TESTAMENT” et ” MOI ZAPHIRA”
Art. : C’est à travers la série télé “LE TESTAMENT” que le public vous a découvert. Comment avez-vous été repérée par Apolline TRAORE ?
M.O. : Ma relation avec Apolline, je ne saurai vous décrire les débuts. D’abord, c’est par le canal d’un ami que j’ai appris que la réalisatrice Apolline préparait un casting pour la réalisation d’une série télé. Cet ami m’a ensuite encouragée à aller faire le casting.C’est ce que j’ai fait et j’ai eu la chance d’être retenue pour le rôle d’Ayann.
A votre avis qu’est-ce qui vous a beaucoup favorisé pour décrocher le rôle d’actrice principale dans la série télé le “TESTAMENT” ?
Franchement, je ne saurai vous le dire; nous étions certes nombreuses à postuler pour le rôle principal. Mais je ne sais pas trop les raisons qui ont amené la réalisatrice à flasher sur moi.A ce niveau, Il n’y a que la réalisatrice qui puisse vous répondre.
Art. : Pouvez-vous nous citer quelques films dans lesquels vous déjà tournés ?
M.O. : Mon tout premier film comme je vous le disais, c’est le “Nouveau Royaume d’Abou”. J’ai également joué dans d’autres films ci-après :
“DJANTA” DE TAHIROU,
“FANIKOLO”,
“LES AVENTURES DE WAMBI”
“LE TESTAMENT” EN 2008
“CONGE DE MARIAGE”
ET “MOI ZAPHIRA”
Mais j’avoue que c’est la série “Le TESTAMENT” qui m’a révélée au public et qui m’a beaucoup lancé.
Art. : Au FESPACO 2013, vous vous êtes fait remarquer par un cri qui a dominé tout le dispositif d’animation présent au stade 4 aout. Pourquoi ?
M.O. : Ah ! C’est un évènement auquel je ne m’attendais pas !. Je ne m’attendais pas du tout à cette révélation. C’était comme si je rêvais et j’avais besoin à l’instant que quelqu’un me rassure que ce n’est pas un rêve. En effet, j’ai reçu le prix de la meilleure interprétation féminine. Je suis heureuse car à quelque part, ce sont mes talents d’actrice qui ont été reconnus;je sens aussi que ce sont mes efforts qui ont été récompensés. Comme vous le savez, je suis nouvelle dans le cinéma; je suis en train d’apprendre. Mais je dis que c’est un grand jour qui restera à jamais gravé dans ma mémoire; je ne l’oublierai pas; ça jamais ! Je remercie tous ceux qui m’ont soutenue particulièrement Apolline TRAORE à qui je dois tout et à qui je fais un petit coucou à distance !
Art. : Est-ce qu’il arrive que des relations amoureuses comme celles que vous avez entretenues avec ton petit ami dans le film se poursuive après le plateau ?
M.O. : Ah non !ça jamais ! le cinéma est notre profession et les rôles que nous interprétons sont strictement professionnels.Quand un comédien est sur scène, il se met dans la tête que c’est le rôle d’un personnage qu’il est en train d’interpréter. Après le plateau, c’est fini; le comédien devient lui-même. C’est vrai que les sentiments peuvent naître pendant le tournage; mais ce n’est pas encore le cas à mon niveau !
Art. : Dans le testament, qu’est-ce qui vous a semblé difficile ?
M.O. : C’est vrai que tout n’était pas rose pour moi. Avant le tournage du film, nous avons d’abord répété deux semaines et c’est cette période qui été très rude pour moi au point que la réalisatrice a failli à un moment donné me tourner le dos.Les choses ne se présentaient pas telles qu’elle le souhaitait. Comme vous le savez, Apolline est une réalisatrice qui aime la perfection et je l’admire pour ça. Finalement, nous nous sommes compris; elle m’a assistée et les choses sont allées pour le mieux.
Art. : Vous êtes aujourd’hui une actrice bien connue. Qu’est-ce que ça vous fait ?
M.O. : C’est d’abord une joie pour moi. C’est un réconfort qui me pousse à bien faire mon travail. Honnêtement, j’aime le travail bien fait et c’est pourquoi, je n’aime pas regarder mes films à la télé parce que je découvre toujours des imperfections; des passages qui, si c’était à recommencer, auraient été mieux rendus. Si vous voulez, je ne cesse de me remettre permanemment en cause.
Art. : Puisqu’il vous faut vivre de votre métier, parlez-nous maintenant de vos cachets; comment ça se passe ?
M.O. : Ecoutez, il y a des producteurs qui vous approchent avec des petits budgets parce qu’ils n’ont pas été suffisamment financés. Mais ils veulent en même temps que vous venez les aider à réaliser leur film contre des cachets assez modestes. Souvent, au regard de la rareté des productions, beaucoup de comédiens acceptent le jeu pour ne pas simplement rester à la maison.Donc à quelque part, ils le font par amour du métier.Par contre, certains prennent ces rôles à faible cachet parce qu’ils sont réellement dans la galère, dans un besoin urgent d’argent. Dans tous les cas, le comédien qui accepte ce genre de proposition(les cachets faibles), il lui appartient maintenant de bien gérer ce minimum.
Art : Quel a été votre cachet le plus élevé depuis le début de votre carrière ?
M.O. : Je ne dirai pas le montant. De tous les films dans lesquels j’ai joués, c’est le film “MOI ZAPHIRA” qui m’a apporté le plus gros cachet.
Et que faut-il faire pour améliorer la situation du comédien ?
M.O. : Je pense qu’il faudrait d’abord financer les films. J’aimerais bien que le gouvernement s’investisse davantage dans les financements des films.Nous avons les idées, nous avons des scénarios mais comment financer tous ces projets sans budget. Je vais me répéter; je demande haut et fort au gouvernement de faire pardon pour voir le côté cinéma et nous aider.
Art. : Avez-vous quelque chose d’autres à dire à l’endroit des producteurs et des réalisateurs ?
M.O. : Je souhaite qu’ils m’appellent parce que je veux travailler, toujours travailler… Qu’ils me fassent des offres intéressantes. Après le cinéma, je m’occupe de mon pressing où j’ai bien aménagé pour offrir mes services et mes conseils dans le domaine de l’entretien vestimentaire. Je les invite à venir découvrir ma maison de pressing.
Aussi, j’aimerais bien que les gens cessent de faire des critiques inutiles et négatives sur le travail des autres. Franchement, je n’ai rien contre les critiques surtout quand elles sont constructives. J’aimerais donc que les gens fassent les critiques dans ce sens plutôt que de chercher à déboulonner les autres ou à chercher des poux sur des têtes rasées. Je le dis parce que des ragots me sont parvenus comme quoi je ne méritais pas le prix que j’ai obtenu au FESPACO dernier. Mais j’ai vite compris la réaction de ceux qui ont tenu de tels propos puisqu’ils me considèrent toujours comme une nouvelle venue au cinéma. Je crois aussi que c’est le fait que ce genre de prix n’ait jamais encore été décerné à une burkinabé qui a suscité de telles réaction. C’est dommage parce que je m’attendais plutôt en tant que nouveau talent dans le domaine, un soutien et des encouragements de la part des aînés.
Les questions qui fâchent :
Art. : Ayann est-elle Mariée?
Non, célibataire mais engagée.
Quel est l’homme idéal pour vous ?
Pour moi l’homme idéal est celui qui t’aime, qui te respecte et qui respecte ta famille.
Jalouse?
Un peu
Vision sur le mariage?
Le mariage est le vœu de toute femme. Le mariage est une bonne chose mais il faudrait qu’il y ait le dialogue c’est très essentiel.
Votre plat préféré?
Le tô avec la sauce de gombo frais;
Date d’anniversaire?
Le 03 février
